Publicité

Jean-Marc Malbrouck, ouvrier des TAAF

Quand il n’a pas de travail à la Réunion, Jean-Marc part pour de longues missions dans les Terres australes et antarctiques françaises. A 53 ans, il rentrera bientôt, après huit mois à Crozet en compagnie de 22 autres hivernants. « Je serai à la Réunion pour les fêtes, en famille ! », confie-t-il avec bonheur.

Portrait 4 de la série « En mission dans les TAAF : Réunionnais (du bout) du monde »


Mon parcours

Je viens de Basse Terre à Saint-Pierre, d’une famille de quatre frères et une sœur. J’ai suivi une formation de soudure à Saint-Etienne puis j’ai travaillé, d’abord chez Cataye Fer à Saint-Pierre puis à la CTIR en tant que tuyauteur-soudeur. Ma première mission dans les TAAF comme ouvrier polyvalent date de 2002. Après un retour à la Réunion, je suis reparti en 2008 à Kerguelen, en 2014 à Amsterdam et en 2015 à Crozet. Quand il n’y a pas de boulot à la Réunion, je passe un coup de fil au siège des TAAF à Saint-Pierre et ils me font partir.

Mon travail

Nous sommes deux Réunionnais sous les ordres de la « chef infrastructures », Audrey (Militaire). On s’occupe de la maintenance et de la rénovation des batiments. Il faut savoir qu’ici le vent, la pluie, la rouille, soumettent les infrastructures à rude épreuve. Il y a un gros travail d’entretien. Les TAAF m’ont aussi fait passer une autorisation de conduite pour les engins industriels. Grace à cette formation, je suis le seul sur la base à pouvoir à conduire des PPM, tractopelle, grue…

Une journée type à Crozet

- 6h30 : Réveil, petit-déjeuner
- 7h : Travail
- 11h30 : Déjeuner
- 13h15 - 17h : Travail
- 19h : Diner, repos. Je bouquine, je regarde des films.

Les jours de repos, je suis souvent avec Olivier, mon collègue réunionnais. On ne s’ennuie pas. On va voir les manchots à la Baie des Marins à côté d’ici. Dans la serre, on organise des barbecues et des grillades. Parfois il m’arrive pour les grandes occasions de prendre possession de la cuisine. Je prépare pour tout le monde un bon manger créole : boucané pommes de terre ou rougail saucisses. Ici on mange très bien. C’est une des compensations de ce travail lointain.

Avec Olivier, son collègue réunionnais et deux militaires affectés sur base.

La vie de famille

Je suis marié, j’ai cinq enfants de 18 à 32 ans et une petite fille. Ils me manquent tous : Maman, mes enfants, ma femme... Tous les quinze jours je vais à la cabine de la base et je téléphone à la maison pendant une quinzaine de minutes. Nourrir ma famille et payer les études de mes deux enfants partis faire leurs études à Toulouse et au Québec : voilà pourquoi je viens travailler dans les TAAF.

Mes souvenirs

Mes meilleurs moments, je les passe en cabanes en pleine nature. Ce sont des petites bicoques en bois, accessibles après plusieurs heures de marche. Dormir au calme entouré par les collines, l’eau, les rivières, ça détend ! Mon souvenir le plus dur est ma première mission à Kerguelen. Nous n’avions pas de « chef infra ». Les fêtes de Noël et du jour de l’an 2002 ont été très difficiles pour moi. Le soir, je n’avais pas le coeur à faire la fête avec les autres. Ma famille et mes enfants me manquaient, je suis allé me coucher tôt.

Mon île australe préférée

J’ai un coup de coeur pour Amsterdam, où la température et le vent sont assez modérés. Le climat ressemble un peu à celui de la Plaine-des-Cafres. On peut faire du vélo, jouer au foot et surtout pêcher : la langouste, le bleu, le ti rouge…

Mon conseil à ceux qui voudraient se lancer

Il faut avoir une forte mentalité, ne pas craindre d’être isolé et… faire attention à l’alcool ! Mais l’expérience est vraiment enrichissante. L’ambiance de cette mission à Crozet a été très bonne. Entre militaires, VAT (volontaires scientifiques) et contractuels réunionnais, tout le monde s’est mélangé et bien entendu. Et c’est un bon moyen de mettre de l’argent de côté.

Pour aller plus loin...

www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel / www.amaepf.fr (Amicale des Missions Australes Et Polaires Françaises)


Plus d’actus / portraits / offres d’emploi dans les TAAF

Article paru dans Le Quotidien du 28 août 2016


Publicité