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Aurélie Honoré, volontaire de solidarité internationale aux Comores

Publié le 23 mars 2018

Chargée du développement culturel à l’Alliance Française de Moroni, elle travaille aussi en appui de l’Ambassade de France et du Centre de Création Artistique et Culturel des Comores. Un des postes de Volontaire de solidarité internationale à pourvoir régulièrement dans l’océan Indien et ouverts à des Réunionnais.


Pouvez-vous vous présenter ?

Aurélie Honoré, 26 ans. Je suis originaire de Trois-Bassins dans les hauts de l’Ouest. Après une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce au Lycée Bellepierre, j’ai intégré l’école SKEMA Business School (ex-ESC Lille / CERAM). C’est en 2012 que je me suis vraiment décidée à quitter La Réunion pour poursuivre mes études supérieures. J’avais déjà eu l’occasion de voir « l’aut’ côté la mer » comme on dit lors des voyages scolaires en Europe. Mais j’avais surtout envie de relever un nouveau défi au terme de mes classes préparatoires. Alors une fois les concours passés, j’ai posé mes valises à Lille, où mon premier hiver ne m’a pas laissé indifférente…

Et ensuite ?

J’ai choisi de faire beaucoup d’aller-retour entre la France métropolitaine et La Réunion pour réaliser mes stages, le plus significatif à l’agence événementielle Jour de Fête en tant que chef de projet junior. Spécialisée dans l’évènementiel et le tourisme d’affaires, je suis aujourd’hui titulaire d’un Master of Science Strategic Event Managment and Tourism Management.

Comment-vous est venu le goût du voyage ?

Aussi loin que je m’en souvienne, mon ouverture sur le monde et sur les opportunités de la mobilité a commencé très jeune. J’ai une affection particulière pour les arts vivants et particulièrement le théâtre. A 14 ans, j’ai intégré la troupe semi-professionnelle de l’association GRAHTer (Groupe de Recherche sur l’Archéologie et l’Histoire de la Terre réunionnaise). Le président de l’association et notre metteur en scène, Monsieur Marc KICHENAPANAIDOU a travaillé sur les questions autour de la mémoire et la promotion de l’identité plurielle de La Réunion. J’ai eu l’opportunité de découvrir de nouvelles cultures (littérature, musique, danse, coutumes, etc).


Quand les occasions se présentent, je privilégie la découverte des pays cosmopolites et ceux qui ont contribué au peuplement de la Réunion pour apprendre davantage de mes origines réunionnaises. J’ai commencé par la Chine lors d’un semestre universitaire et maintenant les Comores. C’était aussi un projet de longue date de collaborer avec le réseau culturel français à l’étranger. France Volontaires m’a permis de le concrétiser ! J’ai décidé de faire un Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) aux Comores en tant que chargée du développement du réseau culturel comorien. Basée à Moroni la capitale, je travaille en appui au Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France, l’Alliance Française de Moroni et le Centre de Création Artistique et Culturel des Comores dit Ccac-Mavuna.

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Le pays est très singulier. Je n’ai ni l’impression d’être en Afrique, ni dans une autre île de l’Océan Indien à la fibre créole. Je suis tout simplement aux Comores. La grande flexibilité des habitants est palpable au quotidien. Elle nous rappelle à tort ou à raison qu’ailleurs, on se perd dans des procédures formalisées au lieu d’être plus pragmatique. Chaque jour a son lot de surprise, revoir ses basiques fait partie du folklore et contribue au charme de la destination.

Ce que je retiens des Comores, c’est sa diversité et son authenticité, que je ne connaissais pas. Anjouan, Mohéli et Grande-Comore sont toutes différentes que ce soit par la géographie, les coutumes ou les mentalités. On y trouve quand même une constante qui à tendance à se perdre à La Réunion (si ce n’est dans les villages des Hauts !) : l’accueil et la flexibilité des habitants, les « bonjour, ça va toi ? » des personnes de tous horizons et de toute hiérarchie, au travail comme dans la rue, malgré une situation socio-économique difficile. A cela s’ajoute un sentiment de sécurité relativement stable au niveau des actes de délinquance et d’incivilité.


En quoi consiste votre mission ?

Je veille à la visibilité et au rayonnement du réseau en local et à l’étranger : participation à des festivals, intégration à des dispositifs de tournée, échanges artistiques… J’accompagne des porteurs de projet dans leur réflexion. J’ai une fonction transversale dans laquelle je coordonne et j’anime un dialogue entre plusieurs publics :
- la direction nationale et les directions insulaires chargées des arts et de la culture en Union des Comores,
- le réseau des trois Alliances Française du pays,
- les porteurs de projets et les bailleurs de fonds.

Quoi d’autre ?

J’accompagne les publics dans la conception d’ateliers pour répondre aux objectifs d’une politique nationale ou régionale des arts et de la culture aux Comores. J’ai animé un comité de pilotage et participé à la conception d’un site internet de référencement des artistes et professionnels de la culture de l’archipel des Comores, qui devrait être opérationnel d’ici fin mars 2018. Je suis convaincue qu’il faut continuer à mener un dialogue régional, qui est une clé du mieux vivre ensemble. La coopération régionale est possible à titre personnel et à petite échelle, en étant curieux pour mieux appréhender nos voisins et en faire de potentiels partenaires.



Que vous apporte l’expérience du volontariat ?

Le volontariat et tout particulièrement le VSI apporte une immersion totale dans les structures d’accueil. Pour des jeunes en formation ou comme moi en début de carrière, c’est une occasion de gagner en expertise avec une approche du terrain non négligeable pour la bonne conduite des missions.

Quels sont vos projets pour la suite ?

J’arrive bientôt au terme de ma mission. Je souhaite relever de nouveaux défis toujours dans le respect de mes valeurs morales et en gardant le contact humain comme un prérequis. J’aimerais bien rester dans la zone Océan Indien et pourquoi pas continuer à œuvrer dans la dynamique de la coopération régionale, dans la conception ou le suivi de projet. Les possibilités sont existantes sur le marché. Les VSI à France Volontaires en sont un bel exemple. Nous intervenons en appui à des structures étrangères dans des domaines très précis : économie, santé, appui à la société civile, questions environnementales ou encore la culture pour ma part. C’est un dispositif cofinancé par la Région Réunion et l’Union Européenne dans le cadre du programme de coopération régionale INTERREG V OI. Elle répond à des besoins très variés communs à nos voisins. De même, l’inauguration de l’antenne décentralisée de la collectivité en 2017 à Moroni illustre aussi cette volonté d’instaurer un échange et de mutualiser les efforts.


Quel conseil pourriez-vous donner aux futurs volontaires ?

Un seul conseil : osez ! Osez l’aventure du volontariat, du VSI ! C’est une expérience humaine et professionnelle unique de laquelle vous sortirez grandi. Je suis venue à Moroni à l’aveugle en toute franchise. J’ai été agréablement surprise et même si je ne l’étais pas sur toutes ses facettes, il faut avoir le mérite de vivre ses propres expériences…

Portrait chinois du pays d’accueil

Lac salé Bangoi Kouni - Grande Comore

Si Les Comores étaient…

Un personnage célèbre : Jarod, le héros dans la série Le Caméléon de Steven Long Mitchell et Craig Van Sickle pour la capacité d’adaptation et les multiples casquettes pour le métissage des Comoriens

Un animal : Le Caelacanthe pour le pays. Pour Grande-Comore, je dirais le cabri et Mohéli l’âne.
Les deux derniers ne sont pas fermés dans la « kour » et font partie du paysage. Cela me fait sagement sourire et me fait rappeler d’une certaine manière l’ambiance des Hauts.

Une couleur : Le vert en rappel à l’Islam présent dans l’archipel ou encore l’équipe nationale de football Les Caelacanthes…

Une chanson : L’audacieux Djibuwé du Cheik Mc

Un livre : Sur le Chemin du Taarab - Le chant d’amour d’un père à son fils de Chébli Msaïdie

Voir le profil d’Aurélie Honoré / www.reunionnaisdumonde.com/r/14/Ocean-Indien-hors-Reunion


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 12 à 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

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