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Marie Welsch, chargée de développement culturel à l’Alliance française des Seychelles

Publié le 31 juillet 2016

En tant que Volontaire de solidarité internationale, Marie a pour mission de développer les liens entre la Réunion et les Seychelles. Un des postes à pourvoir régulièrement dans l’océan Indien et ouverts à des Réunionnais.


Racontez-nous votre parcours.

J’ai 29 ans et je suis originaire de Saint-Paul. J’ai quitté l’île à 21 ans, après mes années de classes préparatoires littéraires à La Réunion, pour intégrer Sciences Po Aix, qui m’attirait beaucoup pour sa formation polyvalente. J’ai également effectué une année Erasmus en Espagne, à l’Université de sciences politiques et de sociologie de Grenade. A la fin de mes études, je n’ai pas trouvé de belles opportunités d’emploi en France, et c’est en suivant de près les offres publiées sur « Réunionnais du Monde » que j’ai pu postuler à cette mission de volontariat aux Seychelles.

En quoi consiste votre mission ?

Je suis volontaire de solidarité internationale depuis bientôt trois ans. Ma mission avec France Volontaires, en partenariat avec la Région Réunion et le Feder coopération, consiste à promouvoir la culture française aux Seychelles. Je conçois des projets culturels avec des artistes, des partenaires locaux, régionaux ou internationaux, et j’assure le bon déroulement des événements. C’est aussi un poste de coordination stratégique avec La Réunion, puisque je gère une ligne budgétaire, cofinancée par la Région Réunion, dédiée aux projets de coopération culturelle mettant en valeur le patrimoine réunionnais.

Il s’agit d’un poste plus qu’intéressant, qui m’a réservé de belles surprises : outre les différents projets*, j’ai tenu pendant un an une chronique sur la culture francophone dans un magazine local et j’ai été jury d’un casting d’un concours télévisé de chanteurs façon « Nouvelle Star » qui s’est déroulé dans toute l’Afrique ! L’autre belle surprise aura été d’être accueillie dès le départ par une équipe chaleureuse et formidable !

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Aux Seychelles, nous sommes une communauté de Réunionnais relativement importante, entre les VSI, les AELF, les CUI-CAE, les expatriés réunionnais en contrat local... Nous sommes parfois amenés à travailler ensemble sur certains projets. A l’Alliance française des Seychelles, deux autres postes sont occupés par des CUI envoyés par le Conseil Départemental de La Réunion.


Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité était un passage obligé pour moi, je voulais absolument poursuivre mes études en France et à l’étranger, découvrir d’autres cultures et m’enrichir. Partir loin de chez soi ce n’est pas si évident que cela, on quitte son cocon, son confort familial pour avoir à gérer des situations seule, sans être épaulée comme cela aurait été le cas à La Réunion. Partir c’était aussi prendre le risque d’échouer, mais le jeu en valait la chandelle car la mobilité représente une valeur ajoutée en termes d’expérience personnelle et professionnelle : elle prouve notre capacité d’adaptation.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

A chaque départ de La Réunion, je ramène systématiquement des objets que j’achète au marché forain de Saint-Paul, comme des paniers en osier, et des cadres photos pour décorer mon appartement. Et dans un registre plus prosaïque, je fais aussi le stock de confitures, épices, saucisses fumées et boucané ! 

Aujourd’hui quels sont vos projets ?

Mon travail actuel me plaît beaucoup, alors je cherche un poste dans la gestion de projets culturels à La Réunion, en France ou à l’étranger. Dans mon secteur les emplois se font rares, alors autant être très mobile, ce qui est mon cas.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

La situation laisse à penser que trouver un emploi dans de nombreux secteurs reste compliqué, voire impossible. Je comprends le point de vue de ceux qui regrettent leur départ de La Réunion et qui se disent que leur retour est maintenant compromis. Depuis l’étranger, on s’informe du marché de l’emploi à La Réunion, et cela nous inquiète pour notre retour un jour dans l’île.


Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Les Seychellois, pour ceux qui ont déjà visité l’île, ont une image très positive de La Réunion et des Réunionnais, qu’ils trouvent chaleureux ! Ils apprécient beaucoup la gastronomie réunionnaise, mais ils trouvent la vie chère à La Réunion, notre créole incompréhensible et ils vous diront que les plages seychelloises sont les plus belles !

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Les Seychelles sont un pays magnifique ! Depuis mon arrivée, il y a trois ans, je suis toujours aussi subjuguée par la beauté des paysages. Pour autant, les Seychelles ne sont pas un paradis et je contredis ceux qui s’imaginent que nos volontariats s’apparentent à des vacances prolongées. Dès qu’on évoque les Seychelles, on pense immédiatement aux plages de sable blanc, qui participent du marketing touristique - la principale source de revenu de l’archipel - mais c’est méconnaître le quotidien des personnes qui y vivent. Vivre dans un pays en voie de développement et isolé géographiquement n’est pas chose aisée ; l’envers du décor dévoile de profondes inégalités.

Une mission, des projets...

« J’ai eu la chance d’organiser les concerts des artistes Sofy Mazandira, Tias à l’occasion de la Fête de la musique, ou encore d’inviter le chef étoilé Jean-Claude Cleret en tant que jury du concours culinaire « Un Goût de France aux Seychelles » ! J’ai également reçu les photographes sous-marins de l’association Reunion Underwater Photography pour une superbe exposition et une prise de photographies des fonds-marins seychellois. Parmi ces projets très variés, j’ai également fait venir le directeur régional de l’antenne de la SACEM à La Réunion pour un débat public sur l’émergence des droits d’auteurs aux Seychelles. Nous avons organisé un débat public sur les drogues et addictions et reçu à cette occasion le Dr David Mété, chef de service addictologie au CHU Félix Guyon. Plus récemment, toute l’équipe de l’Alliance Française des Seychelles s’est mobilisée pour l’organisation d’une soirée de dégustation de fromages réunionnais, qui a été très appréciée des Seychellois ! »

Voir le profil de Marie Welsch / www.reunionnaisdumonde.com/r/14/Ocean-Indien-hors-Reunion


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

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