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Thierry Esther, peintre réunionnais en région parisienne

Publié le 5 août 2009

Le succès de l’exposition "Balade" organisée par le Sénat du 16 juillet au 3 août 2009 est l’occasion de découvrir le parcours du peintre Thierry Esther. Né à la Réunion, Thierry quitte son île très jeune, séparation qui restera gravée en lui et marquera son inspiration. Il vit aujourd’hui en banlieue parisienne, doublement enfant de la ville mégalopole et d’un lieu d’origine idéalisé. Biographie extraite du site www.galerie-esther.fr.

Thierry Esther - Photo : Yannick DESTAILLATS

Thierry Esther est né sur l’île de la Réunion – île du métissage par excellence, où se sont entremêlés au fil des siècles le sang et les valeurs des colons européens, des esclaves africains déportés, des travailleurs pauvres indiens et des exilés de l’Empire du Milieu. Les premières années de sa vie sont donc influencées par le "masala" culturel de l’île Bourbon, inexorablement modelé par son cadre îlien. Au jeune âge de 8 ans, il doit s’en aller et suivre sa mère à Paris, ignorant que quelques années plus tard, sa vie de petit puis jeune parisien guidera les pinceaux qu’il tiendra un jour en main.

Entre 16 et 20 ans, Thierry s’arme d’instruments de dessin et de peinture, et il reproduit sa naïve et rebelle pensée post-adolescente sur le papier et le canevas. Il peint alors des toiles très diverses pour lesquelles il adopte des techniques différentes comme pour explorer toutes les possibilités de son art.

Parallèlement à cela, il passe une année au Centre National des Arts Graphiques où il pratique principalement le dessin, et s’initie aux techniques de graphisme assisté par ordinateur. Les thèmes qu’il aborde pendant cette période de sa vie sont variés ; il exprime son intérêt pour ses origines dans L’Inde de Gandhi ; fait également part de son admiration pour les grands maîtres (comme dans Les roseaux de Van Gogh) ; et il se laisse aller à pousser quelques cris (comme c’est le cas dans la toile L’Incompris). Il découvre aussi Pédalan et Cesare Pavese qui lui inspirent quelques toiles comme Déchirure.

Thierry Esther
Ange noir

Puis, c’est l’heure du service militaire, d’où il reviendra avec un appétit toujours plus dévorant pour l’art dans son ensemble. Il suit un stage de calligraphie arabe au Musée des Arts Africains et O céaniens. A cette époque, il peint moins mais s’investit dans la danse, le théâtre, le chant, le cinéma, jusqu’à un grave accident qui le plonge dans le coma et après lequel sa vie prendra encore un autre tournant.

Il ouvre la décennie 90 en se convertissant à l’acrylique et à la peinture à l’huile. Il continue à s’amuser avec les matières et à développer de nouvelles techniques et commence alors à travailler sur du papier au grain d’abeille. Il peint encore une fois des toiles sur des sujets divers (Vivamort, Insaisissable, Les fleurs du mal) mais trouve plus de satisfaction à peindre les visages. En découle ainsi une collection de portraits très vivants. En parallèle, Thierry est graphiste au sein d’agences de communication mais parcourt aussi le monde, appareil photo à la main, et chasse les sujets de reportages photos : clochards, cimetières, ruelles, modèles masculins… Il sillonnera Londres, Amsterdam, San Francisco et d’autres villes du globe, pour satisfaire la gourmandise de son objectif.

Thierry Esther
Lors de l’exposition "Réunion" en juin 2009 à Bruxelles.

Curieux et éternel insatisfait, il ne se contente plus de ses courtes expéditions à l’étranger. Il décide d’émigrer pour les îles Canaries, où il passera 3 ans. Quelques toiles naîtront de cet exil temporaire (principalement sur le thème de la mer et du littoral), mais il les abandonnera toutes sur place pour revenir à Paris en 2005 et créer sa propre agence de communication.

Seulement, il ne se retrouve plus dans le peintre encore trop occasionnel qu’il voit tous les matins dans le miroir. Il a besoin de plus. C’est son corps et son âme qui le réclament. Alors en 2007, il fait une nième fois le « ménage » dans sa vie, et reprend la peinture avec un appétit féroce. Depuis, il nous abreuve de ses peintures avec enthousiasme, comme si elles étaient des vins qu’il aurait laissé longuement mûrir dans des fûts et qu’il ne peut aujourd’hui s’empêcher de partager.

Exposition Thierry Esther
Thierry Esther peintre de la Réunion, peintre de l’Europe réunie, peintre d’un monde-globe qui cherche son unité entre urbanisation et espaces à protéger, entre passé et avenir.
Réunion, parce qu’il est originaire de cette île lointaine, terre de métissage, rattachée à l’Europe multiple. Réunion parce que nous sommes dans un monde d’interférence et de différence, où les harmonies et les disharmonies culturelles se rencontrent dans une totalité en voie de réalisation. Réunion comme cette petite planète ronde qui flotte en plein océan.
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