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Hector Leconstant, 45 ans, chauffeur routier à Toulouse

Publié le 29 mars 2010

Ayant passé de nombreux permis routiers pendant son service militaire dans les années 80, Hector décide de rester en métropole pour tenter sa chance dans le secteur du transport. 25 ans plus tard, cet originaire du Port a fait toute sa vie familiale et professionnelle dans la région toulousaine.

Hector Leconstant

Racontez-nous votre parcours.

J’ai vécu au Port jusqu’à mes 19 ans, je viens d’un milieu modeste. J’ai quitté la Réunion en 1984 pour faire mon service militaire en région parisienne pendant 18 mois. A la fin de mon service, j’ai choisi de tenter ma chance en métropole. J’avais obtenu tous mes permis de conduire à l’armée, ce qui m’a orienté vers le métier du transport routier.

Qu’avez-vous fait ?

Après l’armée j’ai été hébergé à Lille par des amis rencontrés pendant mon service militaire, car je n’avais pas de famille ici. De là j’ai cherché du travail mais en vain. Ensuite j’ai eu connaissance par ma mère que ma sœur s’était installée à Biarritz donc j’ai été la rejoindre. A Biarritz, la recherche d’emploi était difficile car à 20 ans, je manquais d’expérience. J’ai commencé par un T.U.C (Travail d’Utilité Collectif) pendant 16 mois. Durant cette période j’ai élargi ma recherche de travail dans les grandes villes limitrophes (Bordeaux, Toulouse). Ayant obtenu un contrat d’intérim dans une entreprise de travaux publics à Toulouse, je me suis installé définitivement dans cette région.

Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

Elle m’a permis de réussir ma vie familiale et professionnelle. Tous mes emplois ont été en rapport avec le transport routier, j’ai maintenant 25 ans d’expérience en travaux public, en transport de déchets et de marchandises. Je travaille aujourd’hui chez "Transport Pech" à Toulouse.

Avez-vous des regrets ?

Ce qui me manque le plus c’est ma famille, l’ambiance locale, la culture et les traditions réunionnaises, qui ont beaucoup évoluées en 20 ans. Le fait de ne pas revenir chaque année nous éloigne de notre culture.

Quel est votre regard sur la situation socioéconomique de l’île ?

Je la trouve difficile. Pour moi elle n’a pas changé, elle n’a même fait qu’empirer, ce qui pousse la jeunesse à déserter l’île. Le pouvoir d’achat des Réunionnais n’est pas compatible avec le coût de la vie de l’île.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Avantages : en règle générale, les métropolitains ont une bonne image des Réunionnais. Donc on arrive avec une bonne réputation (conscience professionnelle, sympathie) qu’il faut après confirmer bien sûr. Inconvénients : pour les déplacements dans les grandes villes, la difficulté de se déplacer et de se repérer, surtout au début.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

J’habite la région toulousaine où les gens nous ont bien intégrés et sont sympathiques. Ils ont généralement une bonne image de la Réunion et ont envie d’aller visiter cette île.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Dans le cas où ils voudraient travailler en métropole, je leur conseillerais de s’installer dans une ville moyenne, où l’intégration sociale et professionnelle est plus facile.

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