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A deux sur les routes d’Europe pour promouvoir la Réunion

Publié le 29 juin 2017

De la préparation du voyage à l’aménagement du van, des premières galères aux premières anecdotes, découvrez les aventures de Romain et Nina, couple de globe-trotteurs réunionnais qui a décidé de faire découvrir son île à travers le monde avec le projet « Ze Caillou ».


Pouvez-vous vous présenter ?

Et bien bonjour, nous sommes 2, enfin plutôt 3 en comptant notre acolyte à 4 pattes. Nina Sebaoun, 30 ans, originaire de l’île de la Réunion cuvée 1986, clinique Jeanne D’Arc au Port. Ayant fait son parcours à Saint-Leu avant de partir 9 ans entre Aix-en-Provence, Grenade (Espagne) et Paris. Moi, Romain Rémy, 31 ans, d’une maman créole et d’un papa savoyard. Nos valises se sont posées à la Réunion après quelques stops dans les Antilles. Puis études en métropole et retour sur le Caillou fin 2013, après notre 1er grand voyage en Amérique du Sud. Et enfin, Huaca, notre petite Royale Bourbon, qui nous accompagne aujourd’hui dans notre périple.

Parlez-nous de votre projet : Ze Caillou Around Europe.

Après quelques voyages en solo ou à 2, nous avions envie de tester un nouveau mode de voyage et de vie. Restant tout 2 très attachés à la Réunion et ayant envie de donner du sens à cette longue aventure, nous avons décidé de mettre en avant l’île de la Réunion à travers notre roadtrip. Nous avons choisi de faire un tour d’Europe en van aménagé, tous les 3 et de partager notre amour de la Réunion via nos rencontres et notre site web, un blog de voyage sur notre île. Le nom « Ze Caillou » est venu tout naturellement après de nombreuses discussions avec nos amis qui nous demandaient régulièrement quand on rentrerait sur le Caillou. C’est aussi un clin d’œil au fait que malgré tout ce qu’elle a à offrir, la Réunion reste une destination assez peu connue à l’international, alors que les gens situent très facilement Maurice ou Madagascar. Lors de nos derniers voyages (Amérique du sud, Philippines, Namibie), on a remarqué que peu de personnes connaissaient notre île. Nous étions toujours obligés de parler de Maurice pour que les gens puissent situer notre « chez nous ». On a trouvé ça tellement dommage que notre île, qui pour nous est surement la plus belle du monde, ne soit pas reconnue à sa juste valeur que ça nous a donné envie de la mettre en avant.

Comment est née l’idée de ce tour d’Europe en van ?

Le voyage appelle le voyage… découverte dans tous les sens du terme : découverte d’autres cultures, de paysages époustouflants, d’autres réalités, mais aussi découverte de nous même. Pour nous, le voyage c’est un peu l’école de la vie. Avant ce projet, nous voyagions uniquement avec un sac sur le dos et une bonne tente. Et avec un budget limité, ce type de voyage demande pas mal de concessions. Par exemple, se faire un sandwich au lieu d’aller goûter les spécialités locales. Accepter de ne pas se doucher tous les jours, ou en tout cas, pas avec de l’eau chaude. Savoir réagir lorsque l’on n’a pas trouvé de logement alors que la nuit tombe. Mais en tout cas, pour nous, le jeu en vaut largement la chandelle.


De plus en plus de gens cherchent à sortir du cadre : « embouteillages, bureau, embouteillages, maison 5 jours par semaine ». C’est un peu cliché de dire ça, mais qui n’a pas à un moment ou à un autre de sa vie eu envie de tout plaquer pour retrouver cette liberté perdue ? En tout cas, nous, l’idée nous a traversé la tête plus d’une fois ! Nous rêvions donc de tester un nouveau mode de voyage, plus indépendant, nomade, et point important pour nous, avec une consommation réduite. En effet, la vie en van, c’est laisser le soleil s’occuper de recharger nos batteries (téléphones, ordinateurs, lumières, etc…). Et côté eau, il faut compter environ 30L d’eau pour 2 jours, pour 2 personnes. Autant dire qu’on ne peut pas être trop gourmand sur nos ressources… Reste bien sûr, la consommation de gasoil, mais on ne peut pas faire une croix sur tout !

Est-ce facile de voyager avec un chien ?

Cela joue sur le choix du mode de transport mais aussi sur celui de la destination. Le plus compliqué avec un animal c’est l’accès aux transports et aux logements… questions réglées par le choix du van. Pour la destination, l’Europe reste le continent le plus « pet friendly », même si chaque pays a ses propres règles en la matière, plus ou moins restrictives.

Comment se prépare un voyage comme celui-ci ?

D’abord, ça ne se fait pas du jour au lendemain. C’est un voyage qui se prépare : budget, achat du van, itinéraire… Personnellement l’idée nous trottait dans la tête depuis un moment. Mais concrètement, on s’est dit « on y va » un an avant le départ. Et c’est à partir de ce moment là que le rêve a commencé à se transformer en projet. Tout d’abord planifier : destination, durée, mode de transport pour permettre d’établir un budget. Economiser pour un tel projet est un travail de longue haleine avec quelques sacrifices dans la vie de tous les jours. Il faut être capable de se fixer des objectifs et surtout de s’y tenir (ex : mettre tant/mois de côté pendant un an et demi).

Et le van ?

On a eu vraiment de la chance. Nous avions un ami garagiste de la Réunion expatrié en métropole, à qui nous avons demandé conseil sur le choix du van, les fourchettes de prix, etc. Nous avons vite découvert qu’il s’était spécialisé dans l’aménagement de van pour les voyages et qu’il en avait justement 2 sous la main qu’il s’apprêtait à attaquer ! Autant dire que ça a été un accélérateur incroyable pour cette partie du projet. Nous avons ensuite échangé pendant environ 6 mois sur nos envies, les faisabilités techniques et économiques avant de le découvrir réellement pour la première fois à notre arrivée en métropole en avril.


Comment faîtes-vous la promotion de la Réunion ?

Difficile de faire découvrir notre île au plus grand nombre uniquement en abordant le sujet au détour d’une conversation. Il nous fallait un support avec des photos/vidéos et qui puisse également toucher des personnes cherchant de belles destinations sur internet. La décision d’opter pour un site web relayé par les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) s’est vite imposée à nous. Le site www.zecaillou.com était né !

Avant de partir, nous avons retroussé nos manches pour (re)partir à la découverte de notre île, faire le plus d’activités, sorties, randonnées, fêtes possibles afin d’avoir du contenu à utiliser. Et maintenant, nous alimentons régulièrement le blog, en français, mais aussi en anglais, et nos réseaux sociaux. Le but étant de donner envie aux étrangers de venir visiter la Réunion, mais aussi destiné aux locaux qui ont envie de re-découvrir leur île.

Avant de tout lâcher pour accomplir notre projet, nous travaillions tous deux dans le secteur de la communication. Nina en tant que chef de projet webmarketing et moi dans une agence de publicité. De plus, nous sommes partenaires avec la marque Pardon ! bien connue des réunionnais. Nous avons donc réfléchi à des actions concrètes à réaliser pendant notre voyage. Métissage, musique, défis farfelus… que vous pourrez retrouver sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram : Ze Caillou et Pardon !).

La vie à deux dans 5 m2 tous les jours pendant un an, ça ne doit pas être évident ?

Pour être honnête, nous avons déjà de l’entrainement. On a vécu ensemble à Paris pendant 4 ans dans 16m2. Prix des loyers oblige, c’était un appartement sous les toits avec toilettes sur le palier. Donc forcément, les petits espaces, ça ne nous fait pas vraiment peur ! C’est sûr que partager 5m2 pendant un an ça demande d’être sur la même longueur d’onde et de savoir avec qui on s’embarque. Ensuite, tout est question d’organisation ! Stocker les affaires d’une année dans un van, ça demande de bien réfléchir à l’utilisation de chaque centimètre carré. A titre d’exemple, l’ouverture du lit reste toujours une étape quasi-acrobatique, même lorsque tout est à sa place !


Quelles seront les différentes étapes de votre tour d’Europe ?

Prévoir son voyage, c’est bien, même indispensable. Mais la réalité c’est que ça ne se passe pas toujours comme prévu. Un exemple concret, nous devions commencer notre périple par le Nord (Irlande, Ecosse, Angleterre). Mais un peu de retard sur la préparation du van ajouté au long délai de livraison du chauffage (indispensable), ont fait que nous avons finalement commencé par l’Espagne et le Portugal. On ne regrette rien, bien sûr : commencer par des pays chauds et latins, ça nous allait très bien ! Mais du coup, nous avons maintenant un mois et demi de retard par rapport au planning initial. Ce sont les aléas du voyage et c’est aussi pour cette part d’imprévu qu’on aime être sur la route, l’esprit « on change tout et on recommence ! ».
Maintenant, on reprend notre route d’origine de l’Irlande au Danemark pour traverser la Scandinavie et les Pays Baltiques avant de redescendre le plus au Sud vers la Grèce et remonter finalement vers la France en passant par l’Italie et la Corse. Enfin, ça c’est sur le papier !

Avez-vous des craintes particulières sur cette année de voyage ?

A vrai dire plusieurs ! Pour commencer : l’état du van. Il n’est pas tout jeune (1992), donc nous pouvons nous attendre à quelques (mauvaises) surprises. Rajoutez à ça le fait que ni l’un, ni l’autre ne sommes des experts en mécanique et vous comprendrez notre crainte ! Après seulement un mois sur la route nous avons déjà été obligés de faire appel à une dépanneuse pour nous remorquer du fin fond d’un parc naturel du Portugal ! Besoin d’immobiliser le van pour régler un souci mécanique ? C’est à la fois notre véhicule et notre maison qui sont réquisitionnés ! Du coup, on devient vite parano au moindre bruit inhabituel…

D’autres craintes ? Oui… le climat. La chaleur ne devrait pas vraiment être un souci, par contre, l’hiver dans un van, on va découvrir. Bien sûr, la sécurité est aussi un point important, on n’est jamais trop prudent : quartiers dangereux, ruelles sombres… la prudence est de mise. Et enfin, le budget. Comme on le dit, l’argent, c’est le nerf de la guerre. Une mauvaise gestion de notre bourse ou trop d’imprévus et c’est retour anticipé à la case départ !


Déjà des coups de cœur après ce premier mois sur la route ?

Oui, et ce n’est pas bien difficile. Entre les plages somptueuses, la cuisine locale et l’accueil de l’Espagne et du Portugal, on en a déjà pris plein les yeux ! Néanmoins, si on ne doit garder qu’un seul coup de cœur, je crois qu’on peut facilement opter pour les fêtes du mois de juin de Lisbonne. Pendant un mois, tous les soirs, les petites ruelles pavées de la ville prennent vie et accueillent une foule digne du Grand Boucan. Ca chante, ça danse, l’ambiance est bon enfant et on peut facilement manger et boire on ne peut plus localement pour pas très cher. De quoi se sentir instantanément transporté dans l’été !

Des anecdotes ?

Au Portugal, Nina était partie acheter des cerises. Et alors que je l’attendais avec mon chien en laisse et sa gamelle vide à la main, une vieille dame s’est arrêtée, a poussé un petit « Ooooohhhh » et a déposé 74 centimes… Nina est sortie quasiment au même moment et je crois que s’en est suivi le plus long fou rire du voyage !

A la fin du voyage, qu’est-ce-qui fera de ce projet, un projet réussi ?

Si vous nous voyez rentrer avec un grand sourire et les yeux pétillants, c’est qu’en soi, le projet aura été une réussite… Bien sûr, si en plus, on a réussi à donner envie à certaines personnes de venir découvrir la Réunion, alors le pari aura été tenu. Pour cette partie, nous sommes plutôt confiants car des rendez-vous ont déjà été pris pour l’année prochaine à la Réunion, mais chuuut… Cette aventure n’est pas qu’une pause dans notre parcours, mais un vrai choix de vie. Notre projet sera donc une totale réussite si nous arrivons à conserver nos habitudes de consommation raisonnée au quotidien. Autre point : avoir appris des choses pendant le voyage. Si dans un an, j’ai enfin appris à jouer du ukulélé et que Nina peut répondre à vos questions en allemand, alors, ça sera un point en plus ! Enfin, si « Dandelion », notre van est encore en état de reprendre la route à la fin de notre trip, alors ça sera un carton plein !


Comment comptez-vous gérer « l’après-voyage » ? Déjà de futurs projets ?

On est d’accord : partir un an sur la route, ça peut équivaloir à un trou d’un an sur son CV. Pour des (presque) jeunes de notre âge, on peut avoir peur des conséquences. Mais nous y avons mûrement réfléchi avant notre départ, et pour nous, c’est loin d’être le cas. C’est plutôt une formation d’une année. Nourrir un site en 2 langues, écrire des articles, prendre des photos, les traiter, monter des vidéos, apprendre à gérer une communauté sur les réseaux sociaux… Malgré ce que l’on pourrait croire, ça demande beaucoup d’implication et de temps. A noter que dans nos métiers de la communication, ce sont des compétences qui sont de plus en plus recherchées et qui se valorisent facilement. Et puis, le voyage, ça apprend l’autonomie, la rigueur, l’initiative, la flexibilité, de nombreuses qualités également recherchées par les chefs d’entreprise.

Alors, non vraiment pas peur de cette question de « trou » en entretien d’embauche !
Et puis pour ne rien vous cacher, ça fait longtemps qu’on voulait être nos propres patrons et nous lancer, ça pourrait être le timing idéal ! Nous avons plein d’idées en tête, mais c’est encore un peu le flou artistique… Il va falloir ordonner tout ça, mais chaque chose en son temps !

Un dernier mot pour la route ?

Un rêve reste un rêve tant qu’on ne saute pas le pas. Tout lâcher, se jeter dans l’inconnu peut être flippant, mais voir son rêve se concrétiser, il n’y a rien de plus gratifiant et d’excitant ! Aujourd’hui on est nombreux à passer le cap. Seul, entre amis, en couple, avec un animal de compagnie et même en famille. Avec de gros budgets ou comme nous, un budget limité. Alors il ne faut pas se dire que c’est pour les chanceux, c’est une question de choix… et si vous avez besoin de conseils ou de motivation, on est toute ouïe. Alé di partout !

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Sur le blog www.zecaillou.com
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