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A la quête de mon identité réunionnaise

Publié le 6 décembre 2015

« Je suis ce qu’on appelle un zoréole : un parent métropolitain (zoreille), l’autre créole. Plus de 23 ans après mon dernier passage sur l’île alors que j’étais enfant, me voici de retour à la Réunion pour quelques semaines. Enfin ! J’ai décidé de raconter mes impressions et ce processus de redécouverte de mes racines... »

Extrait du blog regardcreole.net, avec l’aimable autorisation de son auteur, le journaliste Nicolas Bamba


J’ai décidé d’en apprendre davantage sur ce caillou dans l’océan Indien, à 9 400 kilomètres de « chez moi » en banlieue parisienne. Pourquoi ? Pour faire simple, je dis souvent que je suis Parisien. Pour être tout à fait exact, je viens de la banlieue parisienne. J’y ai fait pratiquement toute ma vie, surtout dans l’Essonne. Il n’y fait pas toujours beau, l’environnement pourrait être plus sain et la grisaille domine souvent, mais qu’importe : moi, j’aime bien. J’ai grandi ici, voilà tout.

Côté professionnel, j’ai… vagabondé. De l’animation, de l’électronique, de la bureautique, de l’immobilier… En fin de compte, j’ai atteint le métier que je visais depuis l’adolescence : je suis journaliste. J’ai même une carte de presse, dis donc. Amusant, quand on sait que je n’ai jamais mis les pieds dans un lycée général.

On me parle de La Réunion depuis longtemps…
 
Petit, on m’a mis une chose en tête : je suis d’origine réunionnaise. C’est comme un packaging octroyé à la naissance : tu t’appelles Nicolas, t’es un garçon, t’es né à Villeneuve-Saint-Georges et t’es d’origine réunionnaise. Cette dernière vérité m’est un peu plus apparue à l’école maternelle quand on remarquait qu’à l’image d’autres gamins, je n’étais pas blanc. Attention, il n’y avait rien de raciste là-dedans. Mes camarades ne faisaient que souligner innocemment une différence visuelle évidente.

J’ai grandi en côtoyant des membres de ma famille côté 974 et en rencontrant d’autres personnes d’origine réunionnaise. Puis, ma culture créole s’est développée avec les livres, la télévision, internet, le collège… Peu à peu, j’ai acquis quelques bases. Pas de quoi devenir historien de La Réunion, mais assez pour ne pas paraître trop inculte.



 
… mais moi, qu’est-ce que j’en sais ?
 
Un jour – bien après ma majorité -, une lumière s’est allumée dans ma tête. J’ai réalisé que… en vrai, je ne connais de La Réunion que ce qu’on m’en a dit. Il paraît  :
– que c’est très beau,
– qu’il y fait humide,
– que l’environnement y est hors du commun,
– que la vie y est chère,
– qu’on y trouve pas facilement du travail,
– que les gens sont chaleureux pour la plupart,
– que la société est composée de moult cultures et ethnies,
– blablabla…

D’accord. Tout cela est vrai, sans doute. Mais tout cela, c’est ce qu’on m’en a dit ou c’est ce que j’ai appris depuis ma banlieue parisienne natale. Moi, je n’ai rien vu de tout cela. Il est temps pour moi de me prendre par la main et de me tourner vers cette identité réunionnaise aux contours un peu incertains. Une sorte de quête qui me trotte en tête depuis fort longtemps. Telle est la raison d’être de Regard créole. C’est le blog d’un banlieusard qui a décidé d’en savoir plus sur cette île dont il est un descendant, proche et lointain... L’occasion idéale pour moi d’établir une passerelle entre ma double identité : la parisienne, que je pratique depuis la naissance, et la créole, que j’apprends à (re)découvrir.

Détail important, qui est à l’origine même de Regard créole : je suis allé à La Réunion seulement deux fois. La première fois, je n’avais que deux ans et demi. La seconde, j’avais… cinq ans.


Impressions de la visite du marché forain de Saint-Benoît

6h30. Il fait déjà beau et chaud sur la côte Est de La Réunion. A Saint-Benoît, une bonne partie de la population est déjà active. Ce samedi matin, c’est jour de marché forain. Les étals sont fournis et les acheteurs déjà nombreux au rendez-vous. Ici, on se lève tôt pour trouver les meilleurs produits.

Cette tournée sur le marché de Saint-Benoît permet de mesurer une partie de toute l’étendue de la cuisine créole. Je ne connaissais pas la moitié des produits proposés. Deux choses m’ont marqué durant cette matinée-marché : les couleurs très vives de tous les produits en vente et surtout la taille de certains fruits et légumes. De retour en métropole, je ne regarderai plus les patates douces ou les concombres de la même manière…

Lire la suite sur le blog http://regardcreole.net / D’autres articles "Spécial Retour"

Message au site Réunionnais du monde

D’abord vous féliciter pour votre travail. Le site Réunionnais du monde et l’agenda en particulier me permettent de me rapprocher de ma culture réunionnaise. C’est grâce à vous par exemple que j’ai pu participer en juin dernier au pique-nique géant sous la Tour Eiffel organisé par Betty. Un excellent souvenir d’ailleurs !

« Au petit matin, le panorama sur le toit du Piton des Neiges est splendide. On a du mal à se dire que La Réunion est une petite île. De là, elle paraît tellement grande... »
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