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Au coeur d’un déjeuner en pleine conscience

Publié le 10 avril 2017

Dans la salle comble du restaurant dionysien Au comptoir du Potager, presque pas un bruit si ce n’est le doux tintement méditatif d’un bol chantant himalayen. Un balai gracieux de fourchettes et de couteaux dessine dans l’air un opéra gourmand, tandis qu’ici et là des participants audacieux - et aux yeux cachés par un large bandeau noir - apprennent à découvrir la méditation dîtes de la Pleine conscience bienveillante… en mangeant. Bienvenue au coeur d’une expérience singulière qui fait fureur tant chez les décideurs que les salariés, et qui souhaitent apprendre à remettre du calme et du sens dans des journées trop souvent surbookées.

Au cours de ces repas, nous apprenons tout simplement à appuyer sur la touche pause, consciemment.

De quoi s’agit-il exactement ?

Rodolphe Sinimalé, organisateur de repas en pleine conscience : Tout d’abord, je ne suis pas seul à bord ! Sans le superbe travail de Maya (propriétaire du restaurant bien connu des décideurs de la capitale) ainsi que celui de son Chef passionné, ces déjeuners n’auraient jamais pu voir le jour. J’ai créé ces expériences avec en tête un triple objectif :

- (S’)offrir un temps de déconnexion dans nos vies professionnelles, trop souvent chargées et effrénées*.

D’un côté, les burn-out (épuisement émotionnel et professionnel) explosent littéralement et, de l’autre, le taux d’engagement des salariés n’a jamais été aussi bas. Par ailleurs - et personne ne me contredira je pense - tout va de plus en plus vite : nos boites mails explosent, nos téléphones sonnent et/ bippent sans arrêt… Il est ainsi de plus en plus difficile de se ressourcer, ne serait-ce qu’un court moment. Au cours de ces repas, nous apprenons tout simplement à appuyer sur la touche “pause”, consciemment.


- Découvrir et s’initier à la méditation de la pleine conscience bienveillante, de façon ludique et gourmande.

Comment s’initier et pratiquer la méditation lorsque nos agendas débordent de rendez-vous en tout genre (le travail, les enfants, la maison) ? Manger est un acte du quotidien que nous réalisons sans même y prêter attention tout au long de notre vie. Que nous soyons actifs ou non, ce peut-être un formidable moment pour apprendre les techniques de base de la méditation : revenir à l’essentiel - le présent - et cultiver ce qu’il y a de meilleur en nous : la bonté.

- Faire naître sagesse et bienveillance, pour une vie plus heureuse.

Il y a désormais trois décennies de sciences et de recherches qui montrent très clairement un lien direct entre notre capacité à être présent, notre faculté à cultiver des émotions positives et notre niveau de bonheur. En effet, lorsque nous laissons notre petite voix intérieure vagabonder et nous guider, c’est souvent et malheureusement pour ressasser soit le passé (cette remarque désobligeante que l’on m’a faite au bureau hier par exemple), ou s’angoisser pour un futur qui n’existe pas encore (“Et si je n’arrive pas à atteindre mes objectifs ?” ; “Et si mes enfants échouent à leur examen ?”). Réapprendre à vivre dans le moment nous permet tout simplement d’être plus serein et joyeux.

Comment ces repas se déroulent-ils ?

Dès leur arrivée, nous demandons aux invités de faire un geste fort : celui de déposer leur téléphone portable dans une boite, à l’entrée ! C’est une véritable “coupure technologique”. Il n’y a alors, l’espace d’un moment, plus de sonneries, plus textos, plus d’emails. Après une brève introduction guidée, nous apprenons les techniques de base de la méditation de la pleine conscience bienveillante : être ici et maintenant, ouvert et enthousiaste au moment présent.

Silence et bienveillance, déconnexion technologique mais reconnexion avec soi, moment de pause et de convivialité sont au programme de ce repas... extraordinaire.

Entre chaque moment méditatif, des temps d’échanges et de dialogues permettent aux participants de faire naitre sagesse (“Qu’ai-je appris de cette expérience ?”), et bienveillance (“D’où viennent ces plats ?”, “Quelles personnes existent-ils derrière chaque assiette ?”, “En quoi et comment suis-je connecté à cette chaîne humaine ?”). Répondre à ces questions permet de voir la réalité telle qu’elle est : nous vivons dans une société fondamentalement interdépendante. Et c’est justement la raison pour laquelle présence et bienveillance sont si essentielles.

Vous faites de nombreuses références à la science, pourquoi ?

Pour deux raisons principales. La première, c’est que cela permet d’objectiver ces pratiques. Il n’est absolument pas question ici de croyances aveugles, et encore moins de prosélytisme ! Lorsque Matthieu Ricard (cf conversation entre Rodolphe et le chercheur ici) entre dans un IRMf et que l’on voit les zones du bonheur de son cerveau s’activer comme jamais cela n’avait été observé auparavant, il nous faut prendre conscience de ce qui se passe sous nos yeux : des techniques et des sagesses millénaires pour être heureux pourraient apporter des solutions pratiques à nos souffrances contemporaines. Et tout cela est appuyé par une très large communauté scientifique !

Deuxièmement, je suis un chercheur… à la première personne ! J’aime l’investigation pratique, expérientielle. J’aime à utiliser mon cerveau tel un microscope pour étudier les champs du réel et des possibles ! J’ai passé cinq années de ma vie autour de la planète pour trouver des réponses à mes propres souffrances, et ai rencontré des experts reconnus dans leurs domaines - méditants, chercheurs, entrepreneurs sociaux. J’ai même failli, à plusieurs reprises, y laisser ma vie. Mais le chemin en valait la peine.

Nous sommes aujourd’hui à un véritable carrefour, à la fois à l’échelle individuelle - en terme d’engagement personnel - et collective - en terme de responsabilité sociétale. En se changeant soi, on peut littéralement changer le monde.


+ d’infos sur les déjeuners en pleine conscience sur la page www.facebook.com/rodolphemettabhavana / ​metta​bhavanaproject.com / www.facebook.com/AuComptoirDuPotager


* Le droit à la déconnexion, entré en vigueur le 1er janvier 2017 dans le cadre de la loi Travail, vise à assurer le respect des temps de repos et de congés ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

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