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Johnny Robert, 23 ans, stagiaire en électronique chez Fraunhofer à Berlin

Publié le 16 décembre 2006

Etudiant à l’école d’ingénieurs INPG à Grenoble, Johnny a effectué sa dernière année et son stage de fin d’études à Berlin. « Une ville jeune où tout peut arriver », estime cet originaire de Saint-André, issu d’un milieu modeste, qui a pris le virus du voyage.

Johnny Robert
Johnny en visite à Mauerpark : « Le monde est certes ouvert, mais il faut s’accrocher pour avoir ce que l’on veut ».

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"Je suis parti pour poursuivre mes études d’Ingénieur en Electronique. J’ai atterri et vécu à Grenoble, où se situe mon université (ENSERG) et mon école (l’INPG). Je suis en ce en quatrième année de cette école".

Racontez-nous votre parcours.

"Mon arrivée à Grenoble a été quelque peu mouvementée, car je suis parti de la Réunion sans savoir où j’allais habiter. J’ai fini par trouver un logement par l’intermédiaire du Crous, dans une sympathique résidence d’étudiants : le Rabot. Le Rabot est un endroit situé sur une colline de Grenoble. Surplombant la ville et même l’Isère, on a une vue imprenable sur la ville et aussi sur la pollution environnante. Grenoble est une ville très cosmopolite. Le contact avec étrangers et autres Français se faisait très facilement au Rabot. C’est un endroit où j’ai fait beaucoup de rencontres et pu échanger au niveau culturel".

Et ensuite ?

"Après ces deux années à Grenoble, j’ai décidé de continuer mon parcours à l’étranger dans ce cursus de quatre ans. C’est ainsi que je me suis décidé à partir en Allemagne. Je suis arrivé à Berlin dans le cadre d’un échange européen entre le Technische Universität et mon université. Cet échange a duré un an et pour finir mes études, j’accomplis maintenant un projet de fin d’études, autrement dit, un stage de six mois dans une entreprise assez réputée en Allemagne : Fraunhofer. Mon projet porte sur un thème très à la mode actuellement, le VoIP (Voix par IP) et les réseaux P2P. C’est une expérience qui me permet de prolonger mon séjour dans la ville de Berlin, que j’aime beaucoup".

Quels sont vos projets pour la suite ?

"Mes projets à long terme sont encore vagues. Après mon stage, j’ai envie de me tourner vers un autre pays qui m’intéresse beaucoup, le Japon, pour y continuer mes études, ou alors vers un pays anglophone comme l’Australie ou le Canada. En tout cas, continuer à voyager à travers le monde pour voir beaucoup de choses et découvrir d’autres cultures".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Je dirais le soleil qui "pouaque". Et les produits frais locaux, qui sont un véritable délice et faire des randonnées en montagne et aller à la plage. Enfin, la vie à la Réunion…"

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"L’île est en pleine expansion. La situation sociale ne semble pas s’améliorer depuis que je suis parti. Le chômage perdure. Mais de plus en plus de personnes et d’entreprises investissent à la Réunion, croient en nos valeurs et démarchent pour exporter notre savoir-faire dans l’Océan Indien et au-delà. La Réunion possède beaucoup de jeunes, qui doivent être formés pour participer à la dynamique qui peut lancer notre pays. La Technopole de Ste Clotilde et l’effort développé pour la reconnaissance du label pays par exemple, sont quelque chose de remarquable. Les services offerts sur l’île sont aujourd’hui au niveau du territoire européen".

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Oui. J’ai des contacts familiaux avec ma tante et mon oncle qui vivent à Lyon en France. En Allemagne, je connais la présidente de l’association "Reunion der Kulturen", Deborah Imig".

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Berlin est une ville jeune, agréable à vivre, où tout et n’importe quoi peut arriver. Malgré la chute du mur, on peut encore sentir le fossé entre l’est et l’ouest. C’est aussi une ville de migration, qui accueille un flux venant du monde entier (Europe, Asie du Sud-Est, Amérique Centrale, Etats-Unis, Afrique). J’ai un regard très positif, mais l’intégration n’y est pas si facile si on ne vient pas pour étudier ou par l’intermédiaire d’une entreprise. L’administration et la bureaucratie berlinoises restent difficiles à mettre en marche".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Cette expérience m’apporte une ouverture sensationnelle sur le monde et la possibilité de connaître d’autres modes de vie et pensées à travers les langues et les différences de culture. Le monde est certes ouvert, mais il faut s’accrocher pour avoir ce que l’on veut. Partir à l’aventure, c’est bien, mais on peut avoir des surprises agréables ou non. Au début, ce n’est pas facile, mais cette expérience est inégalable. La mobilité rafraîchit les idées, je dirais".

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