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Virginie Von-Pine, avocate à Saint-Pierre – Spécial Retour

Publié le 2 mai 2017

Après des études de droit à Toulouse et quatre ans en tant que juriste dans les collectivités à la Réunion, c’est une deuxième expérience de mobilité qui a forgé le parcous de Virginie Von-Pine. Après trois ans à Londres et à la Cour pénale internationale de La Haye, elle est revenue s’établir en tant qu’avocat-conseil, rattachée au Barreau de Saint-Pierre.

Témoignages de Réunionnais qui ont choisi de partir se former pour mieux revenir travailler au pays : Article publié dans Objectif Emploi, supplément du Quotidien de la Réunion – 27 avril 2017 (cliquer pour lire)


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J’ai vécu plusieurs expériences de « mobilité » : la première après le baccalauréat, en 1991, lorsque je suis partie à Toulouse faire mes études de droit. N’étant éligible à aucune bourse, ni à une quelconque aide, mon parcours a été possible grâce à mes parents qui ont financé mon installation en Métropole ainsi que mes études. J’ai beaucoup aimé ma vie d’étudiante, éprouvant un véritable sentiment de liberté tout en ayant conscience que la vie « d’adulte » débutait. J’ai quand même regretté le côté anonyme et impersonnel de l’Université où c’est chacun pour soi, et où l’on peut parfois avoir de vrais moments de solitude. Mais, j’y ai noué des relations amicales durables, tant avec des personnes « extérieures » comme moi – je veux dire venant d’autres régions de France - qu’avec certains professeurs dont ma professeure d’anglais juridique.

Premier retour

Après ma maîtrise (Master 1), je suis revenue travailler à la Réunion où j’ai suivi en parallèle un Master 2 en droit des affaires. J’ai exercé quatre années au sein de collectivités territoriales en qualité de juriste territorial d’abord, et de responsable administratif et financier d’un établissement public local ensuite. La seconde expérience de mobilité est une initiative personnelle. Je nourrissais depuis longtemps déjà le souhait de vivre une expérience professionnelle à l’étranger, ayant toujours eu une passion pour les voyages et les langues étrangères. L’occasion s’est présentée lorsque mon contrat s’est terminé. Cette expatriation, je l’ai préparée et je me suis donnée six à huit mois pour trouver un emploi.

L’international

Je me suis expatriée à Londres pendant deux ans, puis à La Haye aux Pays-Bas pendant un an. Ayant travaillé dans le secteur public, j’ai privilégié les démarches auprès du Ministère des affaires étrangères, d’administrations françaises basées à l’étranger et d’organisations internationales. Mais il faut être introduit et cela peut prendre beaucoup de temps. J’ai aussi cherché dans le secteur privé, en ayant recours aux différents moteurs de recherche, aux agences de recrutement et aux recommandations. A l’étranger, la principale difficulté a été de bien cibler mes attentes par rapport à la réalité du marché de l’emploi et de valoriser ma formation et mon expérience professionnelle acquises en France. Dans l’ensemble, je peux dire que j’ai eu beaucoup de chance et je me suis adaptée plutôt facilement et rapidement. Même si tout était loin d’être parfait, chaque expérience, chaque pays où j’ai habité ou que j’ai visité en Europe, allait bien au-delà de mes espérances. En réalité, je pense qu’il ne faut pas avoir trop d’attentes mais vivre intensément et du mieux possible ce qui s’offre à nous. De cette manière, on ne peut pas être déçu.

Retour

A première vue, mon parcours professionnel peut paraître « atypique » ayant travaillé à la fois en collectivités, en cabinets d’avocats et à l’international (dans une société d’investissement à Londres, et à la Cour pénale internationale de La Haye). Or, ce sont ces différentes expériences qui ont forgé ma personnalité, et qui m’ont conduit à choisir d’intégrer la profession d’avocat. En tant qu’avocat-conseil depuis 2013 à Saint-Pierre, j’ai choisi de privilégier le droit privé et le droit des affaires, et pratique notamment le droit de la famille, le droit civil et le droit pénal. S’il reste encore beaucoup à accomplir, je suis ravie et fière du chemin parcouru à la fois comme « chef d’entreprise  » et professionnel du droit.

Bilan

Vivre une expérience de mobilité est un enrichissement et un épanouissement à la fois personnel et professionnel. En effet, outre les belles rencontres et les opportunités de carrière, on apprend à se connaître et à dépasser ses limites. Pour ma part, le fait d’avoir vécu en Métropole et à l’étranger, d’avoir côtoyé des personnes de cultures et de nationalités différentes, d’avoir été confronté à d’autres manières de travailler et de parler une autre langue que la mienne m’a permis de développer des qualités d’adaptabilité et de réactivité, nécessaires et appréciées dans mon quotidien d’avocat.

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