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Fred Dijoux, responsable syndical chez un grand constructeur automobile

Publié le 10 janvier 2010

Originaire d’une famille nombreuse du Tampon, Fred est arrivé en métropole au début des années 80 à l’âge de 18 ans, seul et sans point de chute. Après l’armée et quelques petits boulots, il a été embauché par une grande centrale automobile en région parisienne. A 48 ans, il travaille toujours dans la même entreprise, où il est devenu responsable syndical.

Fred Dijoux

Racontez-nous votre parcours.

Je suis né au Tampon dans un milieu plutôt modeste. J’ai fait des études techniques au lycée Roland Garros, avant de venir en Métropole. J’ai quitté l’île par pure envie ; étant d’une famille très nombreuse, j’ai senti le besoin de me trouver. C’est ainsi à 18 ans que je suis arrivé en France.

Comment cela s’est-il passé ?

Je suis arrivé seul et sans point de chute. J’ai fait des petits boulots, des stages, avant de partir pour l’armée. En sortant de l’armée, j’ai de nouveau fait des petits boulots avant d’être embauché en 1982 dans l’entreprise dans laquelle je suis actuellement : un grand constructeur automobile français.

Quels sont vos projets ?

Dans cette période de crise, de part mes responsabilités importantes, mes projets sont plutôt d’ordre sociaux car je suis responsable d’une centrale syndicale dans mon entreprise.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Beaucoup de richesses, d’expériences : j’ai de la chance de l’avoir vécue sans la subir. Mais aujourd’hui l’éloignement est difficile et beaucoup de choses me manquent de la Réunion : les moments partagés avec la famille, les frères et soeurs, mes parents…

Fred Dijoux
Au Japon lors d’un séminaire de travail international

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Très critique car les problèmes sont nombreux. Mais le problème majeur me semble-t-il, c’est la question du sens. Le consumérisme débridé a totalement pris le pas sur le bon sens, la solidarité, le partage et le vivre ensemble. Je suis inquiet pour demain, pour la décennie qui commence, avec probablement 1 million d’habitants et un lien social très fragilisé.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

L’avantage ? Peut-être une forte volonté de s’intégrer dans un contexte de travail pénible.
Les inconvénients ? L’exigence dans le travail, le respect strict des règles, la rigueur dans la qualité du travail, la productivité, la compétitivité... étaient des notions qui ne m’étaient pas du tout familières.

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

L’Ile-de-France est une région très diversifiée en termes de population, avec beaucoup de pôles d’intérêts, où globalement il fait bon vivre. Par sa composition multiculturelle, les gens sont plutôt accueillants.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Modestement je leur dirais de vivre leurs expériences sans à priori, les bonnes comme les moins bonnes. Nos points de repères, nous les mettons en place de nos expériences successives, avec le souci de ne pas oublier d’où l’on vient.

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

Je le trouve très utile avec une ergonomie assez simple. J’ai navigué plutôt facilement dedans !

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