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Quelques propositions pour l’égalité des chances à la Réunion

Publié le 21 juillet 2009

Contribution de l’association Amarres à l’atelier 7 des Etats Généraux de l’Outre-mer : égalité des chances, promotion de la diversité et insertion des jeunes. Les défis sociaux auxquels l’Ile de La Réunion est confrontée vont-ils inéluctablement conduire à une dégradation du développement humain, un accroissement des inégalités et à la remise en cause de sa cohésion sociale ? Des initiatives peuvent être engagées et après validation, être étendues afin de contribuer à l’égalité des chances face à l’éducation et à l’emploi.

association amarres

L’Ile de La Réunion représente, à bien des égards, un modèle d’intégration et de cohésion sociale. Les jeunes grandissent dans cet environnement social relativement favorable pendant leur formation initiale. Cependant, malgré les progrès enregistrés au cours de ces dernières décennies, un grand nombre de jeunes quittent prématurément le système scolaire. Le taux de scolarisation des 16-19 ans s’établit ainsi à 72% contre 84% dans l’hexagone. La proportion de bacheliers dans une génération s’établit à 54% contre 64% pour l’hexagone.

Depuis le milieu de la décennie et jusqu’à une période récente, ils ont bénéficié de l’amélioration de la situation de l’emploi. Cependant, ils restent très nombreux, plus de 4000 jeunes chaque année, à arriver sur le marché du travail sans trouver leur place. En 2007, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans atteignait 49 % contre 24 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.

Au-delà des jeunes, d’autres publics peuvent être confrontés à l’exclusion dans l’accès à l’emploi ou dans leur parcours professionnel, notamment lorsque l’activité des entreprises connaît des ruptures. L’insertion professionnelle et le déroulement de carrière peuvent être rendus plus difficiles pour certains publics (femmes, seniors, migrants, handicapés, …) en raison de pratiques discriminatoires illégales dans le monde du travail. En 2007, le taux de chômage des femmes s’élevait à 26 % contre 23 % pour les hommes.

Enfin, les mesures fiscales et sociales peuvent soutenir l’activité des personnes les plus éloignées de l’emploi. L’emploi formel peut être encouragé tout en maîtrisant la progression salariale.

Nos constats et nos observations d’initiatives pour l’égalité des chances, la promotion de la diversité et l’emploi nous conduisent à formuler les propositions suivantes

• En matière de prévention, dès l’école primaire, donner l’envie de la découverte :

- la mobilité à l’intérieur de la Réunion, en particulier pour les enfants vivant dans les Hauts ;

- l’éducation au respect de la différence liée à l’origine, la religion et le handicap ;

- la prévention des conduites addictives et à risques.

• Pour l’insertion et la lutte contre l’exclusion, donner une nouvelle chance :

- la mobilité professionnelle, y compris en situation de formation, régionale et européenne des individus à tout âge et contribuant à développer un esprit d’entreprise ou d’initiative ;

- l’accompagnement spécifique des ex-détenus ou ayant un casier judiciaire, à travers un partenariat entre structure de justice, acteurs de l’insertion et partenaires sociaux ;

- la professionnalisation des intermédiaires de l’emploi et des acteurs de l’entreprise à la non-discrimination, notamment à l’égard des femmes en état de grossesse ou ayant eu un enfant, des seniors et des migrants ;

- les exonérations de charges patronales mises en place par les précédentes lois d’orientation spécifiques à l’outremer ont permis une forte création d’emploi, essentiellement dûe à la création d’entreprises. La Lodeom améliore le dispositif existant puisqu’il permet une exonération totale jusqu’à 1,6 Smic dans les secteurs soumis à la concurrence et 1.4 Smic pour les autres secteurs. Ces exonérations, lorsqu’elles concernent les personnes les plus éloignées de l’emploi, restaurent l’égalité des chances ;

- le revenu de solidarité active, prévue pour 2011, permettra aux chômeurs de longue durée de trouver un emploi sans perte de revenu. En effet, le RSA assurera un revenu minimum via un complément au salaire, sans limite de durée. Un des effets les plus attendus est la réduction du taux de pauvreté.

Les difficultés rencontrées pendant la période de formation initiale puis sur le marché du travail ne sont pas insurmontables. Les initiatives exemplaires peuvent renouveler les perspectives et déjouer les barrières existantes. Lorsque ces pratiques sont éprouvées, elles peuvent faire l’objet d’une extension pour une égalité des chances face à l’éducation et à l’emploi.

Une contribution de l’association Amarres

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