ALBANY Jean.

Né le 4 décembre 1917 à Saint-Denis (la Réunion), décédé le 26 octobre 1984 à Paris, mais enterré dans son île natale, à La Saline. Marié à Sylvie née Rondeau. Un enfant (Ludovic). [Filiation : Selon le biographe Sulliman Issop, « une de ses ancêtres “les plus directes” serait une “Malbaraise de jadis” dont il gardait la photographie dans son album de famille », (Journal de la Réunion, 2 décembre 2007)]. Mobilisé en 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, il est affecté à l’artillerie 11 hippomobile et couche sur le front ses premiers poèmes. Démobilisé, il revient à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Près, pour parfaire sa formation universitaire, obtenir une licence en droit, un doctorat d’économie politique, un diplôme de chirurgien-dentiste… mais surtout vivre sa créolie. Parallèlement il commence des cours de peinture à l’Académie Julian, célèbre pour le nombre et la qualité des artistes qui en sont issus pendant la grande période d’effervescence dans les arts au début du XXe siècle, fréquentée par des étudiants du monde entier Chirurgien-dentiste à Paris en 1943, il a débuté avec Gabrielle Dupont, rue Lepic, près de Pigalle. Déjà en marge de sa profession, il commence à peindre, une passion qu’il mettra à profit pour effectuer un séjour à la Réunion (1945-1948), et exposer ses oeuvres au musée Léon Dierx à Saint-Denis. Mais il s’ennuie sur son île et s’“exile” à nouveau dans le quartier de Saint-Germain-des-Près à Paris. C’est alors l’appel du large avec des voyages à Santiago du Chili, Valparaiso et dans bien d’autres ports d’Amérique du Sud. Mais c’est aussi la parution de son premier recueil de poèmes, Zamal (nom, en créole, du haschich ou chanvre indien), suivi de plusieurs autres manuscrits. Livres : Zamal (1951), Outre-mer : retour au pays natal (1966), Miel vert (1966), Archipels : paradis grecs (1967), Outremer, retour au pays natal (1967), Bleu mascarin : chansons créoles (1969), Vavangue (1972), P’tit glossaire : le piment des mots créoles (1974), Bal indigo (1976), Aux belles créoles : un chant (1977), Fare fare (1978), Chante Albany ! (1978), Percale (1979), Indiennes (1981), Supplément au “P’tit glossaire“ : le piment des mots créoles (1983), Amour oiseau fou : premiers poèmes (1985). Autre : Il a été figurant dans un film de Jacques Baratier, “Le désordre”, et il a animé des émissions littéraires à l’ORTF (1971- 1973). À voir : Mon île était le Monde, par Jacques Baratier, un documentaire sur l’île de la Réunion et sur Jean Albany commercialisé en Secam VHS. À écouter : Divers artistes interprètent sur un CD les oeuvres de Jean Albany sous le titre Aum. Zamal, un CD d’Anne Sadala magnifiant le chantre de la créolie (2009). Distinctions : Grand Prix des Mascareignes de l’Association des écrivains de langue française, avec son recueil de poèmes Miel Vert (1965). En marge de son oeuvre et afin de la promouvoir, une Fondation Jean Albany a été créée en 1985 par Pierre Vidot, Alain Gili, Claire Karm, Boris Gamaleya, Daniel Rolland-Roche et Sylvie Albany née Rondeau, à l’origine de deux ouvrages sur le poète : Hommage à Jean Albany : peintre et chantre de son île (1987) et La Croix du sud : le retour aux isles : journal 1945-1946 (1991). À l’occasion du Printemps des poètes 2008, la médiathèque Auguste Lacaussade à Saint-André a programmé un rendez-vous poétique sous la forme d’une exposition intitulée “A la manière de Jean Albany”.

Références

Archives personnelles. Quotidien de la Réunion 2.08.2009. Journal de la Réunion 2.12.2007, 19.03.2008.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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