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RAVATE Issop.

Publié le 1er janvier 2014


RAVATE Issop

Né le 18 janvier 1922 à Saint-André (la Réunion), décédé le 31 mai 2004 à Saint-Denis. Fils d’Adam Ravate et de Fatma Mangrolia. Marié. 12 enfants (Adam, Farouk, Noor, Sarah, Abeda, Farida, Younouss, Elias, Abdullah, Hifzur, Yassine, Charifa). [Filiation : Il y a plus de cent ans, son père quittait la région de Bombay, plus précisément du Gudjarat à majorité musulmane, pour s’installer à la Réunion et travailler dans le commerce. À l’âge de 6 ans, le petit Réunionnais suit ses parents en Inde, laissant leur commerce de la Réunion en gérance pendant plusieurs années. Sur place, il fréquente l’école et apprend notamment l’anglais, l’urdu et l’hindi avant de retourner huit ans plus tard dans son île natale où il se perfectionne à la langue française à l’école de la Rivière Saint-Louis, ville à l’époque connue comme un « vivier intellectuel »]. Diplômé de l’Université indienne, équivalent du baccalauréat français Autodidacte. A partir d’une modeste boutique de textile et de bimbeloterie à Saint-André et d’une petite activité d’importation de mulets de Madagascar pour tirer les charrettes de cannes à sucre (1937), il entreprend de constituer un groupe familial en commençant par développer à Saint-Denis, rue du Grand Chemin, un petit négoce de bois approvisionné par le Service des Eaux et Forêts, ancêtre du futur Office National des Forêts, des hauts de l’île (1939) et cinq ans plus tard par le rachat d’un commerce de charbon de bois, puis par l’importation du bois d’Afrique et d’Asie. Il est alors le trésorier de l’entreprise familiale, la Société Commerciale des Indes (1944). Après la guerre et deux cyclones (1944 et 1948), il se diversifie dans la quincaillerie, ce qui fera sa fortune, en rachetant plusieurs petites quincailleries dont la Quincaillerie Gunet, rue du Maréchal Leclerc à Saint-Denis, futur siège social du Groupe Ravate et premier magasin à l’enseigne Ravate (1948-1950). Un peu plus tard, c’est la Quincaillerie Anet, alors l’une des plus importantes de Saint-Denis, qui est absorbée (1956). Il donne naissance alors à un second magasin Ravate au Butor à Saint-Denis et acquiert une aire d’entreposage au Port (1960-1966). Il poursuit sa diversification en élargissant sa gamme de produits dans ses deux magasins avec le sanitaire, le carrelage, la miroiterie ou le revêtement de sol (1968). Un troisième magasin Ravate spécialisé dans l’électricité à Saint- Denis voit le jour (1975), de même une société de transports lourds, la SOTRADIS (1979) et une unité de fabrication et montage d’appareils électroménagers, la SOFAREM, dans les locaux de l’UMAB (1982). Il part à la conquête du sud de l’île en ouvrant un centre commercial rue des Bons Enfants à Saint-Pierre (1983) le quatrième magasin Ravate avec 30 boutiques et 12 appartements d’habitation (1983). Ses 12 enfants entrent dans le capital des Etablissements Ravate qui passe alors du statut de Sarl à celui de société anonyme (1987), avant sa transformation en une holding, le Groupe Ravate. Il anticipe sur l’évolution du commerce de proximité en créant à Saint-Denis un magasin “discount”, S’Center, qui comptera onze enseignes en 1987. Son implantation se poursuit avec un nouveau magasin Ravate à Saint-André, le cinquième (1987). Puis c’est l’ouverture du magasin But au Butor à Saint-Denis, en partenariat avec But France et Hervé Giaoui (1991) et l’agrandissement et le réaménagement du magasin Ravate de la rue Maréchal Leclerc porté sur deux niveaux (1993). Nouvelle acquisition d’une quincaillerie, cette fois au Tampon et la délocalisation du magasin Ravate Saint-André à la zone commerciale de la Cocoteraie (1994). Ouverture du sixième magasin Ravate à Saint-Paul (1996). Il nomme Adam et Farouk Ravate codirecteurs généraux, respectivement chargés de l’administration et du développement (1996), les dix autres frères et soeurs étant en poste à Saint-Denis ou à Saint-Pierre et ses cinq petits-enfants déjà intégrés dans le groupe. En 1988, il rachète à Richard de Palmas la 604 quincaillerie matériaux Bati Centre au Chaudron, à Sainte-Clotilde. Puis s’implanteront les franchises Célio et Naf-Naf dans les années 90. Avec la création d’un magasin pour les artisans au Port en 1998, la construction d’une plateforme à la zone industrielle du Port en 1999, la diversification avec la création d’un magasin de sports Intersport la même année et l’ouverture d’un magasin de bricolage Bricorama au Port, en partenariat avec Bricorama France en 2001, il peut se vanter à la veille de son décès, d’avoir construit en soixante ans la septième entreprise de la Réunion avec un chiffre d’affaires consolidé d’environ 200 millions d’euros, développant des activités d’import, distribution, négoce, industrie autour de grandes marques européennes, de nombreuses filiales et des implantations à Mayotte, Madagascar et à Maurice dans une usine d’aluminium. Respectant la logique familiale, Farouk, le fils aîné, a pris la succession de son père à la présidence du groupe ♥ Conseiller Economique et Social pour les Dom-Tom à Paris à deux reprises (1975 et 1979). Président d’Islam Sounnate Djamatte, association culturelle gérant la Grande Mosquée de Saint-Denis de la Réunion (1974-1980). Autre : De son vivant, il a développé et fait construire un hôpital, une école, tout un réseau routier dans la petite ville du Gujerat, en Inde, dont étaient originaires ses parents.

Prise de parole

« La religion est pour moi ce qui vient en premier. Elle passe avant les affaires et je respecte à 100% les préceptes du Coran. La vie ici bas n’est pas grand chose par rapport à ce qu’elle est là haut. Je ne suis pas fier de ce que j’ai accompli, mais simplement satisfait » (Quotidien de la Réunion, 20 janvier 1997).

Distinction

Prix des Autodidactes délivré par le cabinet Coopers et Lybrand (1996).

Décorations

Officier de la Légion d’Honneur. Officier des Palmes Académiques. Grand Chevalier de la République Fédérale Islamique des Comores.

Références

Archives personnelles. L’Express 5.04.2004. Very Important Person 2000.Performance octobre 1990. Réuccir juin 2004. Témoignages 3.04.1991. Quotidien de la Réunion 6.03.1990, 10.06.1995, 30.11.1996, 8.01.1997, 20.01.1997. Journal de la Réunion 14.03.1989, 4.12.1989, 15.04.1993, 29.11.1996, 11.06.1998.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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