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Géraldine Touneji, courtier conseil en voyage spécialisé sur la Réunion

Publié le 23 août 2009

Géraldine a quitté l’île pour suivre une formation en tourisme. Après un passage par les bureaux de l’IRT à Paris, elle a décidé de créer son entreprise pour faire la promotion de la Réunion. A 27 ans, elle est courtier conseil en voyage à Lyon et travaille via son site web voyagederevealareunion.com. Géraldine participera au 1er village de la diaspora réunionnaise du 14 au 16 octobre 2009 à Saint-Denis.

Marie Géraldine Touneji Catouaria

Racontez-nous votre parcours.

Je suis originaire de Saint Benoît, d’une famille plutôt modeste, mais j’ai également vécu un certain temps chez ma grand-mère à Saint André. Après avoir suivi plusieurs formations et essayé différents métiers (chargée de travaux, animatrice de vente en téléphonie mobile, attachée commerciale, régulatrice à SOS Médecins...), je me suis rendu compte que je n’étais pas épanouie dans ma vie professionnelle.

Qu’avez-vous fait ?

A 25 ans j’avais cette chance de n’avoir ni mari, ni enfant qui me retenaient. Je pouvais donc me permettre de tout quitter pour aller me former en Métropole et faire ce que j’ai toujours voulu faire. Je me suis renseigné à l’AFPAR pour une formation en tourisme. Après avoir passé des tests de français, de mathématiques et d’anglais, on me proposa un départ pour Chambéry six mois plus tard, avec l’ANT.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Je ne suis pas une personne "matérialiste". J’avais les bons souvenirs dans ma tête, les personnes que j’aime dans mon cœur et cela me suffisait. Mais s’il faut vraiment citer des objets alors je dirais : mon chapelet, ma bible... qui me rappellent qu’en cas de coup de blues, je peux m’en remettre à Dieu.

Racontez-nous votre arrivée en métropole.

Franchement, j’ai eu une mauvaise expérience en posant les pieds à Orly. Et je pense que mon rôle aujourd’hui est aussi de parler d’anecdotes négatives pour faire avancer les choses. Nous étions plusieurs personnes dans l’avion à partir en mobilité. Surprise à l’arrivée : pas de correspondant pour nous accueillir comme prévu. J’ai donc pris les choses en mains, ce qui revenait à réconforter ceux qui pleuraient et contacter l’organisme. Trois heures plus tard arrive un jeune homme qui a pour mission de prendre nos billets de train puis de nous conduire chacun dans nos gares respectives. Et là, il pose tout le monde... sauf moi. Trouvant la situation un peu louche, je le questionne. Il me répond : "Toi tu viens chez moi avec moi !"
Je suis vite descendue de la camionnette en récupérant mon billet de train. J’ai évidemment fait part de ces paroles déplacées à l’organisme concerné et le jeune homme fut renvoyé.

Avez-vous atteint vos objectifs professionnels ?

La formation en tourisme m’a mené vers un stage à l’IRT de Paris. Et puis j’ai décidé de me mettre à mon compte pour faire ce que j’aime : la promotion de mon île. Je suis courtier conseil en voyage spécialisé sur l’île de La Réunion. Je travaille via mon site internet : www.voyagederevealareunion.com

voyage de rêve à la Réunion

Quels sont vos projets ?

Je souhaite faire connaître La Réunion à un maximum de personnes à travers mon site internet et au fil des rencontres. J’espère aussi trouver beaucoup de professionnels du tourisme de La Réunion ou des tours opérateurs qui souhaiteront faire un partenariat avec moi.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Cette expérience de mobilité m’a responsabilisé en tout. Elle m’a aussi permis de visiter quelques pays d’Europe et de rencontrer des gens de diverses origines. J’ai connu en particulier mon conjoint, venu de Guyane avec la mobilité lui aussi. Et c’est ici que j’ai eu envie de créer mon entreprise. En conclusion, ça a transformé ma vie !

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

La chaleur toute l’année ! Mes parents, mon frère, ma grand-mère et quelques amis fidèles. A part cela, quelques plats de papa. Je cuisine assez souvent "réunionnais" mais ce qui me manque le plus c’est un bon massalé coq péi, un cari ti jacques et aussi des bonbons cravates, bonbons fondants... miam !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

J’ai un regard favorable pour la suite. Quand je vois le résultat de la route des Tamarins et que j’entends dire que le tram-train est considéré à ce jour comme le plus grand chantier d’Europe, je suis très fière d’être réunionnaise. Il est vrai qu’il nous reste le souci du chômage mais là aussi beaucoup d’aides sont mises en place. Il y a certes la mobilité mais tous les ans je constate que des formations qui étaient accessibles uniquement en Métropole s’installent dans l’île. J’ai beaucoup d’espoir pour le devenir de La Réunion et je ferai tout mon possible à mon niveau pour faire avancer les choses dans le secteur du tourisme.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

J’habite dans un bâtiment où vivent quelques Réunionnais. J’en ai rencontré d’autres qui ont des parents réunionnais mais qui ne parle pas le créole et qui ne connaissent rien de l’île. Je trouve cela très dommage.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Les Réunionnais sont très présents à Lyon. Les associations organisent des manifestations ou un diner dansant de temps en temps. Mais dans la tête des métropolitains, c’est souvent l’image des plages aux fabuleux lagons turquoises qui revient le plus souvent. Là aussi c’est dommage car notre île offre des paysages tellement diversifiés à découvrir ! Certains ne savent même pas où se situe La Réunion. J’avoue que cela m’a donné encore plus envie de faire de la promotion pour l’île de La Réunion !

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Lyon est une très grande ville où l’on se déplace facilement de jour comme de nuit. Tout est à porté de mains. On est à 3H de la mer, 1h30 de la montagne, c’est génial ! Sa population est multicolore et arrive des quatre coins du monde, ce qui rend les rencontres très enrichissantes.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

S’ils sont tentés par la mobilité, de bien réfléchir et partir dans un but précis. Une fois arrivé dans le pays d’accueil, on se retrouve vite livré à soi même. Il faut savoir bien s’entourer et être très fort moralement. Et surtout, qu’ils se donnent les moyens de faire ce qu’ils aiment vraiment et pas juste ce qui se présente devant eux.

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