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Regard sur la Réunion - Serge Ah-Kon : Contribution au débat sur l’avenir de l’île

Publié le 29 avril 2009

Les évènements récents nous amènent à nous poser cette question. Quel avenir pour nos enfants ? Une île défigurée par le béton avec un lagon mort, des riches emmurés à la sud-africaine dans des ghettos de ce que l’on peut voir à St-Gilles et à Boucan Canot et à côté des pauvres parqués dans les cités urbaines du Chaudron, des Gaspards, de Bras-Fusil... ? La départementalisation a créé une société de Réunionnais consommateurs avec comme étendards la voiture et le supermarché. L’on voit où cela mène : au coma automobile et à l’obésité...

Photo : www.edgarphoto.fr

Tribune de Maloya.org d’avril 2009 - © www.maloya.org

En 2009, on met autant de temps à faire St-Pierre - St-Denis qu’on en mettait au début des années soixante (3 heures ou même plus si la route en corniche est basculée) ; et ne parlons pas de ce qui se passe quand elle est coupée ! L’obésité guette nos enfants avec la prolifération des Mac Do et autres fast-food.

La vie chère : ne nous faisons pas d’illusions : elle deviendra de plus en plus chère ; les ressources de la terre ne sont pas inépuisables ; il faudra bien que l’on s’habitue au litre d’essence à 2, 3, 5 euros. L’avion qui nous relie comme un cordon ombilical à la métropole ne pourra pas continuer à sillonner le ciel réunionnais comme maintenant ; l’Airbus A380 que nous promet Air Austral est à contrecourant du trafic aérien mondial qui se profile. La flambée des prix alimentaires qui a eu lieu en 2008 n’est qu’un aperçu des dures réalités de demain : la Chine et la Corée du Sud se préoccupent déjà de réserver en Afrique, en Amérique du Sud, à Madagascar même des millions d’hectares de terres cultivables pour assurer la sécurité alimentaire de leurs populations.

Le prix du frêt maritime et aérien ne va pas baisser dans les prochaines années ; nos exportations de fruits (ananas, letchis) ne seront plus concurrentielles malgré leur qualité ; nos produits importés seront de plus en plus chers. On pourra rogner un peu sur les marges commerciales des grandes surfaces, cela ne mettra jamais le prix de nos produits de consommation au niveau de la métropole. L’observatoire des prix est un leurre : les prix ne sont plus réglementés depuis Giscard et l’Europe veille à la libre concurrence. Le prix de l’essence est le contre exemple parfait : ce prix fixé par le Préfet avec les pétroliers est-il l’exemple à suivre ? Non, si l’on en croit les barrages routiers des camionneurs en novembre 2008 qui a remis en cause ce système de fixation des prix des carburants.

Le Réunionnais a pu bénéficier d’une baisse du prix du riz et des articles de consommation courante grâce à la fin du monopole de la SOBORIZ et à l’installation des grandes surfaces dans les années 80. Le différentiel de prix entre La Réunion et la métropole est actuellement sans doute de l’ordre de 30% si l’on tient compte d’un panier de la ménagère Métropole ; il n’est que de 5% quand on prend le panier de la ménagère Réunion. Conclusion : consommons nos produits pays, mangeons du riz , des brèdes, des grains, de la morue, du fromage local et non importé, du porc et du boeuf pays et nous ferons 25% d’économie sans effort.

L‘automobile : le rêve de tous les réunionnais est emblématique de l’aliénation de notre peuple ; la voiture n’est plus ce qu’elle devrait être : c’est-à-dire un moyen de transport commode. Elle est devenue la nouvelle divinité créole ; après la grosse bagnole, c’est maintenant le 4x4 qui est la dernière formule à la mode. On croise même sur nos routes le HUMMER américain, depuis peu ! Le 4x4 conduit par Madame pour venir chercher les enfants à l’école, sert le week-end à Monsieur pour aller démolir le peu de nature sauvage qui nous reste ! Le Réunionnais s’endette pour se payer son rêve auprès de filiales spécialisées dans le crédit-auto qui pratiquent des taux d’intérêts bien juteux. Ce n’est pas grave : la commission de surendettement est là pour effacer les ardoises ! Même le RMIste à La Réunion peut faire un crédit auto pour s’acheter son rêve. Surtout le RMIste ! Il a droit comme tous les Réunionnais à aller pique-niquer dans les Hauts ou au bord de mer le week-end.

Et puis, l’abonnement à Canal Satellite ou à Parabole, fait maintenant partie des choses indispensables ; les séries mexicaines de télénovela , les Feux de l’amour ou autres Jessica font passer le temps quand les enfants sont à l’école ; le foot , le tiercé ou le loto, les émissions de variétés aident à meubler les silences et font un ron-ron apaisant dans la case.

Le téléphone portable est bien installé dans l’île. SFR est devenue l’une des plus grosses sociétés de l’île. Les Réunionnais gobent toutes les nouveautés, pas de retard dans ce domaine, on serait même en avance. L’allocation de rentrée scolaire sert à acheter des vêtements et des chaussures de marques : quelle honte pour un jeune si on n’a pas de survêtement Nike, des Adidas aux pieds et son baladeur Sony dans les oreilles. Au besoin on se sert en rackettant ceux qui en ont.

Le mode vie occidental copié à la télé est le rêve de tout Réunionnais ; seulement il n’a pas de travail, pas de logement. Il vit de l’assistance : un Réunionnais sur cinq vit du RMI et des minima sociaux. Le chômage des jeunes est de 50% quand en métropole ce taux est de 20% dans les cités les plus pauvres des banlieues. Le RMI a maintenant 20 ans d’âge : des générations d’enfants n’ont jamais vu leurs parents travailler. Quel modèle familial ! « Que veux-tu faire plus tard mon enfant ? » « Comme papa et momon, RMIstes ». D’ailleurs pourquoi vouloir travailler ? Comme RMIste on a un revenu régulier même s’il est maigre. Avec un petit travail au noir par-ci, par-là, on arrive à s’en sortir. Et on peut bénéficier de la CMU, de la bourse pour les enfants, d’un logement social. On peut même faire un crédit parce que le RMI est un revenu régulier et sûr.

Savez-vous que l’ile détient le record des grossesses précoces : tous les ans, des centaines de filles mineures accouchent d’un bébé ; c’est l’indépendance assurée avec l’allocation de parent isolé. Des stratégies de vie sont mises en place ; on vit seule le jour pour la CAF, mais le soir on est mariée. Que devient le père dans cette histoire ; comment est éduqué l’enfant ?

L‘éducation, justement. A 3 ans, tous les petits Réunionnais sont scolarisés en maternelle. Premier choc avec la modernité ; même si toute la journée, la télé fonctionne avec des programmes en français, l’enfant qui entre à l’école ne parle que le créole. Incompréhension réciproque : l’enfant ne comprend pas la maîtresse si celle-ci est une zoreille et vice-versa. Heureusement qu’il y a les taties, personnel communal sans formation pour faire le lien entre l’enfant et la maîtresse. La non reconnaissance de la langue créole par les maîtres d’école et même souvent sa dévalorisation fait que le petit Réunionnais au sortir de la maternelle n’est pas du tout armé pour entamer l’enseignement obligatoire de l’école française à partir de 6 ans. A la fin de l’école primaire, un élève sur deux n’aura pas acquis les compétences en français et en math nécessaires pour entamer de bonnes études au collège. Si tu nais dans une famille défavorisée où l’on ne parle que le créole dans la vie de tous les jours, tu auras peu de chances de t’en sortir. L’école est faite avant tout pour les enfants de riches et en premier lieu pour les enfants des enseignants, puis des cadres supérieurs, des fonctionnaires, des commerçants, des professions libérales. Pour ceux-là, la scolarité jusqu’au bac ne pose aucun problème. Pour toi, qui n’as pas eu la chance de naître dans une famille favorisée, il faudra en vouloir ; certains s’en sortent, c’est l’exception qui confirme la règle. Mais les laissés pour compte sont nombreux : au test des journées d’appel de l’armée, obligatoires pour tous les jeunes de 18 ans, on détecte un jeune sur cinq avec de grandes difficultés en lecture, écriture. Ils auront passé pourtant au minimum 13 ans sur les bancs de l’école encadrés par du personnel qualifié de l’Education nationale, des professeurs des écoles avec bac + 3, bientôt bac +5, des certifiés, des agrégés recrutés sur concours national bénéficiant d’une surrémunération de 53% .

Tous les ans, l’Education nationale fabrique des milliers de jeunes sans qualification et sans diplôme : même pas un pauvre CAP ou BEP en poche à la fin de la scolarité obligatoire.

Quel gâchis d’argent pour les finances publiques : 1,4 milliards d’euros dépensés chaque année par l’Education nationale ! N’importe quelle entreprise privée au vu de tels résultats aurait déjà déposé son bilan !

La surrémunération des fonctionnaires dans les DOM : un archaïsme dévastateur

Puisqu’on est au chapitre qui fâche, demandons-nous quelle est la raison qui fait que les fonctionnaires à La Réunion (et dans les DOM) continuent à percevoir en 2009 une surrémunération de 53% (40% aux Antilles). Sont-ils plus performants que leurs collègues de métropole ou des Antilles ? On peut en douter. Cette prime cocotier a été instituée dans les années 50 au moment où les anciennes colonies qu’étaient les Antilles et La Réunion avant 1946 avaient du mal à recruter des fonctionnaires métropolitains pour faire tourner les différents services publics mis en place avec la départementalisation. Cette prime au départ était destinée aux seuls métropolitains pour les attirer dans des îles où sévissaient encore le paludisme, la fièvre jaune et autres maladies tropicales. Après des mouvements de grève, cette prime a été étendue aux fonctionnaires locaux. Cinquante ans plus tard, la situation sanitaire, sociale et économique a bien changé dans les DOM. Si on a de l’argent, on peut faire ses courses au supermarché et vivre comme en province. Les Dom disposent désormais de cadres locaux ayant les compétences requises pour faire marcher la machine administrative. Tous les ans 6000 à 7000 bacheliers sont formés à La Réunion. Le nombre de jeunes Réunionnais qui ont poursuivi à l’université jusqu’à la licence se compte désormais par milliers. Ils pourraient tenir la grande majorité des emplois administratifs en particulier dans l’éducation.

Rien ne justifie plus cette surrémunération des fonctionnaires à La Réunion. Les îles sont très demandées maintenant et les originaires des DOM fonctionnaires en métropole ne peuvent plus rentrer au pays ou alors au compte goutte. L’argument de la vie plus chère ne tient évidemment pas, car elle est chère aussi bien pour le RMIste que pour le fonctionnaire ; elle est même beaucoup plus chère relativement pour le RMIste.

Il est donc temps et même urgent de mettre fin à cette survivance néo-coloniale qui gangrène la société réunionnaise. Elle est la première source des injustices sociales et le ferment de division de notre société. La solidarité des Réunionnais entre eux commande qu’on partage ce gâteau. Evidemment, cela ne peut se faire du jour au lendemain, mais l’exemple des mesures prises pour la suppression programmée de la prime des retraités de la fonction publique d’Etat de 35% à La Réunion sur une période de 20 ans montre qu’on peut le faire. YES, WE CAN.

De nouvelles compétences à une Assemblée unique

Cette mesure si elle est prise fera faire des économies substantielles au budget de l’Etat. Celles-ci pourraient faire l’objet de négociations en vue d’une autonomie de gestion plus importante accordée à un exécutif local (assemblée unique regroupant le Conseil régional et le Conseil général) avec de nouvelles prérogatives sur l’emploi, l’éducation et le logement.

L’emploi

Le travail est un droit fondamental de la personne humaine. Il faut faire en sorte que chacun puisse à son niveau trouver un travail qui l’insère au sein de la société. Le système actuel d’assistanat à grande échelle est devenu un cancer pour la société réunionnaise. L’application mécanique des lois de la république est un non sens absolu dans notre cas.

La Réunion est engagée dans une transition démographique qui provoque un déséquilibre actuellement entre l’offre et la demande de main d’œuvre. On doit donc pallier à ce déséquilibre par des mesures sociales, en créant des emplois de solidarité dans les secteurs non marchands. L’expérimentation des contrats d’insertion par l’activité à partir de la fin des années 90 a montré l’intérêt de ce type de contrat surtout lorsque l’encadrement des bénéficiaires est assuré correctement (exemple de l’ONF).

Le travail manuel doit être revalorisé, l’entraide encouragée sous forme de coopérative. Le secteur agricole doit redevenir un pilier de notre économie. Les agriculteurs ont une carte maîtresse à jouer dans une agriculture raisonnée soucieuse de l’environnement. Le Réunionnais doit revenir à la terre en utilisant les méthodes et techniques modernes. La réglementation doit s’adapter au tissu local constitué de très petites entreprises : l’impôt et les excès de règlements du droit du travail ne doit pas tuer les initiatives et l’esprit d’entreprise.

Une seule fonction publique territoriale avec à terme un alignement des rémunérations sur celles en vigueur en métropole : la fonction publique ne doit plus attirer les meilleures compétences. Les jeunes Réunionnais seront ainsi réorientés vers l’entreprise privée et découvriront le goût d’entreprendre.

Le logement

Des milliers de Réunionnais sont sur les listes d’attente des bailleurs sociaux (SHLMR, SIDR). La défiscalisation est un échec en termes d’adéquation entre la demande et l’offre. Elle a profité essentiellement aux riches contribuables métropolitains (ces derniers ont financé les deux tiers des logements construits sous le régime de la défiscalisation). L’effet pervers de cette mesure qui coûte cher à l’Etat est une spéculation effrénée sur le prix des terrains ces dernières années. Le prix au m2 du terrain à bâtir est au minimum de 200 euros et peut atteindre 1500 euros à St-Gilles ou à St-Denis. Pour construire sa case créole sur un terrain de 400 m2, il faut débourser plus de 200 000 euros. Quel Réunionnais, même avec un bon travail peut s’offrir sa case dans ces conditions ? L’espace vital de chaque Réunionnais est réduit désormais : avec 800 000 habitants aujourd’hui et un million en 2030, il faut se faire une raison ; chaque Réunionnais ne pourra pas habiter cette case idéale sur 400 m2. L’habitat doit être repensé avec une densification des logements et la création de bourgs ou villages avec les équipements collectifs appropriés. Le paysage réunionnais devra se conformer comme en métropole ou à Maurice à une urbanisation contrôlée.

Il faut arrêter l’émiettement des terres agricoles et donner au SAR (schéma d’aménagement régional) toute sa place avec des mesures plus coercitives qu’actuellement. La spéculation immobilière par le déclassement des terrains agricoles en terrain à bâtir doit être rapidement stoppée. La collectivité doit assumer la défense de l’intérêt public et cesser de faire du clientélisme affairiste en déclassant les terres agricoles. La SAFER ou un organisme du même genre devrait être seuls capables d’acheter les terres agricoles pour les rétrocéder à des agriculteurs ou des sociétés HLM pour la construction de logements. Il faut mettre à disposition des bailleurs sociaux des terrains constructibles bon marché pour construire les milliers de logements dont nous avons besoin.

L’éducation

L’enseignement primaire doit faire partie des compétences de la nouvelle Assemblée Réunion. Le recrutement des maîtres doit se faire localement avec la nécessité de connaitre la langue créole pour pouvoir postuler. L’Université de La Réunion aurait la charge de mettre en place la formation de ces maîtres qui comprendrait dans le cursus un enseignement de la langue créole. L’enseignement dans le primaire serait bilingue. L’objectif est de faire apprendre au petit Réunionnais que le créole est sa langue maternelle, qu’il doit en être fier ; ensuite d’apprendre le français avec des méthodes adaptées qui mettent bien en évidence les différences entre le créole et le français. A la fin de l’école primaire tous les petits Réunionnais doivent pouvoir lire et écrire le créole et le français, et savoir le minimum de base en mathématiques pour pouvoir se débrouiller dans la vie courante.

L’enseignement secondaire au niveau du collège devrait également être de la compétence de l’Assemblée Réunion. Le recrutement des professeurs de collèges devrait également se faire à l’Université de La Réunion. Ce sont ainsi quelques milliers d’emplois qualifiés qui seront offerts à nos jeunes diplômés pour remplacer les enseignants qui partiront à la retraite dans les dix prochaines années.

L’enseignement secondaire au niveau du lycée resterait de la compétence de l’Etat.

Donner à chaque jeune une qualification professionnelle ou la possibilité de faire des études longues doit être l’objectif du nouveau système d’éducation recentrée sur la culture réunionnaise et l’ouverture au monde. L’insertion professionnelle des jeunes qui quittent le système éducatif doit devenir une réalité pour tous et non pour seulement un jeune sur quatre comme c’est le cas actuellement.

Redonner ses lettres de noblesse à la politique

La politique n’est pas l’affaire des politiciens. Le sens de l’intérêt général doit guider nos élus. Les citoyens sont responsables des politiciens qu’ils élisent. L’engagement de la jeunesse dans les mouvements politiques et dans les associations doit être vivement encouragé. L’avenir de la société réunionnaise leur appartient. Les milliers de jeunes bacheliers qui ont été formés au cours de ces dernières décennies est une chance pour notre pays. Veillons à leur donner toute leur place dans la nouvelle communauté réunionnaise décomplexée par rapport au passé colonial qui a longtemps pesé sur nous. La solidarité entre les différentes composantes de la société réunionnaise est plus que jamais indispensable dans le tumulte du monde qui nous entoure.

La réforme des institutions doit s’étendre aux communes. Vingt quatre communes, ce sont 24 potentats en puissance. Le redécoupage des communes doit se faire sur le maillage actuel des 120 mairies annexes. La proximité de terrain obligera nos élus à être plus proche de nos concitoyens. L’intercommunalité prendra alors tout son sens.

L’assemblée unique redonnera de la lisibilité au pouvoir local ; un seul interlocuteur clairement identifié aux compétences élargies avec une stratégie unique pour l’île. Les priorités pour les 20 ans à venir pourront être fixées plus facilement, les décisions prises plus rapidement.

Le débat sur l’avenir de l’île est un moment fort dans la vie démocratique. Sachons faire preuve d’audace, remettre en question nos certitudes, nos habitudes, nos égoïsmes. Chacun d’entre nous est responsable de la vie de la cité : ne plus se dire qu’est-ce que le pays(ou l’Etat français) fait pour moi , mais qu’est-ce que j’apporte à mon pays. La décolonisation est d’abord dans nos têtes ; elle est ensuite dans nos rêves d’une société plus solidaire, plus fraternelle et donc plus égalitaire. Le partage et l’entraide sont plus que jamais à l’ordre du jour.

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Serge AH-KON a fait partie du groupe de militants à l’origine du projet d’écriture et d’édition de Zistoir Kristian paru chez Maspéro en 1977. Dans la récente réédition de ce roman aux éditions K’A, Serge AH-KON explique les raisons et le contexte qui ont abouti à l’un des textes fondateurs de la littérature réunionnaise contemporaine.

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