Publicité

Bruno Fianjaha, chargé de coopération économique Réunion-Madagascar

Publié le 6 avril 2018

Basé à Tananarive, ce jeune diplômé d’un double Master travaille pour le compte du Club Export Réunion au sein du Groupement des Entreprises de Madagascar à développer les relations d’affaires entre les deux territoires. Un des postes de Volontaire de solidarité internationale à pourvoir régulièrement dans l’océan Indien et ouverts à des Réunionnais.

Photo : Michel PELLAZ / Les Arts de L’Image

Pouvez-vous vous présenter ?

Bruno Fianjaha, 34 ans. J’ai grandi à Saint Denis, sauf à l’adolescence où j’ai effectué une année de collège en Bretagne. Après des études en économie à l’Université de La Réunion, j’ai intégré un master en Management de l’Innovation à Lyon avant de compléter ma formation par un mastère spécialisé en Analyse Stratégique et Intelligence Economique à l’EISTI (Ecole Internationale des Sciences et Technologies de l’Information). Par la suite, j’ai travaillé en tant que consultant en intelligence économique à Paris et à La Réunion. C’est huit ans après mon départ, et après plusieurs voyages en Europe, que je suis revenu à La Réunion pour travailler dans le domaine du conseil.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Cela fait un an que je suis Volontaire de Solidarité Internationale en charge de la coopération économique Madagascar-Réunion pour le compte du Club Export Réunion au sein du Groupement des Entreprises de Madagascar. J’ai toujours voulu travailler dans un pays de l’océan Indien, alors quand cette opportunité de volontariat s’est présentée, je l’ai saisie !

En quoi consiste votre mission de VSI ?

Ma mission principale est de développer les relations d’affaires entre Madagascar et La Réunion. Cette mission est le fruit d’un partenariat de longue date entre l’antenne de France Volontaires à La Réunion, le Club Export Réunion et le Groupement des Entreprises de Madagascar, cofinancée par la Région Réunion et le Feder coopération (Interreg V OI). Mon rôle consiste à accompagner les entreprises réunionnaises dans leurs projets d’export ou de partenariats à Madagascar. En effet, la Grande Île est un marché de premier plan pour l’intégration économique régionale de La Réunion : c’est son premier client dans la zone océan Indien. Ainsi, selon le service des Douanes en 2016, Madagascar représentait 78,3% des exportations de La Réunion vers les pays de la COI, soit une balance commerciale excédentaire de plus de 4,8 millions d’euros.


Je suis aussi un facilitateur en organisant leurs rendez-vous B to B, en leurs fournissant des informations ou en leurs transférant des appels d’offres dans leurs domaines d’activités à Madagascar. Par ailleurs, je m’occupe aussi de l’organisation des Rencontres du Développement Durable Madagascar-Réunion afin de favoriser et créer des opportunités d’affaires entre les opérateurs réunionnais et malgaches.

Quel est votre regard sur le pays où vous vivez et ses habitants ?

Madagascar est un pays paradoxal, où la plus rutilante des voitures peut côtoyer un char de zébus sur la route. C’est une île-continent qui regorge de trésors humains et de ressources naturelles (biodiversité, minéraux…), mais aussi l’un des pays les plus pauvres de la planète. La société malgache est jeune, métissée, créative, et a soif de modernité mais elle est à la fois fataliste, communautaire et très hiérarchisée. C’est cet entre-deux qui donne à Madagascar son énergie particulière. C’est un pays passionnant qui est en pleine mutation, La Réunion ne doit pas rater le coche.

Quelle est l’image de la Réunion à Madagascar ?

Bien qu’historiquement, culturellement et économiquement les deux îles sont fortement reliées, l’image de La Réunion varie en fonction du type d’interlocuteurs que l’on a en face de soi. En brousse on est souvent appelé « vazaha » (étranger), ils sont souvent surpris d’apprendre que des Malgaches ont contribué au premier peuplement de notre île. Pour d’autres, La Réunion est un îlot de richesse au sein de l’océan Indien ou une porte d’entrée vers la France métropolitaine et l’Europe.


Que faudrait-il améliorer ?

Du côté professionnel, certains de mes interlocuteurs ne pensent pas naturellement à solliciter des entreprises réunionnaises pour résoudre leurs problématiques, comme la formation de leurs équipes dans le cadre d’une démarche de certification ISO. Si l’expertise de nos entreprises est reconnue, notamment dans les domaines de l’agroalimentaire, de l’énergie durable et du service aux industries, il y a un a priori sur le manque de compétitivité-prix de notre offre par rapport à d’autres pays. D’où un besoin permanent de promotion de l’expertise réunionnaise compétitive à Madagascar et de l’excellence des normes européennes.

Que vous apporte l’expérience du volontariat ?

Cette expérience de volontariat à Madagascar est avant tout pour moi un engagement dans le développement de la coopération entre les pays de la zone océan Indien. Elle me permet d’être dans un contexte d’interculturalité permanent tant au niveau professionnel que personnel. Cela m’oblige à me remettre constamment en question et à développer de nouvelles compétences. L’un des atouts majeurs du volontariat de solidarité internationale est la réciprocité des échanges. Ainsi j’ai pu découvrir des méthodes de travail et de management différentes qui sont plus basées sur l’humain et la prise en compte de l’imprévu dans chaque action.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Je viens de renouveler mon contrat de VSI pour une nouvelle année. Pour la suite, si une opportunité professionnelle se présente dans un pays de la zone océan Indien ou en Afrique australe, je la saisirai ! Autrement, je pense que je créerai une entreprise à vocation sociale à Madagascar.


Quels conseils donneriez-vous aux futurs volontaires ?

Il ne faut surtout pas hésiter à « sauter la mer ». Le volontariat international est toujours une expérience enrichissante, tant au niveau personnel que professionnel. Même si ça peut paraître difficile de quitter sa famille ou ses amis, sortir de sa zone de confort est bénéfique. Etre volontaire dans un pays étranger est aussi l’occasion de nouer des amitiés avec des personnes d’horizons divers, tant au niveau géographique que culturel. Cependant comme le disait Sénèque « il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ». Il faut mûrir son projet afin de réduire les risques de désillusions sur place.

Qu’est-ce qui vous a aidé dans votre mission ?

La formation de préparation à l’expérience de volontariat dispensée par les équipes de France Volontaires avant la mission, et l’accompagnement régulier dont on bénéfice pendant la mission de la part de l’antenne réunionnaise de France Volontaires permettent de résoudre la majorité des difficultés que l’on pourrait rencontrer en situation d’expatriation. Par ailleurs, dans le cadre de ma mission de VSI, je bénéficie de l’encadrement, du réseau de partenaires internationaux et du soutien des équipes du Club Export Réunion. L’implication et la bonne coordination entre la structure d’accueil et de la structure d’envoi est déterminante pour la réussite d’une mission de volontariat !

Portrait chinois du pays d’accueil


Si Madagascar était…

Un personnage célèbre : Jean-Joseph Rabearivelo, qui est considéré comme le premier poète africain moderne.

Un animal : Le lémurien nain de Groves, une nouvelle espèce de lémurien qui a été découverte en 2018 et qui symbolise à la fois la richesse et la fragilité de la biodiversité de ce pays, notamment à cause de la déforestation.

Une couleur : Le rouge, malgré la palette incroyable de couleurs que l’on peut voir dans les paysages de Madagascar. C’est la couleur de la latérite qui ressort le plus et qui a donné au pays son surnom d’Île rouge.

Une chanson : Afindrafindrao, une chanson et une danse traditionnelle malgache qui est impérativement jouée dans toutes les fêtes familiales de l’île.

Un sport : La pétanque, la dextérité malgache dans ce sport est reconnue internationalement.

Un livre : Passeport pour Antananarivo, Tana la belle de Michèle Rakotoson.


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 12 à 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

Publicité