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Flora Pasquet, chanteuse du groupe Nuvoya au Mexique

Publié le 7 février 2010

Originaire d’une famille de musiciens du Tampon, Flora, 23 ans, a suivi son petit ami au Mexique après une formation en chant à Paris : “On a la chance que la musique de notre groupe Nuvoya soit tombée dans les oreilles d’Armando Manzanero, le “Johnny Halliday mexicain”.

Flora Pasquet

Racontez-nous votre parcours.

974 represente le Tampon ! Je suis issue d’une famille de musiciens. J’ai principalement suivi une formation littéraire artistique, autour du théatre et du cinema. Après un BTS en communication des entreprises, j’ai pris mon envol pour Paris où j’ai poursuivi une licence en médiation culturelle.

Qu’est ce qui vous a amené à quitter la Réunion ?

Une envie de nouveaux horizons et d’air frais m’a amené à quitter mon île. J’ai eu l’opportunité de bénéficier également du soutien de la Région dans le cadre des aides à la mobilité. Suite à une bonne adaptation sur Paris, j’ai décidé d’y rester quelques années durant lesquelles j’ai intégré l’école des musiques de Paris : l’ATLA. J’ai obtenu mon diplôme de l’école ainsi que celui d’intervenant pédagogique en Musiques actuelles.

Et encuite ?

Après avoir débuté un projet de composition musicale et m’être produite sur les scènes parisiennes (New Morning, Abracadabar, Caveau des artistes, l’Etage…) je me suis installée au Mexique où je continue à développer mon projet musical, pour soutenir comme je peux mon île et sa culture !

Flora Pasquet Nuvoya

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

”Rougail sauciss, ça le bien bon ! Rougail sounouk, ça le bien bon !“ (c’est une chanson, hihi !) Non sérieusement au Mexique la téquila est merveilleuse mais un bon ti Rhum Charrette c’est pas mal aussi ! Donc j’avais dans mes valises rhums, combava, massalé, piment cabri, paréos, trois kayambs, un roulèr, un roch volcan, mon savat deux doigts, le nouvel album de Clarice Técher, un album de Meddy Gerville…

Comment cela se passe au Mexique ?

On a eu la chance avec mon ami (qui est mexicain) que notre musique tombe dans les mains ou les oreilles du Johnny Halliday mexicain, Armando Manzanero. Il a voulu soutenir notre projet. Du coup on a pas mal d’entrées dans les médias, grace aussi à d’autres personnes actives qui nous soutiennent.

Parlez-nous de votre musique.

Le groupe Nuvoya trouve son style à travers des compositions aux couleurs soul-jazzy-maloya. Nos chansons sont très bien reçues par le public mexicain. Aujourd’hui si je continue à evoluer, c’est surtout grace à des personnes comme Clarice et Alain Técher, mes parents - actifs dans l’actualité musicale réunionnaise -, Dominique Barret dont j’ai été la corriste, Meddy Gerville, Thierry Jardinot and Co et d’autres artistes réunionnais qui me font grandir.

Quels sont vos projets ?

Me produire un maximum au Mexique, porter les couleurs de la Réunion, faire découvrir notre musique, être davantage médiatisée, travailler davantage mon instrument le chant, faire partager mes connaissances dans cette discipline et dans la musique réunionnaise, avoir un soutien des organismes de la Réunion pour m’aider à diffuser notre culture par des événements, festivals que l’on intègrerait ici au Mexique…

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Le bonheur d’avoir une double culture !

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Ma famille, mucho mucho, les sandwichs américains, bouchons, samoussas, la musique réunionnaise, Freedom (hahaha !), le ciel…

Nuvoya

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Les Français ici au Mexique sont vus comme la classe et le romantisme incarnés. On t’attribue tout de suite un rang social d’élite… On est très bien accueillis. Le fait d’être réunionnaise me donne un “plus” exotique et attire la bonne curiosité, genre “Wouah ! tu vis sur la Lune”. La plupart des Mexicains ne savent pas que la Réunion existe. L’inconvénient, c’est la paperasse administrative à faire mais ça va encore.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais au Mexique ?

Je n’ai pas encore rencontré de Réunionnais mais du coup avec Réunionnais du monde on va prendre contact. C’est aussi pour ça que je me suis inscrite !

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Peu de Mexicains savent que la Réunion existe. Ils connaissent Madagascar mais pas notre île. Quand on leur explique, l’image de la Réunion colle au stéréotype de l’île cocotier / coucher de soleil, bien qu’ils trouvent ça incroyable d’habiter au milieu de l’océan. Ca reste magique…

Réunionnaise au Mexique

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Très positif ! Super accueil, solidarité, convivialité… Malgré l’insécurité, la violence, la pollution, c’est un peuple riche de par sa culture, son histoire, sa mentalité. Le Réunionnais n’est pas complètement dépaysé quand il arrive au Mexique de par la chaleur des gens. C’est comme quand on arrive chez Tatie !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

S’ils ont l’opportunité de voyager, de le faire. C’est un enrichissement à tous les niveaux. De plus cela permet d’avoir un autre regard sur son île, que l’on admire et que l’on regrette davantage avec la distance… D’être fier de nos racines et de porter nos couleurs à l’étranger.

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