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Gwendoline Hoarau, assistante communication au Lycée français de Shanghai

Publié le 6 avril 2015

Nous avions laissé Gwendoline en 2013, chargée de projets à l’Alliance Française de Durban. Deux ans plus tard, elle est installée à Shanghai, où elle a trouvé un emploi dès son arrivée en Chine.


Gwendoline Hoarau

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 29 ans et je viens de la Possession. Je travaille actuellement au service communication du Lycée Français de Shanghai, une école internationale de 1500 élèves qui va de la maternelle jusqu’aux classes secondaires.

Quel a été votre parcours de mobilité ?

Après un master d’ ingénierie de projets culturels obtenu à Bordeaux, je suis partie en mission de VSI avec France Volontaires à Durban, en Afrique du Sud, en tant que chargée de communication et de projets culturels et touristiques. Après mes deux ans à l’ Alliance Française, j’ ai suivi mon conjoint qui a eu un poste à Shanghai et j’ai moi-même trouvé un emploi dès mon arrivée, au Lycée Français de Shanghai.

Quelles ont été vos impressions en découvrant la Chine ?

Shanghai et ses 24 millions d’ habitants... C’est un bouleversement quand on vient d’une île de moins d’ 1 million d’habitants. Contrairement à la vie en Afrique du Sud où j’ai eu l’impression de m’intégrer assez rapidement, tout en Chine paraît compliqué quand on ne parle pas la langue et ne lit pas les caractères. Le coût de la vie est très élevé quand on vit comme un expatrié mais il est difficile de changer complètement son alimentation et son mode de vie. Il faut s’ habituer à la pollution qui est souvent très dense à Shanghai.


photo : Gwendoline Hoarau

Et les Chinois ?

Le comportement des Chinois est vraiment très différent de celui des occidentaux. Il est ici normal de balader son chien dans la rue en pyjama ! Pourtant Shanghai est une ville qui accueille beaucoup d’expatriés, certains nous découvrent encore avec un regard intrigué. Il arrive encore de se faire prendre en photos mais ce genre de situations devient de plus en plus anecdotique. Vu la position économique qu’occupe maintenant la Chine et les mutations à venir dans la société chinoise, tout cela va très certainement changer dans les années à venir.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité permet d’avoir un regard plus ouvert sur le monde et sur les gens. J’en suis maintenant à ma deuxième expatriation sans compter mes études à Bordeaux, alors je pense pouvoir m’adapter assez rapidement à un nouveau pays même si ce n’est pas toujours facile au début.

Quels sont vos projets ?

Mes nombreux voyages ont développé chez moi une envie de garder une trace tangible de tout ce que je vois, et cette envie se matérialise sous la forme de la photographie. J’ai commencé à me familiariser à cette activité il y a un an. C’est donc encore tout nouveau pour moi mais j’ai le projet de mettre en ligne un blog de photos de voyages avec sûrement quelques conseils et adresses d’après mes propres expériences. J’ai déjà quelques retours positifs sur mon compte Instagram (elea974) sur lequel j’ai posté quelques photos. J’ ai aussi un autre projet photo sur lequel je dois commencer à travailler dont le but sera faire connaître la Réunion à l’ étranger. A suivre...

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Peu de choses, parce qu’avec 23kg on ne va pas loin. Mais j’ai toujours du rhum arrangé pour les apéros avec les amis et des DVD d’humoristes réunionnais comme Téat la Kour ou Mangaye. Ce ne sont pas les derniers spectacles mais je suis assez nostalgique de ces sketches que tout le monde connaît. Je regarde parfois quelques vidéos de Whex de Thierry Jardinot et ça me fait toujours rire.


photo : Gwendoline Hoarau

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

J’ai des collègues réunionnaises qui sont professeurs au lycée, mais nous nous croisons peu. Difficile à croire mais notre campus est vraiment énorme ! Elles sont en Chine depuis très longtemps avec leurs familles et n’habitent pas dans le même quartier que moi. Shanghai est une très grande ville alors il est difficile de se voir quand on n’est pas proches les uns des autres. J’ai eu aussi des contacts avec une ancienne VSI comme moi mais qui était elle, basée à Hangzhou.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

Honnêtement peu d’évolutions, en tout cas en ce qui concerne la situation des jeunes. J’ ai cru comprendre que certains efforts sont mis en place actuellement pour développer une offre touristique auprès du public chinois. Pour vivre en Chine, et voyager en Asie, je pense pouvoir dire que la Réunion ne bénéficie pas actuellement des infrastructures et du personnel compétent pour développer ce type de tourisme. Nous avons cependant beaucoup à offrir aux voyageurs intéressés par le tourisme vert, c’est ce qui fait notre force.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

En ce moment, tout ! L’ expatriation en Chine est une expatriation totale. C’est une culture différente, une langue différente, un rythme de vie différent. C’est très déstabilisant au début, d’autant plus que cette fois la destination n’a pas été réellement un choix personnel. Évidemment ma famille me manque, les paysages, l’air pur, la cuisine de mes parents...

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

A part les Français, rares sont les gens qui connaissent la Réunion en Chine. J’ai maintenant l’habitude de situer notre île par rapport à Maurice, Madagascar et l’Afrique du Sud. J’ai cependant rencontré un danseur japonais qui avait entendu parler de la Réunion par une autre Réunionnaise, mais c’est vraiment très rare que quelqu’un sache que notre île existe !


photo : Gwendoline Hoarau


En tant que Réunionnaise qu’est ce qui vous paraît le plus proche / le plus éloigné par rapport à notre île ?

Je m’attendais à ce que la gastronomie soit en lien avec la Réunion étant donné que nous avons dans notre cuisine traditionnelle beaucoup d’influences chinoises. Mais la cuisine chinoise est très différente selon les régions. Ce que nous connaissons à la Réunion vient essentiellement de Canton, alors que la cuisine shanghaïenne, elle, n’est pas très réputée en Chine.

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

Je vais me répéter par rapport à ce que j’avais déjà dit dans ma première interview mais c’est un super outil de communication, un réseau impressionnant qui met en liens. J’ai, via Réunionnais du monde, contacté une Réunionnaise qui avait passé beaucoup de temps en Chine. Elle m’a donné quelques conseils. C’est très rassurant de se dire que quelqu’un qui vient comme nous de la Réunion est déjà passé par là et peut comprendre nos craintes et nos attentes.

Souhaitez-vous faire passer une offre d’emploi ou de stage sur le site ?

Le Lycée Français de Shanghai recrute régulièrement. Connectez-vous sur le site http://www.lyceeshanghai.com/, rubrique Recrutement.


Lire aussi :
Gwendoline Hoarau, chargée de projets culturels à l’alliance française de Durban (interview d’avril 2013)
- Le profil de Gwendoline Hoarau
- reunionnaisdumonde.com/Asie
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