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Virginie Lauret, étudiante à Sciences Po Paris

Publié le 25 mars 2014

Après une année d’échange à la National Law School of India University à Bangalore, Virginie entame sa dernière année à Sciences Po. A 23 ans, cette étudiante très active est également investie dans Sciences Ô, association pour la promotion des outre-mers et l’accueil des étudiants ultra-marins au sein de l’IEP de Paris.


Virginie Lauret, étudiante à Science Po Paris

Dans quelles conditions avez-vous quitté la Réunion ?

Après un bac ES, j’ai eu la chance d’être admise Collège universitaire de Sciences Po dédié à l’Asie. Avant même d’acheter ma valise pour préparer mon départ pour la métropole, ma mère avait déjà prévu le « rice cooker » et le pilon pour écraser mes épices. Même s’ils prennent de la place et pèsent dans la valise, ces objets m’ont suivie dans tous mes déplacements ensuite. Je m’en sers assez souvent pour faire des repas avec des ingrédients de substitution et ainsi initier mes amis aux bons plats de La Réunion !

Racontez-nous vos débuts en métropole.

Mon intégration a été assez facile car le collège universitaire que j’ai intégré accueille de petites promotions d’une soixantaine d’élèves d’horizons très différents. Très vite, j’ai pu me faire des amis indiens, singapouriens, japonais, autrichiens ou canadiens, qui comme moi vivaient éloignés de leurs familles. Avec toutes les activités et évènements qui étaient proposés comme le volley ball, la danse indienne ou encore le club de cuisine, on ne voyait pas le temps passer.

Parlez-nous de vos études à Sciences Po.

En plus du cursus traditionnel offert à Paris (institutions politiques, histoire et économie), nous avions des cours pour mieux comprendre l’Asie, en veillant à chaque fois à différencier le passé et les cultures de chacune des régions du grand continent. Nous avons aussi revu l’Histoire du monde depuis la préhistoire en comparant les points de vue asiatique et européen. Il m’a aussi fallu apprendre une langue asiatique : mandarin, coréen, japonais, indonésien... J’ai choisi le hindi, à raison de six heures par semaine, en petit groupe de quatre élèves pour deux professeurs.

Comment s’est déroulé votre échange en Inde ?

Après deux premières riches années, il était temps d’aller en Inde pour une année d’échange universitaire à la National Law School of India University (NLSIU), une école de droit à Bangalore. L’environnement culturel ne m’était pas totalement inconnu parce que j’ai des origines indiennes, mais il y a eu quand même un petit choc. Une fois passé ce délai d’adaptation, j’étais dans mon élément. L’Inde est vraiment un pays prometteur avec une société et une économie qui sont constamment en mouvement. C’était intéressant d’observer de l’intérieur ce pays très patriotique qui allie, tant bien que mal, modernité et traditions.

Virginie Lauret, étudiante à Science Po Paris
Mysore en Inde, 2012

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

J’ai quitté mon île avec l’idée de profiter au maximum des expériences qui me sont offertes pour me former. Je n’ai pour l’instant réellement posé mes bagages nulle part. La Réunion reste mon point d’attache, et j’espère d’ici cinq à dix ans y retourner si je peux y être utile. La mobilité est une excellente expérience qui permet au jeune de s’épanouir, chaque Réunionnais devrait pouvoir en bénéficier. Le fait de venir de La Réunion n’a jamais été un handicap, au contraire, j’ai toujours valorisé mon côté insulaire. Aujourd’hui à Paris, j’apprécie d’être dans la capitale. L’accès à la culture est vraiment facilité et je baigne dans un univers cosmopolite.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

J’ai eu la chance de rencontrer trois autres Réunionnais dans mon campus, et je continue à garder contact avec eux. A Paris, j’ai découvert l’association Sciences Ô qui permet de tisser des liens entre les étudiants ultramarins. Dans une logique d’entraide, l’association accompagne les candidats au concours d’entrée à Sciences Po, en leur proposant un système de parrainage et des simulations d’entretien d’admission.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

La Réunion doit faire face à de nombreux défis socio-économiques. Elle a cependant les capacités de les surmonter car c’est une terre d’innovation. Il faut juste que l’on investisse dans nos entreprises et dans la formation de nos jeunes.

Quelle est l’image de La Réunion là où vous vivez ?

Il y a deux images : la vision touristique avec l’inscription au patrimoine de l’Unesco, et la deuxième moins glorieuse, celle d’un territoire miné par le chômage et les problèmes sociaux…

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com  ?

C’est génial de découvrir le parcours des Réunionnais à la « conquête » du monde, il s’agit d’une réelle source d’inspiration. Merci !

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