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Créole, de l’Océan Indien à l’Atlantique

Publié le 22 novembre 2018

C’est le fruit du travail d’Eric Niesor, Réunionnais installé en Suisse et passionné de musique : un CD de 14 morceaux sélectionnés à partir de la musicologie créole du monde entier. Des morceaux interprétés et orchestrés par des musiciens Cubains tout en conservant les créoles de chaque pays. Présentation.


Ti Fleur Fanée, Casimir d’Ousanousava, Bal Gayar de Lindigo… sur des rythmes cubains ! A l’origine de ce projet inédit, on trouve Eric Niesor, Docteur es Sciences à l’Université de Genève, spécialisé en recherche pharmaceutique et médicale, directeur à Hoffmann La Roche Bale et directeur général de Hartis Pharma SA (Suisse). A son actif, de nombreux brevets et publications Scientifiques. Membre du Comité scientifique international du Cyclotron de la Réunion, il est passionné de musique : producteur du double CD "De mi Viejo Santiago", hommage au compositeur Cubain Ñico Saquito, premier prix de Cubadisco en 2017, produit par ECHA-Music, société qu’il a fondée avec un musicien, Paco Chambi à Genève.

A la Réunion fin novembre 2018 pour présenter le CD, Eric Niesor se présente : « Je suis originaire de la Réunion et viens de terminer un CD de 14 morceaux sélectionnés à partir de la musicologie créole francophone de la Réunion, Maurice, Cuba, Haiti, Martinique, Guadeloupe, Guyane, Louisiane. Ces morceaux ont été interprétés et réorchestrés par des musiciens cubains tout en conservant les créoles de chaque pays. Les rythmiques ont été conservées ou fusionnées avec des rythmes cubains.

Le choix de ces quatorze morceaux a été fait avec l’objectif de montrer l’universalité, l’unité et la richesse du Monde Musical Créole francophone. Le directeur du groupe Sol y Son Elio Torres a su utiliser les talents de chanteur et de créole polyglotte d’Alcides Limonta. Les orchestrations et arrangements sont ceux du violoniste du groupe Roberto Andux. J’ai fait le choix de mettre la Réunion et Maurice au premier plan et J’ai même pu faire participer Olivier Araste de l’Indigo dans Bal Gayar en duo avec un chanteur cubain ».

Eric Niesor est à la Réunion et à Maurice du 19 novembre au 2 décembre 2018 pour la présentation du CD aux Radios et TV des deux îles.


Contact : [email protected] / [email protected] / Voir le profil d’Eric Niesor

- Ecouter sur https://soundcloud.com/eric-niesor/sets/cd-creole-echa-music/s-Q1vOY
- Ce CD a été mis sur le site de du Patrimoine Musical de l’Océan Indien : http://filoumoris.com/septeto-sol-y-son_creole-de-locean-indien-a-latlantique-viasantiago-de-cuba
- Sur Spotify https://open.spotify.com/album/7o8SRMRpC1q4PgopUxKVPW
- CD Baby http://store.cdbaby.com/cd/creoledeloceanindienalatl
- iTune (Apple Music) https://itunes.apple.com/us/album/cr%C3%A9ole-de-loc%C3%A9an-indien- %C3%A0-latlantique/1419221544
- Napster https://us.napster.com/artist/septeto-sol-y-son/album/creole-de-locean-indien-alatlantique

Présentation du CD

Le monde Créole francophone couvre l’intégralité des pays où la France a rencontré l’Amérique, mais aussi l’Afrique et l’Asie. Il ne se limite donc pas aux Caraïbes et à L’Océan Atlantique mais s’étend à l’Océan Indien avec les Iles Rodrigues, Seychelles et les Mascareignes (Ile Maurice et Ile de la Réunion). En plus du « parler créole » francophone qui présente des similarités, mais aussi diffère dans chaque Ile, la musique et les rythmes en ont fait de même.

L’idée de montrer ces similarités et différences est à la base de la conception de ce CD, en passant par une orchestration et interprétation par des non-francophones : des musiciens et chanteurs cubains. Il faut rappeler ici, qu’à la suite de l’indépendance d’Haïti de nombreux francophones se sont installés à Cuba et ont maintenu une culture musicale et un créole francophone qui a été mélangé à l’espagnol.

Pour toutes ces raisons Cuba, en plus de leur excellence en musique, était de toute évidence le point de cristallisation de l’idée de joindre les mondes créoles de ces deux Océans géographiquement si éloignés. Alors que les rythmes et chansons des caraïbes sont mondialement connus ceux de l’Océan Indien (Séga et Maloya) commencent à prendre leur essor et seront certainement appréciés de l’autre côté du monde. Nous n’avons pas oublié le « créole » des Seychelles, Rodrigues, Pondicherry, des Canadiens, etc. Ce sera pour le prochain volume !


Les titres

#1 Ti Fleur Fanée  
est sans nul doute « l’hymne National » de l’Ile de la Réunion, la chanson qui fait venir les larmes aux yeux des Réunionnais surtout ceux qui sont nombreux à travers le monde. C’est à l’origine une « Valse Créole » composée par George Fourcade et Jules Fossy. Les musiciens cubains ont eu l’idée originale de la réorchestrer dans le style de Danzón qui est un rythme de danse typiquement cubain créé par le compositeur de Matanzas Miguel Failde. De plus il a ajouté la voix unique d’Eraldo Chacon, un guajiro (paysan) qui vit dans les montagnes qui entourent Santiago. Etonnamment il a interprété cette chanson immédiatement en créole réunionnais sans qu’aucune correction de diction ne fut nécessaire. Comme tout bon musicien il n’a pu résister dans la deuxième partie à une improvisation cubaine qui invite à la danse. Le flûtiste Ruben Lelièbre, illustre par ses virtuosités la phrase « dan le ciel "zoiso y chanté" et le bucolique exotique des forêts de la Réunion. 

#2 Bal Gayar
est un maloya, composé par Olivier Araste le leader du groupe Lindigo qui a ajouté au maloya de Danyel Waro un rythme et des textes plus accessibles au grand public. Le cubain Rafael Cisneros (d’origine Haïtienne) a donné à ce morceau le timbre unique de sa voix. Le mixage avec celle d’Olivier incarne le but de ce CD : fusionner les talents et rythmes de Cuba avec ceux des pays créoles francophones. 

#3 Casimir/Ay Mama Ines.  
J’ai eu la surprise il y a une dizaine d’année d’entendre à Santiago de Cuba un groupe de musiciens cubains jouer des morceaux que tous les réunionnais connaissent comme « Casimir », interprété par le groupe Ousanousava (Joron) ou « Ti Cafrine La » interprété par Les Frères Amaury. 
En fait cette mélodie est très connue comme « Ay Mama Ines » en Amérique latine et à Cuba en particulier. L’idée est donc venue de fusionner ces différents morceaux, en mélangeant créole réunionnais et espagnol et de faire des allers-retours entre la rythmique cubaine et celle du séga : le rythme typique de l’Océan Indien.

#4 et #6 Tora Tora et Missié Coutou.  
Probablement à cause de sa grande proximité culturelle avec l’Inde, le séga probablement originaire de ce pays a pris des racines fortes à l’Ile Maurice. Le Séga Mauricien est certainement le plus percutant de l’Océan Indien avec le son lancinant du tambour sacré (ravane). John Kenneth Nelson a été un compositeur prolifique de séga. J’en ai choisi deux, Tora Tora et Missié Coutou, auxquels les cubains n’ont pas oublié d’ajouter des passages et une orchestration qui nous éloigne un peu de l’Ile Maurice pour rejoindre les Caraïbes. 

#5 Maria Cristina
a eu un énorme succès dans les années "latino" en France et a été interprété en français (Marie Christine veut toujours commander) par Luis Mariano et par Dario Moreno. On l’a beaucoup entendu sur les ondes des radios à la Réunion. Peu de gens savent que c’est le grand compositeur cubain santiaguero Ñico Saquito qui a composé cette chanson qui a fait le tour du monde. Cette chanson a été récemment orchestrée par Eliades Ochoa le « tréséro » (joueur de Tres) de Buena Vista Social Club. Les musiciens de Sol y Son ont appris à jouer du kayamb et tout simplement transformé Maria Cristina en séga, le rythme typique des Mascareignes, un juste retour des choses aux cubains, qui n’ont, heureusement pas, l’exclusivité de tous les rythmes !

#7 Ale Madam et Ave Mwen
sont deux chansons cubaines traditionnelles avec certainement une forte influence haïtienne. Ale Madam a été peut être composée par Elio Heredia et illustre parfaitement les connections Cuba-Haïti. Interprétations enrichies de la voix profonde d’Elio Torres et la virtuosité d’Orlandito au tres.

#8 Choucoune  
C’est certainement la création musicale Haïtienne qui a fait le tour du monde. Il s’agit d’un poème d’Oswald Durand qui a été mis en musique par Michel Mauléart Monton. Tout à fait dans la couleur de ce CD il a été interprété en 1952 en duo par la plus célèbre des cubaines "Úrsula Hilaria Celia Caridad de la Santísima Trinidad Cruz Alfonso" alias Célia Cruz en espagnol et par la Haïtienne Martha Jean-Claude en créole. 

Martha Jean Claude, en plus de ses talents de compositrice et de chanteuse, était activiste des droits civiques et exilée à….Cuba le 20 décembre, 1952
C’est là qu’elle rencontrera Célia Cruz la chanteuse du groupe cubain La Sonora Matancera et a probablement immédiatement enregistré avec elle Choucoune. Célia, elle s’exilera en 1960 aux USA. Choucoune est plus connu par les anglophones comme « Yellow bird » qui a connu des interprétations innombrables : Chet Atkins, Chriz Isaak, Harry Belafonte pour citer les plus connus.

#10 Ban mwen on ti bo
n’a plus besoin de présentation. Cette biguine d’origine inconnue a été enregistrée pour la première fois en 1931 par le Martiniquas Paul Delvi. Sol y Son lui a donné une nouvelle saveur et des paroles espagnoles.

#11 Joli Blon  
est un classique de la musique Cajun de la Louisiane. Le violoniste, Roberto Andux du groupe Sol y Son s’est fait un plaisir de garder cette valse Cajun Traditionnelle de Breaux Cleoma et Harry Choates dans sa version presque originale. Ce qui lui a permis d’exprimer tout son talent ainsi que celui de sa sœur Yamile au piano. Alides Limonta qui a appris pour ce CD à parler un nombre incroyable de "parlé créole" a dû cette fois se mettre à un français très peu déformé.

#12 Bonbon Maele
est une composition de Manolo Cisneros, notre Cubain aux racines haïtiennes, qui rend hommage encore une fois aux racines créoles francophones maintenues à Santiago de Cuba.

#13 La vie dans bois
C’est une œuvre du grand compositeur et interprète Guyanais Joseph Mondésir admirablement mis en musique par les cubains. Ce morceau fait partie des apports de mon ami Jean Marimoutou (Guyanais et Martiniquais) qui a initié il y a des années des fusions antilles/guyane/cuba avec le groupe Sol y Son et qui m’a donné l’idée de l’étendre à l’Océan Indien.

#14 Regina coco
est aussi un apport de Jean Marimoutou que l’on entend aussi chanter, c’est un merengue de Volmar et Kindou remis à la sauce cubaine. Roberto excelle de nouveau au violon. Une deuxième vie pour cette très vielle chanson martiniquaise sur des rythmes afro-cubain, avant tout un vrai échange culturel entre peuples de la Caraïbe.

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