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MAILLOT Hilaire

Publié le 10 juillet 2017


Chef d’entreprise, né le 7 août 1936 à Salazie (la Réunion). Fils de Renaud Maillot et de Marie-Lucienne née Maillot. Orphelin dès l’âge de 4 ans. Divorcé. 7 enfants (Maryvone, Edith, Nadine, Willy, Marika, Hermann, Amélie). Ti’nom : le roi du chouchou Ce pourrait être l’histoire de « l’enfant mendiant de Salazie » puisque orphelin de père et de mère, il n’a jamais cessé de clamer avoir mendié à l’âge de 7 ans dans les rues de sa commune. « Entre 4 et 8 ans, j’ai eu constamment faim. Je volais des raisins, des arachides, je mangeais des brèdes songe, du cresson cru », raconte-t-il (Quotidien de la Réunion, 8 janvier 1987). Dès ce jeune âge, il se rappelle avoir fugué d’abord à Saint-Denis puis au Port où il tentera d’embarquer sur un bateau pour la France métropolitaine. Intercepté par les douaniers, cela lui coûtera deux jours de cachot avant d’être placé chez son oncle à Saint-Benoît. La suite, il la raconte ainsi : « J’ai été embauché par un Chinois. Moi qui n’étais jamais allé à l’école, j’ai appris à lire et à écrire en suivant des cours du soir. » À 19 ans, « quasiment adopté » par un magistrat de Saint-Denis qui lui donne « une bonne éducation », il part à Madagascar pour effectuer son service militaire. Depuis cette date, et pendant vingt ans, plus personne à Salazie ne le reverra. « Et puis un jour, il a débarqué. C’était un monsieur », raconte son cousin Georges Maillot. On sait qu’il a fait beaucoup de petits boulots comme coupeur de canne, manoeuvre, maçon… il a même été mécanicien (1954-1958), en même temps que catcheur (1954-1961) et enfin chauffeur de taxi, après avoir créé sa propre entreprise personnelle (1958-1966). En 1967, son passé est depuis longtemps derrière lui puisqu’il est président-directeur général de la SNTM, une entreprise de transports routiers de marchandises et matériaux comprenant deux camions. Trois ans plus tard, l’entreprise compte un parc de 10 véhicules utilitaires et emploie 40 personnes. En 1985, c’est désormais l’Entreprise Nouvelle de Transport Maillot (ENTM) avec 80 personnes qu’il dirige (1985-1988) avant de changer de cap et d’être absorbé par ses 465 mandats électifs Il est, dès le 11 février 1979, membre du conseil départemental de l’UDF avec Pierre Lagourgue et Jean-Paul Virapoullé. Devenu centriste et barriste, il est coopté membre du “Comité de soutien à l’action européenne du président de la République et à la liste conduite par Simone Veil et soutenue par l’UDF et Raymond Barre” en mai 1979. Son engagement lui vaut sa nomination de Conseiller Economique et Social siégeant au Palais d’Iéna à Paris (1984-1994). Auparavant, candidat aux élections municipales en 1971, 1973 et 1985, il finit par être élu maire de Salazie en 1987, mais battu en 1998 par Stéphane Fouassin lors d’une élection partielle consécutive à la démission de 16 conseillers municipaux. Autre candidature, en juin 1984, celle des élections européennes où le Réunionnais est à la 9e place sur la liste de centre-gauche Entente Radicale Ecologiste (ERE), conduite par Michel Crépeau du Mouvement des Radicaux de Gauche (MRG). C’est alors sa période de « gaulliste de gauche » pour « sonner la révolte » et « sauver le gaullisme en péril », selon ses propos de l’époque. On lui confie alors la présidence de déçus du RPR regroupés au sein du “Comité de coordination des Gaullistes de Progrès” et comprenant Emmanuel Larabie et Herfort Cadet (décembre 1988). Il est alors élu conseiller général de 1992 à 1998, membre du groupe Action au sein de l’assemblée départementale avec Philippe Nativel, Pierre Heideger, Jean-Max Nativel, Alain Bénard Jean-Marie Foudrin et Simon Lebreton. Du centre gauche, il passe au Rassemblement pour la République (RPR), mais il est exclu du mouvement en 1998 « pour manquement grave à la morale politique ». Retour vers la mouvance centriste à la 43e place sur la liste Union pour la Réunion (UPR), conduite par Pierre Lagourgue aux élections régionales de mars 1992. Réélu conseiller régional en 1998, puis en mars 2004, sur la liste de L’Alliance conduite par Paul Vergès. De retour dans le cirque de Salazie, il est à nouveau candidat en mars 2001 aux élections municipales de Salazie contre le maire sortant Stéphane Fouassin, sans succès. En mai 2005, il s’est prononcé publiquement en faveur du Non au référendum sur le Traité ratifiant la Constitution européenne. Il a enfin été membre du “comité de soutien élargi” en faveur de la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle d’avril 2007. Autre : Membre du Comité d’Aide aux Victimes de la Répression dans le Sud-est Asiatique présidé par Marie- France Stirbois (1979), il se flatte d’avoir rencontré Jean-Marie Le Pen dans sa résidence de la villa Montretout à Saint-Cloud et lors de l’une des visites à la Réunion du leader du Front National chez Maurice Brasier à Saint-Benoît. Il est vrai que les propos qu’il tenait dans les années 90 sur l’immigration étaient proches de ceux du leader du Front national : « Il faudrait avoir le courage de dire aujourd’hui aux étrangers de ne plus venir chez nous », (Quotidien de la Réunion, 2 juin 1990). De même, son alliance, en novembre 1995, avec Sylvestre Legras, le représentant de la Confédération de Défense des Commerçants et Artisans (CDCA) à l’élection de la Chambre de Métiers, mais également un membre connu du Front national à la Réunion, ont troublé à l’époque nombre d’observateurs politiques ♥ Président de la Chambre de Métiers de la Réunion pendant cinq mandats (1980, 1983, 1986, 1989, 1992), réélu le 18 décembre 1995 grâce à une alliance musclée avec le sulfureux CDCA de Christian Poucet, il ne reste président que quelques mois, en raison de l’annulation des élections par le tribunal administratif le 15 janvier 1997. Dans le cadre de son mandat à la tête de la chambre consulaire, il a été président de la Conférence interrégionale des Métiers (COIREM), destiné à rapprocher les responsables des Chambres de Métiers des Dom-Tom (juillet 1984) et délégué national pour l’Artisanat d’Outre-Mer (4 avril 1987). Il a été également membre du comité de patronage de l’association parisienne France Arc-en-Ciel animée par Dominique Rivière (1987). Président d’honneur du Club des Créateurs d’Entreprises (1992). Chargé par Michel Roussin, ministre de la Coopération et Dominique Perben, ministre des Dom-Tom, d’une mission d’exploration à Madagascar pour le développement de l’artisanat malgache (1994).

Autres

Permanent de la Confédération Générale des Travailleurs Réunionnais (CGTR), président du Syndicat des Taxis (1968- 466 1998). Vice-président du Syndicat des Transporteurs routiers de la Réunion en 1979, président en 1983. Vice-président du Syndicat National des Petites et Moyennes Industries (SNPMI) présidé par Jean-Claude Pech et conseiller à l’artisanat, il se fait élire à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion, vice-président de la commission Aéroport. Publications : Rapport économique sur le développement de l’artisanat de l’Outre-mer-2 tomes (1987), adopté par Jacques Chirac. Rapport sur les PMI et PME à Madagascar (1993).

Distinction

Nominé “Bézèr d’paké 1989” par le quotidien Témoignages. Décoration : Chevalier dans l’Ordre national du Mérite, décoration remise par Jacques Chirac, alors Premier ministre (1987).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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