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Maya Molou Kandjy, juriste en droit des affaires internationales chez Vinci

Publié le 6 février 2017

Après une classe prépa littéraire au lycée Leconte De Lisle, elle a pris la direction de l’université Panthéon Assas pour cinq ans d’études de droit à Paris où elle occupe, à 28 ans, un poste de juriste pour la filiale Vinci Energies. Maya a créé le groupe « Potentiel Flamboyant » sur le réseau professionnel Linkedin.

Lire aussi le récit de son retour à la Réunion (2019)


Quel a été votre parcours de mobilité ?

Quand on est adolescent à la Réunion on ne rêve que d’une chose : voir le monde et quitter l’île. C’était mon souhait en tous cas, j’avais le sentiment que les choses se passaient ailleurs et c’est ailleurs qu’on pouvait progresser professionnellement. J’ai tenté le concours de Sciences Po à l’issue de ma classe préparatoire à la Réunion. Je n’ai pas été sélectionnée donc je suis partie à Paris pour une université bien classée et étudier le droit, matière proche des sciences politiques. J’ai finalement adoré le droit et j’ai poursuivi dans cette voie. 

Quel bilan tirez-vous de ce parcours ?

Même si la Réunion me manque beaucoup, je ne regrette pas d’être partie. Ce départ m’a appris à me débrouiller seule, à me faire confiance, à saisir des opportunités que je n’aurais pas eues si j’étais restée à la Réunion, à rencontrer des personnes du monde entier et à voyager. Mais je me suis rendue compte que le fait d’être originaire de la Réunion apportait déjà l’ouverture d’esprit que je recherchais : j’ai côtoyé pendant mon enfance des cultures différentes et j’ai plus de facilité d’adaptation à des situations nouvelles et d’acceptation de "l’autre" que beaucoup de personnes rencontrées en Métropole. Et mine de rien, le fait d’être loin de sa famille et de ses repères transforme sa vision des choses.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

La douceur de vivre, le temps de vivre, de se reposer, de profiter de la famille, des amis et de la nature… D’ailleurs, je suis convaincue qu’il faut retourner à la source, qu’on peut y trouver un équilibre personnel et professionnel. J’ai l’impression d’avoir fait le tour de la vie parisienne que je recherchais. Elle ne répond plus à mes aspirations ; je suis désormais à la recherche d’une qualité de vie et j’aimerais économiser l’énergie que j’ai l’impression de perdre dans la course contre la montre quotidienne ici, ses transports et son climat…


Quels sont vos projets ?

Dans l’immédiat continuer à développer mes compétences dans le domaine des contrats et des opérations juridiques internationaux. Aujourd’hui le monde est petit et il faut maîtriser les modes de fonctionnement des pays et cultures étrangères.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Je suis toujours en contact avec des amis réunionnais qui font partie de mes meilleurs amis. Et bien sûr la famille avec qui je discute plusieurs fois par semaine grâce aux nouvelles technologies…

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je pense qu’il y a un énorme potentiel dans tous les secteurs de l’économie mais que les décideurs ne lui donnent pas les moyens de se développer efficacement en entretenant unt un esprit de dépendance budgétaire face à la Métropole. Je pense aussi que les Réunionnais sous-estiment trop leurs capacités. On devrait aller plus loin, encourager les créations d’entreprises et de start up. C’est justement dans cette perspective que j’ai créé un groupe Linkedin "Potentiel Flamboyant" pour mettre en valeur les compétences et les ambitions professionnelles des Réunionnais, parler de l’actualité économique et développer son réseau. 

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Une image d’île paradisiaque mais faite pour les vacances, pas pour travailler ou se cultiver... Evidemment, je leur explique que c’est faux…


Lire aussi le récit de son retour à la Réunion (2019) / Voir le profil de Maya Molou Kandjy / www.reunionnaisdumonde.com/r/17/Paris-IledeFrance

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