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Claudette Vaïtilingom : une carrière bien remplie

Publié le 3 avril 2018

De la Réunion à la Guyane, en passant par la Nouvelle Calédonie, la célèbre speakrine devenue journaliste a posé ses valises à Grenoble où elle occupe le poste de rédactrice en chef adjointe de France 3 Alpes. Elle revient sur une carrière bien remplie.


Racontez-nous votre parcours.

Je suis née à Saint-Denis il y a 59 ans. J’ai commencé ma carrière à la télé d’Etat comme speakerine en 1982. Dix ans plus tard, je suis devenue journaliste, partagée entre la rédaction radio et la rédaction télé. Je travaille donc chez France Télévisions depuis le début des années 90 : j’ai fait de la radio et de la télé comme rédactrice ou comme présentatrice de journaux, émissions politique, débats… Après trente-deux ans passés à RFO Réunion, devenu Réunion Première, j’ai suivi mon mari en Nouvelle Calédonie.

Parlez-nous de ce territoire.

J’y suis restée six ans. C’est un beau territoire où il n’est pas facile de s’intégrer. Là-bas, j’ai découvert les plaisirs de la mer et j’ai relancé l’association des Réunionnais de Nouvelle- Calédonie. Quand on se retrouvait, on était au moins 200 personnes ! Puis j’ai fait un séjour de six mois à Mayotte, ce qui m’a permis de découvrir ce territoire pas loin de la Réunion mais peu connu des Réunionnais. Un jour, j’ai reçu un coup de fil ; on cherchait quelqu’un pour un poste de rédactrice en chef adjointe en Guyane, et mon profil correspondait. J’ai dit oui tout de suite !

De Miss Possession à la fin des années 70 à speakrine sur RFO dans les années 80

Quels souvenirs gardez-vous de la Guyane ?

Je ne connaissais personne sur place, mais le défi me motivait. J’y ai passé deux années, un peu difficiles professionnellement, mais j’ai eu plaisir à découvrir ce département très particulier avec ses problématiques : immigration clandestine, orpaillage, trafic de drogue, insécurité grandissante… La Guyane pour moi, c’est deux couleurs : le vert (la forêt) et le marron (le fleuve sur lequel on navigue beaucoup). Certains villages ne sont accessibles que par la pirogue, certains enfants prennent ce moyen de transport pour aller à l’école, comme d’autres prennent le bus ! La mer n’y est pas bleue, je n’en profitais pas à mon grand désespoir… Du coup j’allais souvent en Martinique et en Guadeloupe où j’ai des amis.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

A Grenoble, j’ai retrouvé la montagne. Je l’aime été comme hiver ! Les Alpes sont un endroit magnifique. Le manteau blanc de l’hiver est apaisant et vivifiant. J’aime skier et aller faire des balades en raquette pour « prendre des bains de neige ».

En Guyane

Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

Ces divers voyages et séjours me permettent de rencontrer des gens différents, de découvrir des tranches de vie et des coutumes différentes. Du coup, je regarde ce qui se passe autour de moi, j’apprends sur les autres. Je me rends compte combien nous les Ultramarins, nous devons jouer des coudes parfois pour faire notre place. L’ignorance amène parfois des comportements ou des regards particuliers. Mais quand les gens voient que vous savez travailler, ils cherchent à vous connaître et les relations sont plus faciles. Personnellement, je n’ai pas eu de grandes difficultés à me faire accepter partout où je suis allée. Peut être aussi parce que je vais beaucoup vers les gens...

Quels objets avez-vous ramené de la Réunion ?

Des marmites, mon pilon, mon kalou, un bout de roche volcanique et des photos qui ornent mon bureau. Ces photos attirent du monde dans le bureau, c’est un bon moyen d’échange ! Je retourne souvent à la Réunion. J’aime mon île et je la trouve plutôt dynamique sur le plan économique. C’est vrai qu’on a du mal à la quitter, mais parfois il faut faire des sacrifices pour réussir ou trouver du travail.

Séjour en Guadeloupe

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes ?

Il ne faut pas que les jeunes bloquent sur la mobilité. C’est souvent une chance de pouvoir aller prendre des expériences ailleurs. Bouger ça fait aussi changer les mentalités ! Quand j’ai eu mon Bac en 1977, il était facile de trouver du travail et on pouvait en changer facilement. La priorité pour moi, c’était de travailler, d’être indépendante parce que nos parents ne pouvaient pas nous supporter financièrement trop longtemps. Les familles étaient souvent nombreuses. Quand on travaillait, on aidait financièrement nos parents, on leur rendait ce qu’ils nous avaient donné, on les respectait. Ils nous avaient inculqué les notions de travail, de respect… Tout passait par l’éducation à la maison. L’école c’était important. On la respectait. Les choses ont bien changé !

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