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BERTILE Wilfrid

Publié le 1er janvier 2014


Wilfrid Bertile, Auguste Legros, Michel Debré

Universitaire, né le 11 juillet 1945 à Saint-Philippe (la Réunion). Fils de Lucien Bertile et de Paula née Payet. Divorcé. 5 enfants (Magalie, Rodolphe, Véronique, Muriel, Astrid). Ti’nom : Will (Guy Jarnac rapporté par le Journal de la Réunion, 14 décembre 1991). Scolarité à l’école primaire du Tremblet, à Saint-Philippe, études secondaires au collège de Saint-Joseph et au lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis. Études supérieures à la Faculté des lettres et sciences humaines d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). CAPES d’histoire géographie et agrégation de géographie (1969). 82 Doctorat avec une thèse intitulée “La Réunion département français d’outre-mer, Région européenne ultrapériphérique” (18 décembre 2000) Successivement assistant au Centre universitaire de la Réunion (1969-1975), maître-assistant (1975) et maître de conférence à l’université française de l’océan Indien (1985). Professeur des universités (2000). Autre : Son nom figurait sur la liste des personnes « indésirables » à l’île Maurice en 1981, mais cet handicap ne l’a pas empêché, vingt ans plus tard, d’être nommé Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien (COI) domiciliée à l’île soeur (2001-2004), démissionnaire pour participer à des échéances électorales à la Réunion, notamment aux élections régionales de mars 2004.


La Réunion région autonome

Publications : Atlas de la Réunion (1975). Géographie de la Réunion, tome 2 (1983). Des coulées volcaniques à Saint-Philippe, mars 1986, gestion d’une catastrophe naturelle (1986). La Réunion, Atlas thématique et régional (1987). La Réunion, découvrons notre île (1992). Une communauté invisible : 175 000 Réunionnais en Métropole (1996). La nouvelle Réunion, ouvrage soutenu financièrement par le Conseil général présidé par le socialiste Christophe Payet et épinglé par l’Etat en raison de son financement public (1996). Auteur d’une carte géographique murale, physique et humaine, de la Réunion (1989) A 26 ans, il est élu maire de Saint-Philippe (1971), et réélu jusqu’en1989, puis conseiller régional en 1973 et réélu en 1985, avant que cette élection ne soit annulée par le Conseil d’Etat le 10 octobre 1986. C’est le début d’une longue carrière politique, même si elle est parfois déroutante. Cofondateur en 1972 du Parti Socialiste Réunionnais (PSR), avec Christophe Payet, Marcel Baum, Joseph Law Yee, Antoine Minatchy, Albert Ramassamy et Christian Dambreville, revendiquant l’autonomie et reconnu, aux dépens des socialistes départementaux, par le Parti Socialiste en 1974. Il émigre ensuite au Comité du Progrès où il se distingue dans le « cabinet noir » du centriste Paul Hoarau, le père fondateur et animateur du mouvement, en rédigeant la Charte du Progrès avec Jean-Baptiste Lucas, Joseph Varondin, Pierre Vidot et bien d’autres comme Serge Payet. Mais très vite, sa sensibilité socialiste et son ambition le poussent à reprendre ses marques en repassant à gauche pour devenir le premier secrétaire de la fédération de la Réunion du Parti Socialiste (1974-1981). A cette occasion, il s’attire les foudres de la droite départementaliste lorsqu’il présente, en septembre 1975, un projet de statut intitulé “Réunion, Région Autonome”, avec notamment « une Assemblée régionale votant des lois. » C’est l’époque où il déclare que « trois mois après l’arrivée de la gauche au pouvoir, nous avons les moyens de demander l’autodétermination » de la Réunion (juillet 1977). Ce qui ne l’empêche pas un peu plus tard de signer avec Michel Debré, Jean Fontaine, Georges Repiquet et Louis Virapoullé et la plupart des maires départementalistes de la Réunion un texte demandant que la réforme des collectivités locales et des établissements publics régionaux « soit appliquée à la Réunion dans l’esprit d’intégration qui est la règle depuis qu’en 1946 la Réunion a été érigée en département, et dans les mêmes conditions qu’en Métropole » (15 juin 1981). Mais le signataire de la Convention de Morne Rouge prônant l’« autonomie de la Réunion » et l’initiateur de la « Région autonome » se reprend aussitôt pour déclarer être en phase avec la fédération socialiste favorable à l’instauration d’une Assemblée unique à la Réunion (11 octobre 1981). Il profite de la “vague rose” pour se faire à nouveau élire maire de Saint- Philippe et conseiller général le 1er décembre 1996, mandats que le Conseil d’Etat invalide un an plus tard pour incompatibilité avec les fonctions de conseiller spécial du président du Conseil général Christophe Payet. Elu ensuite conseiller régional (1975-1986 et 2004), il est missionné en 1992 par Camille Sudre, président du Conseil régional, pour défendre à Paris le plan d’urgence de la Région auprès du gouvernement et faire une étude sur la mobilité. Sa candidature à la 70e place sur la liste socialiste menée par François Mitterrand aux élections européennes ne lui permet pas d’obtenir un mandat européen (10 juin 1979), mais il se rattrape en se faisant élire député de la Réunion dans la 3ème circonscription (1981-1986), en cumulant les charges de membre de la commission des affaires étrangères, parlementaire en 83 mission pour l’étude du logement dans les départements d’outre-mer, administrateur de la Société nationale de radio télévision d’outre-mer et membre du Conseil de l’Europe. Après avoir déclaré en février 1986 que son « socialisme n’est pas comme les autres » et martelé que « les dirigeants du PCR ne voient que son intérêt et celui de la dynastie Vergès », c’est le moment qu’il choisit pour préparer sa soumission à Paul Vergès. Exclu du Parti Socialiste (2002) pour « sa persistance dans sa volonté de se mettre en dehors du PS », il crée l’Union des Démocrates et des Socialistes de la Réunion (UDSR), avec des anciens et des nouveaux dissidents du Parti Socialiste dont Hugues Payet, Marie-Andrée Jaubert et Younouss Issa (1er février 2004). Il adhère alors à l’Alliance de Paul Vergès, formation en opposition au PS au Conseil régional. Car, ainsi qu’il le disait en mars 1982, « en politique ce n’est pas ce qu’on dit qui compte mais ce qu’on fait ». Réélu conseiller régional sur la liste de L’Alliance conduite par Paul Vergès, il est vice-président du Conseil régional (depuis mars 2004), membre de la commission permanente, délégué à la mobilité, membre du bureau de l’Ile de la Réunion Tourisme, l’ex-Comité du tourisme de la Réunion (décembre 2007). En rupture de ban avec la fédération locale du Parti Socialiste, il a adhéré au “comité de soutien élargi” en faveur de la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle (avril 2007). Autre : Comme maire de Saint-Philippe, il a soutenu financièrement, pour un coût de 1,6 million de francs, la conception du “Jardin de Sculptures” créé à Piton Sainte-Rose sur la coulée de lave de 1977, “oeuvre d’art” soumise à l’abandon et ensevelie par une coulée du volcan en 2007 ♥ Membre de l’ADNOE, Association pour le Déroulement Normal des Opérations Electorales (1960-1964) Président de l’AS Saint-Philippe (1974-1989 et depuis 1999) Au titre de son mandat électif à la Région Réunion, il est membre du conseil d’administration de l’ANT, Agence Nationale pour l’Insertion et la Promotion des Travailleurs d’outre-mer, « personnalité choisie en raison de sa compétence » (1982-1993 et depuis 2006), membre de la commission nationale d’outre-mer de la Fédération Française de Football (1984-1986), administrateur du Crédit local de France (1983-1986), et de RFO (1982-1986 et 1988-1995). Membre d’honneur du Rotary Club Saint-Pierre-Le Tampon. Prises de parole : « Le Parti Socialiste entend ne pas laisser le Parti communiste comme seul interlocuteur avec un gouvernement de gauche », (Journal de la Réunion, 24 février 1978). « A la Réunion, nous avons besoin d’hommes d’Etat. Or, nous avons des politiciens de cantons. Nos hommes politiques constituent un théâtre d’ombres. Ils vivent dans l’imaginaire. Parce qu’ils parlent de problèmes, ils croient qu’ils agissent. Ils ne sont pas à la hauteur des enjeux » (Journal de la Réunion, 14 décembre 1991). « La départementalisation fut pour nous une dépossession » (Journal de la Réunion, 29 août 1997). Distinctions : Médaille d’argent de la Fédération Française de Football, Chevalier de l’ordre de la pléiade et de la francophonie. Commandeur de l’ordre de l’Etoile d’Anjouan (2005) et du Croissant vert des Comores (2006).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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