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Mounir Koytcha, chercheur d’emploi en Australie

Publié le 2 mai 2010

Gérant d’une location de chambres meublées à Saint-Paul, Mounir a décidé, à 28 ans, de vivre un an en Australie pour parfaire son niveau d’anglais et « partir à l’aventure ».

Mounir Koytcha
Mounir et son ami Arnaud : deux Réunionnais à Perth.

D’où êtes-vous à la Réunion ?

Je suis né à Saint Denis mais j’ai vécu à Saint Paul puis dans les hauts de Saint Paul. Je suis issu d’une famille qui a plutôt bien réussi professionnellement.

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

Dans mon secteur d’activité (le tourisme), je suis souvent amené à avoir une clientèle étrangère. Sachant que mon niveau d’anglais était très basique (connaissance scolaire), j’ai décidé de parfaire mon anglais pour une durée d’un an dans un pays anglophone : l’Australie. La société Run Australia m’accompagné dans toutes mes formalités.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

J’ai amené un porte clé numérique où je peux visualiser en format miniature les photos de mes proches. Ca sert dans les moments de coup de blues ! J’ai aussi apporté mes savates... Elles sont toujours là, très pratiques à transporter.

Quel a été votre parcours ?

Je suis arrivé à Perth le 8 mars 2010. Je suis hébergé par une famille d’accueil (homestay) tenue par une femme (the mother stay). Elle héberge également un étudiant chinois qui est chez elle depuis huit mois et qui suit des cours à l’université. Les « homestay », ou « host family », sont très cotés en Australie, surtout pour les étudiants. Je prends des cours de « general english » dans une école de langue, la Phoenix Academy. C’est une bonne école où l’on peut rencontrer des étudiants des quatre coins du monde : japonais, chinois, vietnamiens, brésiliens, colombiens, iraquiens, français, suisses et… réunionnais.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

J’ai terminé mon stage de remise à niveau en anglais et maintenant je me lance dans la vie active australienne. J’ai postulé corps et âme un peu partout en tant qu’aide cuisinier, serveur, etc., des petits jobs qui ne demandent pas trop de compétences en anglais. C’est un peu dur de trouver du travail lorsqu’on ne maitrise pas la langue, surtout que la concurrence est rude avec les locaux et les Asiatiques, qui sont très nombreux ici à Perth. N’ayant rien trouvé j’ai décidé de tenter ma chance ailleurs, dans une autre ville comme Melbourne, plus grande et plus active. Si je ne trouve pas, j’irai dans une autre grande ville… C’est l’avantage ici en Australie : le pays est immense ! Et puis ça reste une aventure avant tout.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

C’est enrichissant dans le sens où on rencontre des personnes du monde entier. Perth est une ville très cosmopolite, multiculturelle où on peut gouter à beaucoup de cuisines de différents pays. Mais cette expérience vous donne aussi une ouverture d’esprit et forge votre mental.

Mounir Koytcha
Classe de langue à Phoenix Academy de Perth.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Ma famille avant tout, les amis, mais aussi les samoussas et bonbons piment. Il n’y a pas de restaurant réunionnais sur Perth. Ceux qui ont de l’expérience dans la restauration, venez en Australie pour ouvrir votre restaurant. Je pense que notre cuisine aurait beaucoup de succès car les Australiens sont amateurs de plats épicés.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

J’ai un niveau Bac + 2. Mon cursus scolaire n’a pas toujours été un franc succès. Dans ma profession actuelle à la Réunion, j’ai du être autodidacte, mais c’est vrai qu’une formation encadrée aurait été bénéfique. En Australie, on vous propose énormément de qualifications dans différents secteurs d’activités. C’est pourquoi beaucoup d’étrangers viennent faire leurs études ici. Je pense qu’avoir de l’expérience professionnelle ici me servira dans mes prochains projets.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Bien sur dans l’école où j’étais j’ai rencontré deux Réunionnais, Arnaud qui a un « working visa » comme moi et qui passe actuellement le « Cambridge certificate », et Mathias qui est venu faire un stage de perfectionnement à l’oral car il compte passer un DESS d’anglais. Mais on se voyait uniquement dans l’école car le but pour nous est de parler en anglais. Ca nous est quand même arrivé de « casser le cui » en créole en heure de pose….

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Malheureusement la Réunion est très peu citée autour de moi. Lorsque je leur dis d’où je viens, les gens confondent avec Maurice. Mais quand vous dites que le climat est plutôt ensoleillé avec un hiver agréable, ça leur donne envie de venir car la météo en Australie est plutôt mitigée malgré un temps sec.

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Les habitants de Perth sont très agréables à vivre, très serviables. On vous aide beaucoup par exemple si vous perdez votre chemin. Perth a aussi des buildings comme dans les grandes mégalopoles. C’est la troisième ville la plus peuplée d’Australie après Sydney et Melbourne.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Les jeunes de la Réunion souvent n’osent pas quitter leur ile car ils se disent qu’ils sont bien là où ils sont. Mais le fait de rencontrer des gens de partout, de voir des paysages différents, les grands espaces, ça vous laisse bouche bée. Donc n’ayez pas peur si vous avez les moyens de quitter votre ile et tenter une nouvelle expérience ailleurs : franchissez le pas, vous ne le regretterez pas.

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