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Le cri d’alarme d’un Réunionnais sur l’île Sainte-Marie à Madagascar

Publié le 22 avril 2009

Volontaire du progrès à Madagascar, Mickael Lauret tente d’alerter les autorités et les ONG sur la situation sanitaire catastrophique sur l’île Sainte-Marie. Face aux aléas climatiques, économiques et politiques de ces derniers mois, le travail de plusieurs années des organisations humanitaires risque d’être réduit à néant. "Ce message émane des habitants de Sainte Marie, qui tous les jours me demandent ce qu’il est possible de faire pour eux..."

Alliance Française Madagascar

Message de Mickael Lauret – 21 avril 2009 :

"Je suis volontaire du progrès depuis deux ans sur l’île Sainte-Marie. Je m’occupe avec d’autres du projet de développement agricole MAESM : Maison de l’Agriculture et de l’Environnement de Sainte-Marie.

Ce projet était sur la bonne voie mais en quelques mois tout a basculé. La situation nous dépasse aujourd’hui à cause des conséquences de la situation économique, politique et climatique. Gérer une situation est une chose, mais quand tout est détraqué, on ne sait plus où donner de la tête.

Il faut considérer la situation économique de l’ile, en période de soudure suite au passage du cyclone Ivan en février 2008. Il y a quelques jours, le cyclone Eden est passé tout près avec des rafales de 150 km/h selon la station météo locale. La situation politique et économique malgache touche de plein fouet l’ile Sainte-Marie qui vit principalement du tourisme. La fréquentation des hôtels est quasi nulle depuis plus de trois mois, ayant pour conséquences la fermeture d’établissements et de nombreux licenciements.

Tous ces facteurs cumulés entrainent l’appauvrissement de nombreux ménages, le découragement chez certains paysans ayant tout perdu. Les ménages les plus défavorisés sont dans une situation critique de malnutrition et personne ne sait quand la situation va revenir a la normale. Ce message émane de la population de Sainte Marie, qui tous les jours me demande ce qu’il est possible de faire pour eux...

J’ai récemment envoyé un e-mail concernant la situation sur l’île, sollicitant une aide pour la relance agricole et une aide alimentaire. Ce message était principalement destiné a la FAO (Food and Agricultural Organisation) et autres organismes qui reçoivent des fonds pour ce type de situation. Une trentaine d’adresses étaient en copie, quelques jours plus tard toujours aucune réponse...

Malheureusement les grosses ONG font la sourde oreille car nous ne dinons pas ensemble dans les restaurants chics. Ils passent la majorité de leur budget en frais de bouche et non en semences pour les pauvres paysans... Je vais encore une fois formuler une demande via le Conseil régional de la Réunion, qui on le sait peu soutient des projets de développement rural."

Mickael Lauret : [email protected]

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