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Julie Trebel, chargée de développement économique à la Chambre des métiers – Spécial Retour

Publié le 21 novembre 2017

Partie des hauts de Saint-Joseph avec l’envie de découvrir le monde, elle est rentrée à la Réunion quelques années plus tard, trilingue et diplômée d’un double Master.

Témoignages de Réunionnais qui ont choisi de partir se former pour mieux revenir travailler au pays : Article publié dans Objectif Emploi, supplément du Quotidien le 30 novembre 2017 (cliquer pour lire)

Remise de diplôme à Paris – A droite : Maastricht

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai grandi dans les hauts de Saint-Joseph, dans un charmant petit endroit où l’on trouve plein de chouchous : « Jean Petit ». Après une double licence Etudes Européennes et Internationales, et Lettres Etrangères Appliquées, et un double master en droit des affaires, fiscalité, conseil et gestion d’entreprise à Paris, j’ai commencé ma carrière en tant que juriste. Ce n’est qu’après cette première expérience professionnelle que je suis revenue sur notre belle île, où j’exerce actuellement en tant que chargée de développement économique en chambre consulaire à Saint-Pierre.

Quel a été votre parcours de mobilité ?

La mobilité a toujours été pour moi une évidence. Après mon baccalauréat, j’étais impatiente de découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles cultures ; l’Europe était ma première cible. N’ayant à l’époque que très peu de moyens, je me suis démenée pour construire un parcours qui assouvirait ma soif de découverte tout en m’assurant des débouchés sur le marché du travail. Je me suis ainsi lancée dans cette double licence, qui s’est déroulée en plusieurs temps : d’abord en Auvergne, puis à Berlin, puis en Bavière. J’ai ensuite déménagé à Paris pour la suite de mon cursus. Je n’ai pas été déçue : ce fut l’occasion pour moi de visiter toutes les destinations alentour à moindre prix.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à rentrer à la Réunion ?

Je suis citoyenne du monde, mais l’endroit que j’appelle « chez moi » est la Réunion. Alors quand on m’a proposé de pérenniser mon emploi à Paris, l’idée m’a électrisé : imaginer construire une vie entière ailleurs ! Après sept années de déménagements, de renouvellements constants, j’ai réalisé à quel point j’avais de la chance d’être née sur cette île, d’y appartenir. Et qu’il était temps de rentrer…


Avez-vous préparé votre retour d’une façon spécifique ?

Il m’a tout de même fallu quelques temps pour prendre ma décision : bizarrement, j’avais peur d’avoir idéalisé l’île, d’avoir trop changé, d’être incapable de me réacclimater après tout ce temps, de ne pas trouver d’emploi, etc. Mais pour en avoir le cœur net, une seule solution : se lancer. J’ai pris un unique billet « aller », j’ai fait une tournée d’au-revoirs et puis go…

Décrivez nous votre état d’esprit à l’atterrissage à Gillot.

Il a été caractérisé par une série d’émotions confuses et contradictoires : joie de revenir, envie de pleurer d’être partie, effroi à l’idée de devoir tout recommencer… Bref, panique à bord !

Avez-vous eu des difficultés à vous réinstaller ?

L’image qui évoque le mieux ma recherche est… une traversée du Sahara sans eau ! Et ma recherche de logement a été, à peu de choses près, pire. En rentrant j’ai trouvé le marché du travail difficilement accessible dans mes domaines de prédilection (le droit et l’économie) mais je n’irais pas jusqu’à dire saturé. Il y a bien des opportunités, mais il faut appréhender la logique de réseau qui fait fonctionner le secteur public comme privé. Et persévérer, ne pas se décourager.

Avec le recul, tirez-vous un bilan positif de votre expérience de mobilité ?

Au chômage et logée par mes parents, j’ai été toutefois entourée et soutenue. Jusqu’à ce jour, je n’ai pas regretté une seule seconde mon choix. Etre partie m’a changé de bien des façons : cela m’a rendu plus autonome, m’a fait rencontrer des personnes formidables de toutes les nationalités, m’a permis de maitriser deux langues étrangères et plus globalement, m’a fait vivre des expériences inoubliables dans différents pays. Si c’était à refaire, ce serait sans hésiter.

Qu’avez-vous trouvé de changé à votre retour à la Réunion ?

J’ai retrouvé la Réunion que je connaissais : un endroit qui permet un contact humain permanent, et une vie en communauté. C’est probablement la plus grande différence avec la vie que j’ai pu mener à Paris.

Quels conseils donneriez-vous aux Réunionnais qui comme vous souhaiteraient rentrer sur l’île ?

A ceux qui souhaitent rentrer, je dirais que c’est une merveilleuse option et qu’il est inutile de se faire trop d’appréhension. Il suffit juste de revenir armé de patience et de motivation, pour avoir une qualité de vie difficilement égalée ailleurs.


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