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Mathieu Dalia : Mécano dans les TAAF

Publié le 22 septembre 2016

A 35 ans, Mathieu achève douze mois de mission sur l’île de Crozet dans les Terres autrales. Il revient sur cette expérience qui fait figure d’exception dans sa carrière de militaire.

Portrait 9 de la série « En mission dans les TAAF : Réunionnais (du bout) du monde »


Mon parcours

Mathieu Dalia, 35 ans. Je suis originaire de Saint-Leu, ruelle des Attes. Après un bac technique au lycée Stella et un an de BTS au lycée Brassens, j’ai travaillé chez Cotrans Cadjee à Saint-Pierre pendant huit mois. J’ai alors décidé de m’engager dans l’armée. Je ne me voyais pas faire toute ma vie dans un garage à la Réunion. J’avais envie d’aventure, de voir du pays ; j’avais 20 ans…

Après avoir passé les tests des trois armées à Saint Denis, j’ai signé à la première convocation de l’armée de terre. Envoyé en tant qu’élève sous-officier à Saint-Maixent (Deux-Sèvres), j’en suis sorti avec le grade de Sergent en 2001. J’ai été muté de 2002 à 2010 à Versailles puis de 2010 à 2015 à Istres, périodes pendant lesquelles j’ai effectué plusieurs opérations éxtérieures : Côte d’Ivoire, Polynésie, Tadjikistan, Tchad... J’ai été chef de section puis chef d’atelier mécanique à Bourges, en 2013 au grade d’adjudant.

Ma rencontre avec les TAAF

J’avais des oncles qui venaient pêcher la langouste par ici dans les années 80. Depuis tout petit j’en entendais parler. Lors d’un stage à l’armée, j’ai appris qu’on pouvait venir en tant que mécano. J’ai donc postulé pour le poste de chef de garage à Crozet. Après une série d’entretiens, de tests médicaux et psychologiques, j’ai été retenu. Direction le siège des TAAF à Saint-Pierre pour trois jours de formation puis Crozet en septembre 2015 !


Le travail dans les TAAF

Au début j’ai pris ça comme une mission de plus, mais il y a quelques différences avec l’armée. D’abord, les conditions de travail ici sont bonnes : atelier, matériel, équipement, chauffage... C’est particulièrement important sur une île comme Crozet où je travaille la plupart du temps seul dans mon atelier. Ensuite le confort de vie est aussi plus agréable : chambre, nourriture... En revanche la communication avec l’extérieur est très laborieuse : Internet rame énormément, le téléphone coûte très cher, il n’y a pas de télévision... Heureusement on a quelques nouvelles de la Réunion qui sont imprimées tous les jours sur un tableau.

Les loisirs

Nous sommes une vingtaine à vivre sur la base, isolés du reste du monde. Alors il faut vraiment avoir un bon état d’esprit, faire preuve de tolérance et aller vers l’autre. Le danger, c’est de ne pas faire l’effort de vivre en communauté, faire bande à part. Heureusement nous organisons régulièrement des fêtes, des barbecues et l’alchimie a bien pris entre volontaires scientifiques, militaires et contractuels réunionnais. Mon loisir préféré, il est simple : c’est d’être là au bout du monde et de causer créole avec d’autres Réunionnais !


Les souvenirs

Vous n’allez pas me croire, mais on a fêté le 20 décembre ici (en plus c’est le jour de mon anniversaire) ! C’était au garage, il y avait du maloya, des grillades, un riz cantonnais, du manioc, du gateau patate… le tout préparé par des cuisteaux réunionnais. Toute la base a été invitée à fêter le 20 décembre ! Un autre souvenir insolite, c’est un matin, d’avoir vu un Iceberg flotter et dériver lentement devant nous. Bloqué par l’île de l’Est, il a tourné sur lui-même quelques heures, puis s’est volatilisé !

Les projets

En rentrant, je suis muté en régiment à Nîmes. Je demanderai peut-être une nouvelle affectation dans les TAAF dans quelques temps. Et puis mes projets, c’est aussi d’aller voir la famille à la Réunion. Tous les cinq ans, l’armée nous paye un billet d’avion. Je cumule les congés et les permissions bien à l’avance, ce qui me permet de rester plusieurs mois sur l’île !

Pour aller plus loin...

www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel


Plus d’actus / portraits / offres d’emploi dans les TAAF

Un 20 décembre sous les 40e Rugissants !




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