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RAMASSAMY Albert

Publié le 5 novembre 2018


Ramassamy Albert
Enseignant à la retraite, né le 13 novembre 1923 à Saint- André (la Réunion). Fils de Tilénayagom Ramassamy et d’Emilia née Parassouramynaïcken. Marié à Denise née Rapady. 3 enfants (Marie-Anick, Monique, Dominique). Ti’noms : le scribe ou le Petit Albert (allusion aux deux tomes du livre “maudit” de magie, Le Grand Albert et le Petit Albert). Brevet Supérieur. Licence de droit à la Réunion. Diplômé du cours normal d’instituteur. Service militaire à Madagascar, dans la brigade Extrême-Orient (1943- 1946) Instituteur, de 1947 à 1963, il devient professeur au lycée de Saint-Benoît (1964), puis censeur au lycée du Tampon et proviseur au lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis (1975) et Professeur agrégé (1983) Selon ses dires, il a toujours été socialiste et presque toujours de sensibilité départementaliste. Début 1960, la décolonisation de la Réunion étant dans l’air du temps pour les communistes réunionnais, il crée le Comité de sauvegarde de la départementalisation « pour une décolonisation par l’intégration dans la France. » « Je sentais que les autonomistes étaient forts, déterminés, capables d’agir au plan national et international pour arriver à leurs fins », se rappelle-t-il. Partisan l’espace d’un instant d’une troisième voie entre les départementalistes et les communistes, il se résigne à déposer sa première candidature en solitaire aux élections législatives dans la 2e circonscription en 595 1967, avec néanmoins le soutien de la Fédération de la Gauche Démocratique et Socialiste (FGDS) conduite alors par François Mitterrand. Puis un an après il récidive dans la 3e circonscription sous la bannière de la SFIO. C’est la période où la gauche, socialiste et communiste, malmène le statut départemental. C’est le moment où il donne naissance au MDS, le Mouvement Démocrate et Social (1972), « contre l’autonomie politique, contre le racisme, contre les séquelles du colonialisme », avec notamment Max Vidot, Daniel Cadet, Michel Charles Hoarau, Albert Commins, Gilbert Gérard, Marcel Boissier, Alix Elma, Hélène Vergniet. Son attitude lui vaut alors des attaques en règle de la part de ses camarades socialistes qui, dans leur organe Le Combat Socialiste (30 juillet 1975), ne se privent pas de s’attaquer à « l’inénarrable Albert qui a prouvé une fois de plus qu’il restait le meilleur dans l’art difficile de se déculotter sans déranger son noeud de cravate ». En 1978, il brigue à nouveau les suffrages des électeurs de la 2e circonscription aux élections législatives de mars 1978 sous l’étiquette cette fois du Parti Socialiste, tout en appelant de ses voeux une autodétermination, « mais la vraie, la nôtre ! ». Après quelques années de traversée du désert, il trouve enfin la solution aux problèmes de la Réunion : le référendum, la consultation des Réunionnais pour « savoir s’ils veulent rester dans la République française ». En mars 1982, il est candidat aux élections cantonales dans le 1er canton de Saint-Denis sous l’étiquette du Parti socialiste. Un an plus tard, il est élu sénateur socialiste de la Réunion (1983-1992), mandat qui ne sera pas reconduit par les grands électeurs. Conseiller régional, il démissionne de son mandat pour ne pas cumuler avec ses fonctions de sénateur (1983-1985). Fondateur du Parti de la Conscience Sociale et Libérale en 1985, il sera candidat à l’élection partielle de Saint-André sous cette étiquette contre Louis Virapoullé à la suite de l’annulation du scrutin. Le projet de loi organisant un référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie lui donne l’occasion de dire son opposition : « Farouchement opposé à une éventuelle indépendance de mon île natale, je ne peux être favorable à celle d’une autre île française », déclare-t-il au Sénat le 29 avril 1987. En 1988, il est président du comité de soutien pour la Réunion à la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle. Président de la Fédération départementale des élus socialistes et républicains en 1989, il met les élus dits de droite en garde contre toute velléité d’alliance avec le PCR. C’est l’époque où il analyse ainsi la classe politique de droite, une époque d’une étonnante actualité aujourd’hui : « Quand vous rencontrez un élu réunionnais dit de droite, vous ne savez plus quel dialogue politique engager avec lui, car vous ne savez plus quelles valeurs politiques il défend. Appartient-il au RPR, au FRA ou à ce groupe “infrarouge” né au Conseil régional et qui comprend, agglutiné au PCR, des comparses du RPR et de FRA ? », (Témoignages, 6 janvier 1989). En mars 1991, profitant des émeutes du Chaudron, il relance le débat sur la réforme institutionnelle en remettant en cause la politique d’intégration de la Réunion dans l’ensemble français, en prônant la bidépartementalisation et en souhaitant la création d’une collectivité territoriale sous la forme d’une « autonomie contrôlée » pour la Réunion. Suppléant de Jean-Claude Fruteau aux élections législatives (1993) dans la 5e circonscription. Conseiller régional (1993-1998). Souhaitant dépasser les clivages, il donne naissance en 1996 à un « club de réflexion politique » avec Marc-André Hoarau , Bertho Audifax, Karl Bellon, Raymond Cazal qui se penche notamment sur le thème des rémunérations publiques. Les élections régionales de 1998 et le “Rassemblement” opéré par le Parti communiste au sein duquel se trouvent le Parti Socialiste et certains maires de droite réveillent sa méfiance de vieux routier de la politique. Ainsi, dans une lettre ouverte à Jean- Claude Fruteau, premier secrétaire de la Fédération socialiste de la Réunion, il prend ses distances vis-à-vis de cette opération électoraliste en qui il voit « la casse du paysage politique. » Nouvelle élection, nouvelle candidature, cette fois comme tête de la liste “Cap sur notre Région” aux élections régionales. Soutenue par Corinne Lepage, leader national de Cap 21, la liste regroupera notamment Céline Lucilly, Jean-Claude Bénard, Benjamin Elma, 596 Jeanne Loyher-Péré, Marc-André Horau et à la dernière place Charles Payet (mars 2004), mais ne recueillera que 1,74% des suffrages exprimés. Puis vient la consultation française sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe par voie de référendum où il se déclare en faveur du Oui. (Quotidien de la Réunion, 15 avril 2005). Enfin, en novembre 2003, il se déclare contre la Maison des Civilisations, « un projet encore plus dangereux » que l’autonomie (Journal de la Réunion 17 novembre 2003) ♥ Fondateur de l’Association Réunion, Département Français (ARDF), pour regrouper en dehors des partis politiques les défenseurs de la départementalisation Membre du Comité de parrainage du Comité d’Aide aux Victimes de la Répression dans le Sud-est Asiatique parrainé à l’échelon national par Marie-France Stirbois (1979) Avec Guyto Narayanin, Alexis Pota, Julien Ramin, Daniel Singainy, Joseph Sinimalé, membre du Comité « pour une même justice pour tous » dans le cadre de l’affaire de corruption touchant Samuel Carpaye et Nicolas Moutoussamy, deux élus du Conseil général inquiétés par la Justice (1993) Membre du Collectif réunionnais des parents pour la défense de l’éducation des enfants et de l’instruction civique (CRDP) (2003), aux côtés de Jacqueline Farreyrol, Patricia Hoarau, Joël Manglou, Marco Boyer. Membre fondateur de l’Institut Réunionnais de Stratégie (IRS), depuis 2006 Membre du Collectif pour une autre civilation créé par Christian Vittori, association opposée au projet de Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (avril 2009) Membre de l’Académie des Bons Amis présidée par Emmanuel Lemagnen, avec Daniel Vaxelaire, Raymond Lauret, Maya Césari et Alain Vauthier Figurant jouant le rôle du curé de Sainte-Anne dans le film de François Truffaut, La Sirène du Mississipi, tourné à la Réunion en 1968.

Autres

Secrétaire départemental du Syndicat National des Instituteurs (SNI). Responsabilités au Syndicat National de l’Enseignement Secondaire (SNES). Secrétaire départemental de la FEN, Fédération de l’Education Nationale (1965-1975). Livres : La Réunion-Les problèmes posés par l’Intégration (1973). La Réunion, décolonisation et intégration (1987). Un engagement pour l’île de la Réunion (2001). Prises de parole : « La créolisation des emplois n’est ni un cri autonomiste, ni un cri hostile aux métropolitains : c’est une recommandation de l’histoire, une manière d’alléger le poids du passé dans la compétition pour les places » (Quotidien de la Réunion, 4 novembre 1987). « Je suis consterné quand je vois que certains préconisent un enseignement en créole. Ils retrouvent dans leur proposition la pire période du régime colonial. De quel droit peut-on dire que tel enfant n’a pas l’aptitude et les qualités d’intelligence requises pour mener avec succès des études en français » (Journal de la Réunion, 1er décembre 2000).

Décorations

Officier des Palmes Académiques. Officier dans l’Ordre national du Mérite. Chevalier de la Légion d’Honneur.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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