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Diane Duflot, chasseuse de tête à Montréal

Publié le 24 novembre 2016

A 25 ans, elle va affronter son premier hiver québécois, nouvelle étape d’un parcours sans frontières : Manapany (où elle est née), le lycée Saint-Charles à Saint-Pierre, l’INSEEC Bordeaux en passant par Hong-Kong, la Thaïlande, l’Australie...


Racontez-nous votre parcours.

J’ai grandi à Manapany, commune de Saint-Joseph. J’ai toujours aimé voyager et découvrir d’autres lieux et culture ! J’ai commencé mes études supérieures à la Réunion où j’ai fait un BTS en commerce international au lycée Saint-Charles. Dans ce cadre j’ai effectué un stage à Hong-Kong. Je voulais poursuivre des études qui me donnent la chance de continuer à découvrir le monde !

Qu’avez-vous fait ?

J’ai intégré une école supérieure de commerce pour avoir des opportunités de faire des stages à l’étranger. L’INSEEC était la seule école à ce moment-là à faire passer le concours d’entrée à la Réunion. Je me suis inscrite et j’ai obtenu ma place. Direction Bordeaux, avec l’aide de la Région et du CROUS. Durant mes trois ans d’école, j’ai eu la chance d’effectuer des stages en Thaïlande, en Australie et de suivre un programme d’échange dans une Université canadienne. Après un retour de quelques mois en France et mon master en management des ressources humaines à l’INSEEC, j’ai décidé de venir m’installer à Montréal pour y trouver un travail.

Parlez-nous de votre vie canadienne.

Installée depuis six mois, j’ai un poste de chasseur de têtes dans le domaine aéronautique et industriel, dans une entreprise basée à Montréal. J’aime beaucoup cette ville, son ouverture d’esprit, sa mixité sociale. C’est une grande ville nord-américaine avec énormément de choses à faire et de magnifiques paysages. Les opportunités sont très intéressantes, les jeunes entreprennent, il est facile d’y trouver un emploi. Je vais affronter mon premier hiver mais je ne suis pas inquiète. Au contraire, on n’a qu’une vie, il faut expérimenter le plus de choses possibles. Les USA et Amérique du Sud sont facilement accessibles. J’encourage tout le monde à venir découvrir le Canada !


Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Une vraie ouverture d’esprit et une vision du monde beaucoup plus large ! On a l’impression que beaucoup de choses sont réalisables. L’avantage de venir de la Réunion, c’est qu’on part avec une richesse culturelle et une tolérance envers la différence. Les personnes que j’ai rencontrées trouvent les gens des iles chaleureux, et sympathiques ; je pense que cela m’a aidé à m’intégrer partout où j’ai été. Les gens me posent des questions, se montrent vraiment intéressés.

Quelle est l’image de la Réunion au Québec ?

Les gens connaissent de nom mais ont du mal à nous situer sur la carte. On me pose beaucoup de questions sur la culture, les volcans et la démographie de l’ile. Ce sont des impressions positives, la plupart des personnes souhaitent y aller pour découvrir. Je n’ai jamais entendu de mal, au contraire on me trouve chanceuse de venir de là.

Quels sont vos projets ?

Mes projets sont de rester quelques temps au Canada, continuer de découvrir le monde, puis selon les opportunités professionnelles, rentrer à la Réunion un jour !

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui il y en a ici sur Montréal que je connaissais du lycée et de l’Université, d’autres que j’ai rencontré en arrivant. Sinon évidemment j’ai toujours contact avec la famille et les amis qui sont restés sur l’ile ou sont éparpillés aux quatre coins du monde. Je souhaite vraiment garder ces liens qui me rappellent d’où je viens. Entre Réunionnais on parle la même langue, on mange les mêmes choses, on écoute les mêmes musiques, ça fait du bien quand on est loin. On a la chance d’avoir un restaurant réunionnais à Montréal, avec de très bons rougails saucisses. J’ai également pu participer à un pique-nique réunionnais il y a quelques mois !

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Les bons produits locaux (nourriture), les paysages, le mélange des cultures, le métissage, la famille, les amis... Tout en fait !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

L’île a pas mal évolué ces dernières années en termes d’infrastructure et de télécommunications. Malheureusement le taux de chômage est toujours aussi élevé, ce qui laisse peu de perspectives d’avenir, surtout chez les jeunes. Il faudrait créer de l’emploi en développant le tourisme et en ouvrant l’île aux investissements étrangers. Il faut motiver les jeunes à partir et leur garantir du travail s’ils veulent revenir près de leur famille. La plupart des Réunionnais que je connais qui habitent l’étranger, souhaitent revenir mais sont freinés par le manque d’opportunités professionnelles. Notre ile a beaucoup de potentiel et il faut donner envie aux jeunes de se lancer, faire confiance aux jeunes diplômés.


Voir le profil de Diane Duflot / www.reunionnaisdumonde.com/r/1/Amerique-du-Nord

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