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Laurence Françoise (Techer), 28 ans, journaliste free lance à Paris

Publié le 14 décembre 2005

Animatrice TV à RFO Réunion de 1997 à 2000, puis sur RFO Sat et Khalifa TV à Paris, Laurence s’est dirigée vers la presse écrite, après être passée par une grande école de journalisme. Elle est aujourd’hui pigiste pour différents journaux de la capitale.

Laurence Techer

Racontez-nous vos premiers pas.

"En 1997, RFO cherchait une présentatrice pour un nouveau concept de variétés. Originaire de Saint-Gilles les Hauts, je venais juste de passer un Deug d’anglais à l’Université de Moufia. J’ai été choisie au terme d’un casting pour une émission qui n’a finalement pas marché. Le hasard des opportunités m’a ensuite menée vers la météo et d’autres émissions confiées par la chaîne.
Et puis j’ai fait le choix de l’amour. J’ai quitté la Réunion pour suivre mon mari muté à l’époque en métropole. Mais j’ai pris le parti de profiter de ce changement pour faire ce qui sur l’île me paraissait difficile à l’époque : me former en Journalisme et apprendre le métier".

Quel a été votre parcours ?

"Après une année à Nancy, nous nous sommes installés sur Paris pour ses opportunités professionnelles et nous y sommes restés. J’ai repris mes études là où je les avais laissées : Licence d’anglais, puis Licence de lettres – Histoire. J’ai eu la chance de faire l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris et de commencer à travailler dans le milieu. Je n’ai pas pour autant coupé le lien avec la télé, puisque j’ai collaboré avec RFO Sat pour diverses missions. J’ai par la suite été retenue à un casting comme présentatrice météo pour Khalifa TV, avant ses déboires avec la Justice. Je travaille depuis pour la presse écrite".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"L’avantage que j’ai est d’avoir acquis une expérience difficile à avoir ailleurs : quelques années à la télévision, ce qui m’a ouvert pas mal de portes. RFO a été une excellente école où j’ai pu faire mes armes en tant qu’animatrice. Et puis j’ai au bout de plusieurs années, un réseau de Réunionnais, des contacts amicaux qui se sont faits par relations interposées, un groupe de vrais amis avec qui on a tissé des liens très forts et qui permet de se retrouver comme à la Réunion. C’est un réseau qui grandit d’années en années !"

Quelle est l’image de l’île là où vous vivez ?

"Depuis mon arrivée en Métropole, quel que soit l’endroit ou la personne côtoyée, la Réunion est toujours associée au rêve, symbolise le paradis, l’exotisme, les vacances. Les gens ont beaucoup de mal à comprendre ce qu’un Réunionnais vient chercher dans le froid de Paris ! On a beau dire que parfois, il s’agit d’un choix professionnel, mais eux pensent que la qualité de vie prime sur tout le reste !"

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

"La Réunion a un fort potentiel géographique, économique et touristique mais elle est encore mal perçue du fait de son hyper dépendance et de son taux de chômage. Elle doit encore travailler sur sa politique économique, accroître le nombre de ses formations professionelles, améliorer les formations existantes, mais aussi améliorer ses prestations touristiques. Quoi qu’il en soit le meilleur reste à venir !"

Quels sont, au regard de votre expérience, les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais ?

"La mobilité est un choix qui doit être réfléchi car il ne faut pas perdre de vue toutes les différences qui peuvent déstabiliser un réunionnais : rigueur du climat, rythme de vie, contraintes de transport, contraintes horaires et pour certains, le manque de la famille… Mais c’est de toute façon une expérience enrichissante, qui forge le caractère. Se retrouver seul avec des repères bouleversés et devoir de se réadapter à tout pousse à l’autonomie et à la débrouillardise. On gagne forcément en maturité en s’ouvrant à d’autres expériences de vie et de relations".

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