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Marion Le Moal, conseillère à la Safer – Spécial Retour

Publié le 6 décembre 2017

Après deux ans en tant que volontaire à Rodrigues où elle a aidé à structurer les filières miel, limon et ti piment, elle a été recrutée comme Conseillère Terres Incultes à la Safer Réunion. Coup de projecteur sur le parcours de cette ingénieure agro originaire de la Ravine des Cabris.

Témoignages de Réunionnais qui ont choisi de partir pour mieux revenir travailler au pays. Article publié dans Objectif Emploi, supplément du Quotidien de la Réunion du 14/12/17 (cliquer pour lire)


Pouvez-vous vous présenter ?

Marion Le Moal, 29 ans, originaire de la Ravine des Cabris, diplômée d’une école française d’ingénieur en agro-développement international (ISTOM). Actuellement, je suis Conseillère Terres Incultes à la SAFER Réunion.

Quel a été votre parcours de mobilité ?

Dans le cadre de mes études supérieures, je suis allée en métropole et tous les ans j’ai effectué des stages à l’étranger : Angleterre, Madagascar, Gabon et République du Congo. Après l’obtention de mon diplôme, je suis revenue à la Réunion où j’ai été formatrice au CFPPA de Piton Saint Leu. Et puis je me suis engagée auprès de France Volontaires sur une mission de Volontariat de Solidarité Internationale (VSI), en appui à la valorisation des produits alimentaires à Rodrigues.

Parlez-nous de cette expérience.

Pendant 21 mois, j’ai travaillé en collaboration avec le CIRAD Réunion et l’AFD au sein de la Commission de l’Agriculture de Rodrigues sur le développement de trois filières agricoles : études, démarches qualité, marque collective, structuration de coopératives… Miel, limon et tipiment sont trois produits typiques de cette île. Quant à l’adaptation à Rodrigues, elle a été très facile ! Les Rodriguais sont très accueillants, l’île est magnifique, et la vie à Rodrigues est très calme. L’adaptation ne pouvait pas être autrement que très rapide, surtout à base de salades de zourite !

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à rentrer à la Réunion ?

La famille et l’attachement : je ne me vois pas m’installer ailleurs sur le long terme ! J’ai commencé à postuler à des offres d’emplois trois mois avant la fin de ma mission de VSI mais rien n’a abouti. De retour à la Réunion, j’ai candidaté à deux offres et j’ai été retenue à la Safer trois mois après mon retour de volontariat international. Ayant retrouvé du travail rapidement, je n’ai pas eu trop de difficultés à me réinstaller. Mais à mon retour, j’étais très inquiète de ne pas en trouver. Heureusement que l’équipe de France Volontaires à La Réunion est présente pour nous accompagner à notre retour sur l’île !


Avec le recul, tirez-vous un bilan positif de votre expérience ?

J’en tire un bilan positif et je remercie France Volontaires, la Région Réunion, et les fonds européens pour cette opportunité. Cette expérience est une ouverture supplémentaire sur les autres et sur la capacité à prendre du recul sur notre propre mode de fonctionnement. J’avais déjà commencé à changer de regard à ce sujet au cours de mon cursus scolaire, et ma mission de volontariat à Rodrigues à permis de le confirmer. Et puis deux ans d’expérience VSI à l’étranger, ça m’a permis de faire valoir mon autonomie et ma capacité de gestion.

Qu’est ce qui vous a surpris le plus à votre retour à la Réunion ?

Le dynamisme du marché et le fort développement de l’île, mais aussi l’urbanisation mal contrôlée qui se fait aux dépens des espaces agricoles. Le proverbe qui exprime le mieux mon expérience de la mobilité est le proverbe mélanésien de l’arbre et la pirogue : 
"Tout être est tiraillé entre deux besoins : le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est-à-dire de l’enracinement, de l’identité.
Et les êtres errent constamment entre ces deux besoins, en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre… Jusqu’au jour, où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue…
"

Aujourd’hui quels sont vos projets ?

Dans un premier temps, je continue d’explorer les champs des possibles au niveau de la SAFER. Par la suite, ce sera en fonction des opportunités qui s’offriront à moi. L’arbre doit pousser encore un peu avant de construire la prochaine pirogue.

Quels conseils donneriez-vous aux Réunionnais qui comme vous souhaiteraient rentrer sur l’île ?

De retour à la Réunion, il faut s’atteler à construire et à conforter son réseau professionnel, rencontrer les acteurs de son secteur d’activité. Dans mon cas, j’ai eu la chance de m’appuyer sur le réseau du volontariat, c’est une vraie richesse !


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Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 12 à 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

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