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Eric Sam-Vah, chef de projet d’une SSII à Phnom Penh au Cambodge

Publié le 1er février 2007

Originaire de St Denis, Eric a commencé son long périple autour du monde par un échange universitaire au Québec. Après avoir traversé plusieurs fois les Etats-Unis d’est en ouest, ce passionné de voyages a vécu un an en Chine avant de se retrouver aujourd’hui au Cambodge. « Je garde dans un coin de ma tête le projet de monter ma propre boîte de services informatiques, confie-t-il. Une fois trouvé l’endroit qui conviendra… »

Eric Sam-Vah
Eric et sa copine sur la place Tiananmen à Pékin. « Après la Chine, les opportunités de boulot nous ont conduit moi au Cambodge et elle au Sri Lanka »

D’où êtes vous à la Réunion ?

"Je suis né et j’ai grandi à Saint-Denis il y a 29 ans, dans un milieu familial très soudé, entouré de nombreux cousins et cousines. J’ai eu la chance de pouvoir voyager très tôt, d’abord dans l’océan indien (Madagascar, Maurice, Mayotte) puis en France, aux Etats-Unis".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"C’est dans le cadre d’un échange universitaire que j’ai quitté l’île en 1998. J’ai atterri au Québec sans vraiment savoir où je mettais les pieds. La principale motivation pour partir de la Réunion était de découvrir de nouveaux horizons, peu importait la destination".

Quel a été votre parcours ?

"On peut dire que le passage de Saint-Denis à Montréal a été un choc ! Mais un choc très positif. Je voulais voir autre chose et j’ai été servi. Milieu urbain, société très individualiste, mais aussi diversité culturelle, dynamisme économique et grands espaces. En quatre ans de vie là-bas, j’ai eu deux fois l’occasion de traverser le Canada et les Etats-Unis d’est en ouest en voiture. « On the road » comme Jack Kerouac ! "

Et ensuite ?

"Je suis ensuite rentré à la Réunion avec l’intention de monter ma boîte. Mais l’île est petite et mon goût du voyage illimité. Je suis parti à Pékin avec ma copine et je suis aujourd’hui au Cambodge... Still many rivers to cross !"

Eric Sam-Vah
Shanghai, dans les entrailles d’un monstre urbain.

Quels sont vos projets ?

"Après Pékin, les opportunités de boulot nous ont conduit moi à Phnom Penh et ma copine à Colombo, Sri Lanka. A court terme j’aimerais trouver un poste là-bas. Pas évident vu la situation actuelle très tendue entre le gouvernement et les indépendantistes tamouls. Mais ça pourrait se faire dans une entreprise locale, une institution étrangère ou pourquoi pas une ONG. Je garde dans un coin de ma tête le projet de monter ma propre boîte de services informatiques, une fois trouvé l’endroit qui conviendra".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Bat’ karé dan lé o".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"On relativise beaucoup de choses quand on voyage. Chaque endroit visité, chaque nouvelle situation, apporte de nouveaux repères, que ce soit culturellement, financièrement et humainement parlant".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"A beaucoup de niveaux j’ai l’impression que l’île sature. Habitations, routes, activité économique, etc. C’est pour ça que je n’y reviens pas dans l’immédiat. Mes enfants n’auront pas le privilège de grandir dans la Réunion de mon enfance. Je pense cependant que la culture réunionnaise a toujours de bons aspects à partager avec le monde. Le tout est de savoir s’ouvrir tout en gardant son originalité, ce qui est de plus en plus difficile quel que soit l’endroit. Mondialisation oblige".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Les Khmers, comme les Québécois et les Chinois rencontrés auparavant, n’ont aucune idée de l’existence d’une île nommée Réunion".

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"L’Asie est le futur centre du monde, si ce n’est pas déjà le cas. Tout va à une vitesse folle ici en ce moment. A Pékin, c’est incroyable - et insupportable – la vitesse à laquelle la ville change. Des quartiers entiers disparaissent et sont reconstruits comme nulle part ailleurs. Le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie, Singapour... Tous ces pays sont d’un dynamisme économique qui n’existe plus ni en Europe ni en Amérique du Nord. De ce que j’ai vu en tout cas".

Eric Sam-Vah
En visite à Ta Prohm, l’un des temples cambodgiens de la région d’Angkor.

Et le Cambodge ?

"Le Cambodge est un peu à la traîne. Il se remet à peine du régime khmer rouge qui a laissé des traces terribles. Cette population est traumatisée et il faudra que la nouvelle génération tourne la page. De plus les khmers sont par nature plutôt nonchalants, voire paresseux ! Tout un art de vivre ! "

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Bougez, ne croyez pas tout ce que l’on vous dit, allez voir de vos propres yeux.Ouvrez grand les yeux, les oreilles, les narines, les mains, les portes de votre coeur... car on ne vit qu’une fois !"

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Je n’y vais pas souvent mais les portraits sont très intéressants. L’annuaire également, même s’il ne permet pas d’échanger assez d’informations. Je verrais bien un forum où on pourrait s’échanger des bons plans de chaque pays..."

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