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Cécile Payet, 21 ans, étudiante en échange Erasmus en Espagne

Publié le 1er mars 2009

Titulaire d’une licence à l’Université de la Réunion, Cécile poursuit cette année ses études en Espagne, à Valladolid, dans le berceau du castillan.

Cécile Payet
Cécile et sa colocataire espagnole.

Pouvez-vous vous présenter svp ?

Ma famille vit à la Rivière Saint-Louis. Après une licence à l’UR, j’ai décidé de profiter du système Erasmus et de suivre mon Master 1 en Espagne. Comme je suis partie dans le cadre de mes études, mon billet aller-retour est pris en charge par les organismes qui s’occupent de la mobilité. Je n’ai eu à payer que mon billet Paris-Madrid et Madrid-Valladolid.

Racontez-nous votre arrivée en Espagne.

J’ai voyagé avec 38 kg, sachant que j’ai droit à 40kg plus 10kg de bagages à main. Autant dire que j’étais chargée comme une bourrique ! Quelque chose de drôle a été mon arrivée à Valladolid. Ma future colocataire m’attendait avec deux parapluies… Elle m’en offre un en me disant (en espagnol) : « Tiens, petit cadeau de bienvenue et premier élément de ta trousse de survie ! »

Avec quelques mois de recul, que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Plein de choses ! Tant du point de vue linguistique, culturel, humain, que d’un point de vue personnel. Je pense qu’un séjour d’un an dans un pays étranger vous change, à moins d’être renfermé, chauvin et casanier (ce qui n’est pas du tout mon cas). Tout n’est pas rose tous les jours, mais je crois que la mobilité apporte autant, quel que soit l’endroit ou on va.

Quels sont projets ?

Finir mon année universitaire en beauté, rendre un travail correct concernant mon mémoire. Je voudrais aussi découvrir la magnifique région de Castilla y Léon et… ne pas prendre trop de poids en Espagne !

Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?

Le fait d’avoir des choses différentes de son petit chez-soi oblige à changer ses habitudes et à substituer ce que vous aviez sur l’île par des produits locaux (matériellement parlant). Concernant l’affection des proches et la famille, certes c’est dur mais le téléphone, Skype et Internet existent. Il n’y a pas de quoi s’affoler, on reste sur la même planète !

Réunionnais en Espagne
Ambiance Erasmus à la sauce espagnole !

Quel est votre regard sur la situation socioéconomique de l’île ?

Je n’ai pas trop le temps de lire les nouvelles de la Réunion, mais récemment j’ai cru comprendre qu’il y avait eu des grèves concernant le prix de l’essence. Nous nous situons tous dans une crise mondiale donc j’imagine que La Réunion ne sera pas épargnée...

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Les gens ont vraiment envie de vous connaître parce que vous venez d’un pays étranger et en plus d’une île. Par contre je ne dis pas qu’ils vous parlent sans a priori. Les questions du genre "Vous avez des voitures à la Réunion ?"ou "Vous n’êtes pas trop envahis par les bêtes sauvages ?", « Vous parlez comme nous ? » et « Vous vous habillez comme nous ? » reviennent assez souvent. J’essaye de mettre ça sur le compte de l’ignorance mais je suis quand même étonnée de voir que même certains Français s’y mettent. Du coup je rentre dans leur jeu et je réponds : "Non, j’ai laissé mes peaux d’animaux dans ma valise !"

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

La Castille n’est pas la région où les gens sont le plus ouverts et vont vous « sauter dessus », comme le veut l’image du typique de l’Espagne. Valladolid est une ville assez conservatrice, il y a pas mal de retraités... Mais bon le samedi, c’est quand même les jeunes qui envahissent la ville !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Partir pour mieux revenir et ne pas emmener la moitié de La Réunion dans sa valise et dans sa tête ! Certains partent dans l’idée de rester dans son petit monde et de ne pas s’ouvrir. C’est vrai que le départ est un arrache-coeur et que cela fait souffrir. Mais à mon avis il ne faut pas coller à tout ce qu’on voit une référence ou une ressemblance à La Réunion. Il faut arrêter de faire des comparaisons du style : « téééé à La Réunion i met’ plis chocolat dann’ pain au chocolat ! »

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