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Intempéries aux Comores : Anjouan sous les eaux

Publié le 14 janvier 2010

Des fortes intempéries s’abattent depuis deux semaines sur l’ile d’Anjouan. Ces pluies diluviennes ont causé depuis le 1er janvier 2010 des dégâts considérables dans plusieurs régions de l’île d’Anjouan.

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Des routes sont devenues impraticables, les eaux de ruissellement ont endommagé le bitume ce qui rend difficile actuellement la circulation des véhicules. Parmi les dégâts enregistrés lors du passage de ces récentes intempéries, les glissements de terrain, les eaux courantes ont charrié de la boue et beaucoup de débris déposés par les eaux dans plusieurs axes routier de diverses régions.

Sur le chemin menant par exemple de Sima vers Pomoni, un débordement des rivières en crue a bloqué la route, ici ce n’est pas la première fois mais cette fois-ci on parle d’un sérieux problème. Depuis trois jours des habitants se sont mis en action pour débarrasser le chemin de tous ses débris.

Au centre de l’ile et surtout pour atteindre le col de Patsy (Mchakojou), les taximan doivent mettre plusieurs minutes afin de réussir la montée voir même les passagers, ils doivent descendre des véhicules afin de libérer du poids aux véhicules.

Les routes sont totalement cassées, ainsi les passagers ne cessent de critiquer cette situation qui se présente en ce moment. On ne cesse d’entendre ces critiques à chaque fois que des passagers se trouvent en chemin vers une destination quelconque, sinon ceux qui prennent la route vers la capitale où s’est installée la quasi totalité de l’administration.

« Nous en avons assez ! Où sont ces routes ! », peut-on entendre tous les matins, de la part des passagers qui prennent la route au quotidien. Dans ces vehicules, ce ne sont plus seulement les agents de l’administration mais aussi des grands et petits commençants qui doivent s’approvisionner depuis Mutsamudu. Et dieu sait qu’ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer l’état des routes impraticables de l’île.

Les agents des travaux publics viennent aussi chaque matin comme le font certains habitants dans ces endroits dont la circulation est encore difficile afin de dégager la boue qui bloque le passage, et à la place de la boue, ces ouvriers doivent les remblayer par des petits cailloux. Mais là encore, on remarque que cela devient un travail qui ne finit jamais vu que les fortes pluies du kashkazi n’ont pas cessé de tomber.

Certains proposent la construction de caniveaux, qui peuvent être une solution fiable. L’état pourra dans l’immédiat débloquer des fonds et mettre en chantier ce projet, mais pour d’autres c’est un autre slogan, « chaque jour c’est la même chose, on nous amène des bidons de bitume ensuite on ignore qui va construire les routes ».

A Mutsamudu, plus précisément à Gongoimwé, on surnomme cette route « chindini » en faisant référence à un passage maritime considéré comme celui que traversent les bateaux entre Anjouan et Ngazidja. Et on compte plusieurs semaines que les ouvriers des travaux publics ont entamé la construction des caniveaux afin d’empêcher l’eau des pluies qui arrive depuis Hombo, ce qui semble avoir quelque peu diminué le danger, même si le problème est toujours là.

Ce débat sur les routes d’Anjouan s’installe au sein de la population qui subit un véritable calvaire, mais la question reste maintenant de savoir si « les chauffeurs pourront résister longtemps aux pressions de la police routière face à ces routes inondées ? ». Les agents de l’administration, qui doivent se rendre chaque jour à Mutsamudu pourront-ils tenir jusqu’à quand, tandis que certains préfèrent rester chez eux en cette période de grève des enseignants, alors que d’autres prennent des congés maladie, pour des cas de mal de dos de plus en plus fréquents.

Naouir Eddine Papamwegne

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