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Jean de La Fontaine : Hommage à mon écrivain préféré

Publié le 30 octobre 2009

Jean de la Fontaine, un auteur atypique avant-gardiste au XVIIe siècle ou le refus du pouvoir absolu, l’indignation et le refus de l’injustice. Se servir des animaux pour instruire les hommes, critiquer une société courtisane et indirectement le roi de France. Le sens des moralités.

Problématique : En quoi la fable est atypique dans le monde littéraire ?

Je suis parti d’un simple constat. Les fables sont très peu étudiées au collège. J’ai donc mis en place cette séquence en choisissant des fables de La Fontaine qui m’ont marqué moi-même quand j’étais à l’école primaire. Avec le « romancier-historien » Honoré de Balzac au XIXème siècle, le polyvalent et « géant » Victor Hugo qui marquera tout le XIXème siècle romantique et réaliste, « l’atypique » Jean de La Fontaine a marqué mon enfance et fait parti de mes écrivains préférés.

Jean de La Fontaine c’est aussi celui qui fait dans la littérature française la jonction entre l’Orient et l’Occident car il s’est inspiré du grec Esope et du poète latin Horace, mais aussi des fabliaux du Moyen Age et surtout des récits arabes et des contes du poète indien Pilpay dont il avait entendu au cours de ses conversations avec un certain Bernier dans les salons de Madame de Montespan, de la Duchesse d’Orléans et celui Madame de La Sablière. Bernier qui avait eu la chance d’aller jusqu’en Chine et en Inde avait ramené des contes écrits par Pilpay. Cette anecdote qui affirme que La Fontaine s’est fortement inspiré des contes indiens est évidemment très peu connue.

La Fontaine parlait peu mais écoutait beaucoup les autres et a passé toute sa vie à l’ombre, dans la dépendance des femmes, alors que Corneille, Racine, Molière et Lully brillaient sous le Soleil louis quatorzain. La Fontaine n’a jamais été vraiment récompensé de son vivant pour son œuvre fabuleuse. Louis XIV et Colbert se méfiaient de lui car il avait soutenu l’ancien intendant des Finances Fouquet. En écrivant ses fables, La Fontaine devient génial car il tient dans son écriture, la merveilleuse habileté qu’il déploie pour faire tenir l’universel et l’intemporel dans les limites de courtes pièces en vers et rimes. Les livres des fables paraissent entre 1668 et 1679. Mais elles ont failli ne voir jamais le jour : Pour la petite anecdote en juin 1657, La Fontaine s’est battu en duel avec le capitaine Poignant à Château-Thierry à propos de sa femme à laquelle d’ailleurs, La Fontaine n’est pas restée fidèle du tout, lui qui a vécu toujours aux dépens des femmes. L’épée de Poignant atteint La Fontaine au côté droit. Il chancelle et saigne. Quelques centimètres plus à droit et le foie aurait été atteint et il n’y aurait plus eu de Perrette au pot au lait, ni de corbeau montrant sa belle voix, plus de Petit Poisson, plus de Pêcheur, ni de Chêne, ni de Roseau...... La Fontaine était un haut fonctionnaire de l’administration royale-les Eaux et Forêts- qui exerce des responsabilités peu épanouissantes, mais aussi La Fontaine était un mondain qui, dès qu’il le peut, gagne Paris pour promouvoir ses créations dans les salons à la mode.

Evidemment sa vie a été tout le contraire de ce que laissent imaginer les livres pour enfants lithographiés des années 1950-1970, où l’on voit un Jean de La Fontaine assis dans la forêt de Château-Thierry sous un arbre en train d’observer un renard flattant un corbeau. Pourtant un de ces livres que j’ai ouvert à l’âge de 5 ans, m’a tout de suite passionné. Cet auteur atypique, emprunteur certes, car il n’a inventé quasiment aucun des récits qu’il met en scène dans ses fables est un magicien et un génie car il a réussi à transposer la quintessence des contes et des fabliaux en Fables. Tout son génie tient dans son écriture et son habileté à véhiculer des valeurs universelles à travers la société animale. Passionné par d’Histoire mais aussi par la Littérature et plus précisément par l’œuvre de Jean de La Fontaine et sa biographie, j’ai voulu en tant que professeur de Français, monter une séquence sur l’argumentation mais aussi sur les valeurs véhiculées par les morales pour aussi, par ailleurs rendre hommage à celui qui n’a jamais été reconnu de son vivant ni par le Roi Louis XIV, ni par la cour dont Colbert faisait parti, mais qui sera immortalisé à titre posthume et très justement, à travers l’apprentissage de ses fables, par des générations et des générations d

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