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Mathieu Bénard, ingénieur chez Safran Helicopter Engines près de Pau

Publié le 16 avril 2018

Après deux ans ce classe prépa au lycée Leconte de Lisle et une école d’ingénieurs à Bordeaux, ce natif de la Rivière Saint-Louis a rejoint le leader mondial des turbines pour hélicoptères à Bordes dans les Pyrénées-Atlantiques. Son parcours lui a valu un prix « Talent de l’Outre-Mer ».



Pouvez-vous vous présenter ?

Mathieu Bénard, 27 ans, de La Rivière Saint Louis. Mon père travaille pour le Département et ma mère est infirmière scolaire. J’ai deux frères. Après le Bac, j’ai fait mes classes préparatoires aux grandes écoles au Lycée Lecomte de Lisle : une première année en MPSI (Mathématiques Physique et Sciences-Industrielles) et une deuxième année en MP (Mathématiques Physique). Après avoir passé le concours du groupement des écoles CCP et ayant un goût prononcé pour la mécanique et les mathématiques, j’ai pu intégrer l’ENSEIRB-MATMECA (spécialité MATMECA), école d’ingénieurs de Bordeaux, spécialisée dans la modélisation mathématique, mécanique et informatique.

Et ensuite ?

La fin de mon parcours à l’école s’est traduite par un stage sur le site de Safran Aircraft Engines (SNECMA) Villaroche, où j’ai eu la chance de travailler sur un futur moteur de Safran Aircraft Engines qui développe la technologie dite "Open Rotor". Plus particulièrement, ma mission consistait à développer une méthode de modélisation de la structure des pales d’un démonstrateur de ce moteur fabriqué en composite stratifié. Passionné par l’aéronautique, j’ai pu démontrer à la fin de mon stage mon enthousiasme à l’idée d’intégrer le Groupe Safran en qualité d’ingénieur mécanique. A l’issue d’une période de trois mois et d’une sélection de plus de quatre entretiens, j’ai été sélectionné sur 50 candidats au poste d’ingénieur mécanique dans le service intégration mécanique à Safran Helicopter Engines à Bordes (Pyrénées- Atlantiques). Turbomeca est leader mondial dans la conception, la production, la vente et le soutien de turbines à gaz de petite et moyenne puissance pour hélicoptères.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Depuis fin 2013, je suis ingénieur mécanique responsable du dimensionnement des attaches moteur et de la Dynamique de Ligne d’Arbres. Je remplace un ingénieur mécanique expert qui occupait ce poste depuis plus de 10 ans. Pour moi, jeune embauché juste sorti de l’école, remplacer mon prédécesseur n’a pas été facile à gérer techniquement, humainement et au niveau des responsabilités. Après quatre années et la finalisation des projets de certification sur lesques j’ai travaillé, j’ai eu l’opportunité de changer de poste au sein de mon service pour devenir intégrateur mécanique soutien de la famille de moteurs ARRIUS 2.


Je pense m’être bien adapté à la région où je vis, près de Pau dans Les Pyrénées Atlantiques. Vivre dans le Sud-Ouest m’a beaucoup aidé : Bordeaux et son vin, le Sud-Ouest et sa gastronomie et les Pyrénées pour le sport (vélo l’été, ski l’hiver). Le Béarnais est un peu rustre de prime abord mais au fond se révèle très gentil et la main sur le cœur. Les traditions béarnaises sont très ancrées dans la vie quotidienne.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Au début, tout est nouveau et très excitant d’arriver dans une ville incroyable comme Bordeaux avec le statut étudiant. A cet âge-là, une nouvelle vie, le plaisir des sorties nocturnes font partie des priorités. On se rend compte un peu plus tard du déracinement et du manque de la famille restée sur a terre natale. Mais le principal avantage d’être éloigné de ses racines, c’est que l’on devient très rapidement indépendant. On apprend à avancer et à se débrouiller tout seul plus vite que les copains métropolitains. Nous n’avons pas la possibilité de nous réfugier ou de retourner les week-ends nous ressourcer dans notre famille contrairement aux amis métropolitains. Cela permet je pense de se forger un moral d’acier et d’affronter sereinement les difficultés. Heureusement que les avancées technologiques et la démocratisation d’internet (notamment Skype) nous permettent de nous sentir proches de notre famille.

Quels sont vos projets ?

Sur le plan professionnel, avec mon nouveau changement de poste en ce début d’année 2018, je souhaite progresser et devenir rapidement efficace en tant que intégrateur mécanique soutien ARRIUS 2 à Safran Helicopter Engines. Sur le plan personnel, avec ma compagne nous avons plusieurs projets de voyages : Afrique du Sud, Réunion et Ecosse en 2018 et d’autres projets comme un tour du monde à moyen terme. En attendant, je continue à découvrir les belles Pyrénées avec la pratique du sport (cyclisme, VTT , trail. Je m’occupe aussi de la maison que j’ai achetée dans le piémont Pyrénéen ainsi que du jardin que l’on essaie d’arborer avec des arbres fruitiers et des plantes aromatiques.

A la remise des prix Talents de l’Outremer 2017

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Pour le moment, je n’y pense pas vraiment car le secteur aéronautique n’est malheureusement pas encore intégré au sein de l’industrie réunionnaise. Cependant, si un groupe aéronautique décide de créer une filiale sur l’île, j’avoue que cela pourrait vraiment me faire réfléchir.

Qu’est-ce qui vous manque le plus de la Réunion ?

La famille, c’est vraiment ce qui me manque le plus depuis que je suis « expatrié » en métropole, mais aussi certains amis et les bons petits caris. On peut également citer le manque de la culture réunionnaise puisque même si on essaie de la conserver, ce n’est pas la même sensation d’appartenance à cette « nation réunionnaise » que l’on peut ressentir en habitant sur l’île. On notera que cela a tout de même apporté un fort lien d’amitié avec les amis réunionnais également en études en métropole.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Je ramène très souvent des choses de mes vacances à La Réunion : du bon Rhum Charrette pour les gâteaux, les crêpes et le rhum arrangé, des bonnes saucisses fumées de chez Julien à La Rivière St Louis, du punch, de la vanille, de la confiture de papaye de ma maman, des habits de l’Effet Péi, des pistaches grillées de mon papa...

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Je pense que l’île est vue comme un endroit paradisiaque pour le tourisme notamment même si la problématique requin a quelque peu détérioré cette image. Il y a cependant un point qui me dérange, c’est la vision qu’ont certains métropolitains à propos des Réunionnais qui sont souvent comparés à des personnes pas très travailleuses et efficaces au niveau professionnel. Les talents de l’Outre-Mer démontrent que cette image est fausse et que des personnes peuvent réussir avec un parcours scolaire en Outre-Mer !


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