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Laurent Bicchierelli, directeur de l’Alliance Française de Sainte-Marie à Madagascar

Publié le 25 janvier 2008

Laurent a signé un contrat de deux ans en tant que "volontaire du progrès" à l’Alliance Française de l’île de Sainte-Marie. Il fait partie des 3O volontaires réunionnais qui travaillent dans l’océan Indien.

Laurent Bicchierelli

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis Saint-paulois, des hauts de Bois de Nèfles. J’ai quitté l’île une première fois, dans le cadre de mes études, pendant un an. Après une licence et un master en espagnol, je suis allé étudier en Espagne. Et puis je suis reparti une deuxième fois pour le travail, quatre ans cette fois ci. J’ai travaillé au Costa Rica, au Canada et en Allemagne, principalement dans l’enseignement du français".

Et ensuite ?

"A mon retour à la Réunion en septembre 2006, j’ai eu vent de l’Association des Volontaires du Progrès, et des postes qu’elle proposait. Je me suis relaissé porté par les Alizés..."

Comment s’est passée votre arrivée sur l’île Sainte Marie ?

"Arrivée sous une semaine de pluies ! Un jour de soleil et c’était reparti pour deux semaines… Il a fallu se faire accepter au début. L’anecdote : ne pas se retourner dans la rue quand on m’appelait directeur, car pas du tout habitué aux titres pompeux…"

En quoi consiste votre travail ?

"En tant que volontaire originaire de la Réunion, j’essaye de développer les échanges entre les deux îles. Ma mission est aussi d’accueillir près de 400 enfants et étudiants malgaches, qui bénéficient de cours de français, d’une bibliothèque, d’expositions culturelles et de l’organisation de spectacles".

Un film de Lucie Carron

Quels sont vos projets ?

"En tant que Réunionnais du monde, pourquoi pas un tour du monde…à pied, je suis un fana de randonnées et de pèlerinages".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Je n’en reviens pas sur ce que je continue à apprendre. Moi qui pensais déjà en connaître un rayon de part mes expériences passées… C’est sûrement dans des pays comme Madagascar (pauvres) que l’on se forge le plus".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Aucun désavantage que j’ai pu ressentir directement, même si de mon côté je me suis souvent posé la question. J’ai toujours revendiqué haut et fort mon insularité réunionnaise et, ma foi, pas de réels avantages mais un capital sympathie et curiosité souvent flatteur…"

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Le séga, les métis, le rougail pimenté et les jeux olympiques de l’Océan indien".

Laurent Bicchierelli

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Euh, et bien pour ne pas le dire avec des pincettes : peu conscient des dangers imminents de la modernisation qu’ils acceptent allégrement. Un certain côté doucement, doucement très plaisant pour les touristes et beaucoup moins du côté professionnel… "

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Sortez un peu dehors. Cela ne veut pas dire oublier sa culture et son identité, c’est au contraire les fortifier et aller au bout d’elles-mêmes. Car c’est loin de chez soi qu’on a le recul suffisant pour juger de l’étendue et de la relativité de la culture de la Réunion. En gros j’ai pris réellement conscience de mon identité qu’une fois que j’étais loin".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Valab ! Demande à être plus connu. Utile pour rencontrer des dalons à l’étranger".

www.afvp.org

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