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Sylvie Li Hong Wan, professeur des écoles à Fès au Maroc

Publié le 4 mars 2010

Enseignante titulaire depuis quatre ans, Sylvie a suivi son collègue et mari affecté au Maroc. Bien qu’elle soit "passée du débardeur réunionnais au t-shirt à manches longues pour ne pas attirer les convoitises", Sylvie est bien décidée à poursuivre son périple et son objectif : voyager et découvrir le monde.

Sylvie Li Hong Wan
Sylvie et son amie Virginie (chanteuse du groupe Jaboticaba) venue lui rendre visite, sur le site archéologique de Volubilis.

Racontez-nous votre parcours.

J’ai 31 ans et je suis originaire de la région de Saint-Pierre. En 1999, mon ancien compagnon a postulé pour un poste en Amérique Latine et il a eu une proposition dans une ville de moyenne importance en Colombie : Pereira. C’était la première fois que je quittais l’île pour m’installer ailleurs… Après les premières peurs, le plaisir de découvrir de nouvelles cultures et de nouveaux horizons a pris le dessus ! De retour sur l’île pour stabiliser ma position professionnelle, je n’avais qu’une seule envie : repartir et quitter le quotidien…

Qu’avez-vous fait ?

Le métier d’enseignant a cet avantage : un poste est toujours disponible à un moment. Cette année, la candidature de mon mari a été retenue mais pas la mienne. Je l’ai cependant accompagné, espérant travailler rapidement sur place. J’ai d’abord fait quelques remplacements de maternité et j’ai aujourd’hui un poste à mi-temps à Fès.

Quels sont vos projets ?

Nous voulons de nouveau voyager, après avoir visité le Maroc pendant ces deux dernières années. Le Maroc est un pays magnifique mais nous n’y avons pas trouvé tout le bonheur que nous espérions. Le climat tropical nous manque ! J’espère retourner en Amérique Latine ou découvrir l’Asie dont je suis tout de même originaire…

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Rencontrer des gens partageant la même curiosité sur le monde, en transit ou ayant élu domicile dans un pays qui leur convient mieux que le leur. D’autres visions du monde en fonction des cultures. Des expériences qui permettent de relativiser nos rapports à la vie et de se rendre compte que nous avons beaucoup à découvrir...

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Quelques photos et recettes de la Réunion (pour se sentir toujours un peu chez soi !) m’accompagnent toujours dans mes voyages. Mais ce qui me manque le plus, c’est le mélange pluriethnique et la vie culturelle. Fès n’a pas beaucoup développé de cinémas, de salles de concerts ; elle est assez pratiquante et limite donc les lieux de sorties nocturnes auxquels nous sommes habitués.

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Le fait qu’il y ait ici une religion d’Etat est très déstabilisant. Nous n’avons pas l’habitude de voir la femme reléguée, inférieure à l’homme (même si, d’après les personnes que nous côtoyons, leur statut a un peu changé ces dernières années). Passer du débardeur réunionnais au t-shirt à manches longues pour ne pas attirer les convoitises est tout de même une contrainte. Mais ce regard pesant change dés que nous quittons les villes. Un rapport beaucoup plus humble et sincère s’instaure entre l’étranger et les gens du désert et des campagnes…

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Les Marocains ne connaissent pas vraiment la Réunion ; ils connaissent plutôt Madagascar où a été exilé un de leurs anciens rois.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Je leur conseillerais de tenter l’expérience de la vie à l’étranger car on y apprend beaucoup plus vite les leçons de la vie ; c’est une façon aussi de se rendre compte des trésors réunionnais !

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