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Hommage à mon institutrice à l’école Lamartine de Nosy-Bé

Publié le 20 juillet 2009

Ça me fait plaisir d’écrire ces quelques mots, à la demande de Mademoiselle Habiba Shabiry, surtout en cette occasion exceptionnelle. Bonjour à tous les enseignants mais aussi à l’ensemble du personnel de cette petite école qui m’a permis de rentrer dans la Grande Ecole de la Vie !

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C’est là-bas, en effet, que tout a commencé pour moi. Là-bas… c’est l’école Lamartine de l’île de Nosy-Bé. De septembre 1979 à juin 1987, j’étais élève de Lamartine, sur cette petite colline inhabitée (à l’époque), où l’on entendait, dans le silence presque monacal des salles de classes - qui faisait naître tous les rêves et toutes les ambitions - au loin le chant berçant des oiseaux, le pèlerinage silencieux des mille-pattes, la romance des sauterelles, la danse des papillons dans la cour de récréation et les échos des bruits des turbines de la centrale d’électricité. Cette école m’a porté Bonheur et c’est avec émotion et nostalgie que j’écris ces quelques mots ! Mes premiers mots, mes premières phrases en français, mes premiers calculs, mes premiers livres de lecture, mes premières activités, sans oublier mes premiers dessins, je les dois à une femme extraordinaire, une femme qui a sacrifié tout dans sa vie pour transmettre sa passion, son savoir-faire et son talent. Elle n’a pas été, à mon sens, reconnue à son juste mérite parfois, mais elle a toujours transmis dignement à des générations et des générations d’enfants, ce qu’elle savait et ce qu’elle a toujours su faire : Enseigner dans la langue de Molière. Travailleuse infatigable, elle a porté dignement le drapeau de la grande école républicaine française.

Lamartine à Nosy-Bé, un nom qui évoque le lyrisme et la force d’un poète majeur du XIXème siècle, fondateur de la IIème République. Ce nom véhicule les idéaux, les valeurs, les luttes, les combats en faveur de l’Ecole Républicaine Française, une Ecole que j’aimerai toujours et que je porterai toujours dans mon cœur car elle a permis à tant d’enfants issus de milieux modestes et qui n’avaient que la plume et le cartable pour seul espoir, que les connaissances comme seul moyen d’avancer, de s’en sortir dans la vie. Cette école est le berceau de mes larmes de joie et de mon innocence. Elle a façonné l’homme que je suis devenu, et a permis avant tout, à un petit garçon du village lointain de Djamandjar, qui adorait les livres d’Histoire et des textes littéraires (la culture en général) de s’en sortir dans la vie avec comme seul espoir LE MERITE.

Maitresse Nadjma restera gravée à jamais dans mon cœur. Elle m’a permis durant ces trois années d’école maternelle de grandir et de partager les grandes valeurs de la République Française et de les véhiculer par la suite, à mon tour, dans la dignité et le respect, dans la tolérance et la raison et, d’être reconnu au mérite. Maitresse Nadjma fait partie de ces femmes exceptionnelles qui sont convaincues que la culture permet de former un être libre penseur doué de raison et que l’instruction est la principale arme qui donne de la dignité à la pauvreté, de la force à la tolérance et des ailes à la liberté. Où que nous soyons, que ce soit à Nosy-Bé, à Madagascar, en Afrique, à La Réunion ou encore en France, nous sommes tous, ses enfants car elle nous a aimé et éduqué en nous donnant le meilleur d’elle-même.
Grosses Bises à elle qui reste une figure emblématique et symbolique de l’Ecole Lamartine de Nosy-Bé.

Tamim K

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