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Plantes médicinales et médecine traditionnelle dans les Mascareignes (Réunion, Maurice, Rodrigues

Publié le 12 octobre 2009

Conférence de Laurence Pourchez, anthropologue, le mercredi 21 octobre 2009 à Paris sur le thème "Savoirs féminins liés à la nature, plantes médicinales et médecine traditionnelle dans les Mascareignes (Réunion, Maurice, Rodrigues)". ARCC (Association réunionnaise culture et communication), 162 bis rue Pelleport 75020 Paris. Métro Télégraphe - Ligne 11. Entrée libre. Réservation indispensable : [email protected]

Laurence Pourchez

L’île de La Réunion, l’île Maurice, Rodrigues, regroupées dans l’archipel
des Mascareignes, étaient, dans l’océan indien, toutes initialement
désertes. Elles ont été peuplées de la fin du XVIIème au milieu du
XVIIIème siècle, de populations principalement originaires d’Europe, de
Madagascar, d’Afrique de l’est, d’Inde et de Chine. Ces différentes
composantes de la population étaient, les unes et les autres, porteuses de savoirs, des traditions médicales propres à leur région d’origine. Sur
place, elles se sont trouvées confrontées à la présence de végétaux,
endémiques pour certains, importés pour d’autres.

Dans le cas des arrivants d’origine malgache, comme pour ceux originaires d’Afrique de l’est, un grand nombre de végétaux étaient déjà connus et utilisés. Les arrivants d’origine indienne étaient, quant à eux, porteurs des savoirs villageois issus de la médecine ayurvédique, médecine qui met en œuvre de nombreux végétaux et épices. Pour les autres plantes, l’approche a été plus pragmatique et se sont ainsi constitués d’île en île des savoirs liés aux plantes médicinales et à la nature, des systèmes médicaux complexes et cohérents qui se sont créés sur la base des différentes traditions présentes dans les aires géographiques d’origine de tous ceux qui, de l’esclavage à l’engagisme, sont venues peupler l’île de La Réunion, puis l’île Maurice et Rodrigues (Benoist, 1993, 1998 ; Pourchez, 2002).

Il sera, dans cette conférence, question des savoirs propres aux femmes, de ceux qui sont transmis par les femmes, des différents systèmes médicaux auxquels ils appartiennent et du lien qu’ils entretiennent avec la nature. Si les logiques sont globalement équivalentes d’île en île, des variations existent que nous tenterons de mettre en évidence.

Les données qui seront présentées s’inscrivent dans une problématique du rapport aux savoirs traditionnels, aux savoirs féminins, le corps étant
ici le révélateur à la fois de la relation globale de l’homme à la nature, mais aussi à la santé, à la maladie et au malheur. Elles sont aussi caractéristiques de sociétés en évolution permanente, situées dans une dialectique tradition/modernité, et puisque nous nous situons dans des contextes de métissage, comme symptomatiques de la complexité des sociétés réunionnaise, mauricienne et rodriguaise.

Laurence Pourchez est anthropologue, Maître de conférences, HDR
Département d’études créoles, Université de La Réunion. Laboratoire LCF, CNRS, UMR 8143

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