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Lucie Ribier, chargée de mission à la COI à Maurice

Publié le 22 mai 2018

Cette jeune Saint-Leusienne a décroché un contrat de Volontaire de solidarité internationale à la Commission de l’océan Indien. Elle nous raconte son parcours et son quotidien dans l’île sœur.



Pouvez-vous vous présenter SVP ?

Lucie Ribier, 24 ans, originaire de Saint-Leu. Après mon Baccalauréat ES, j’ai effectué deux années de classe préparatoire aux grandes écoles de commerce au Lycée Bellepierre, puis j’ai intégré Kedge Business School (campus Bordeaux). J’y ai obtenu un Master avec une spécialisation en Management des Industries Créatives. Depuis 2017, j’effectue un Volontariat de Solidarité Internationale au sein de la Commission de l’océan Indien, basée à Maurice.

Quel a été votre parcours de "mobilité" ?

Le goût du voyage me vient de mes parents. C’était un point très important dans l’éducation qu’ils voulaient me transmettre. En me donnant cet appétit de l’aventure, ils m’ont offert la liberté. Durant mes études, j’ai effectué un stage de six mois à New York. J’habitais à Chinatown en plein Manhattan et je travaillais à la production et à la communication d’un théâtre à Brooklyn. Je suis arrivée en plein automne 2016, période de grands changements pour les Américains et c’était quelque part un privilège de pouvoir vivre ces moments parmi eux, de fréquenter le milieu du théâtre off Broadway pendant ces quelques mois. Puis lorsque l’opportunité de venir faire cette mission à Maurice s’est présentée, je n’ai pas hésité.


En quoi consiste votre mission ?

Mon VSI est une des missions proposées par la représentation de France Volontaires à La Réunion, en partenariat avec La Région Réunion sur co-financement européen INTERREG V OI. Elle consiste à venir en appui au Secrétariat général de la Commission de l’océan Indien et plus particulièrement aux Chargés de mission de deux Domaines d’interventions : le DI 3 « Croissance régionale bleue et verte, spécialisation et valorisation économique » et le DI 5 « Identité Indianocéanique, valorisation de ses ressources humaines et naturelles ». Je contribue à la mise en œuvre de projets sur des thèmes très différents : la culture, le patrimoine, le tourisme, la coopération universitaire et scientifique. Mes missions sont variées : répondre à des appels à projets, suivre et appuyer la mise en œuvre de projets des deux DI, organiser des rencontres avec les partenaires, bailleurs, porteurs de projets, etc.


Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Avant de venir vivre à Maurice, j’avais une vision assez restreinte de l’île : je ne connaissais que les lieux touristiques. Les Mauriciens sont très fiers de leur pays et leur culture est vivante dans chaque génération. Par exemple, tout le monde parle le créole, dans la vie quotidienne comme au travail. Ils peuvent passer ensuite du français à l’anglais dans une même phrase sans transition, tellement cela fait partie d’eux. La région Indianocéanie est très dynamique. Elle regorge d’atouts économiques pour son développement.

Que vous apporte l’expérience du volontariat ?

Mon parcours étudiant ne me destinait pas, à première vue, à travailler au sein d’une organisation régionale. Du moins c’est ce que je croyais. En réalité, je n’avais pas vraiment mesuré toutes les possibilités qui s’offraient à moi, avant de commencer ce VSI. Le volontariat me permet d’acquérir des connaissances approfondies du fonctionnement et des acteurs des états insulaires de l’océan Indien. C’est une chance de pouvoir travailler au sein d’une organisation régionale, car cela développe une capacité de se décentrer, de penser collectivement chaque projet, chaque action.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Parfois, La Réunion semble inaccessible, il y a cette image ressassée du taux de chômage chez les jeunes, quel que soit leur niveau de diplôme, d’expérience ou de qualification. Mais La Réunion est aussi en train de prendre de plus en plus conscience de son appartenance à cet espace régional qu’est l’Indianocéanie. C’est un espace encore en développement et porteur de croissance dont il faut se saisir.


Quels sont vos projets post-volontariat ?

Cette expérience m’a donné envie de continuer à explorer les autres îles de l’océan Indien, par exemple les Comores ou les Seychelles. Mais mon objectif final reste celui de rentrer m’installer un jour à La Réunion. En poursuivant ma découverte des autres pays de la région, je garde en tête le grand retour à la maison.

Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux futurs volontaires ?

Je n’aurais pas la prétention de pouvoir conseiller quelque chose à qui que ce soit. J’aime me rappeler un petit proverbe des Vanuatu, qui fait du bien à l’âme et donne quelque chose d’à peu près comme ça : l’Homme est appelé entre deux désirs : celui de l’arbre, c’est-à-dire du tronc et des racines, de l’attachement à son foyer, et celui de la pirogue, c’est-à-dire celui du voyage, de l’aventure et de la découverte. Et l’homme est constamment tiraillé tantôt par l’un tantôt par l’autre, jusqu’au jour où il comprend que c’est avec l’arbre que l’on fait la pirogue.

Portrait chinois du pays d’accueil

Si Maurice était…

Un animal : le cerf aux côtés du dodo, qui sont les emblèmes nationaux
Une couleur : ocre comme lorsque la terre et le sable se mélangent
Un sport : la randonnée car même si ce n’est pas comparable aux sentiers réunionnais, il y a de très beaux points de vue à gravir comme Le Morne ou Le Pouce.
Un livre : Alma de Le Clézio, en particulier le passage mémorable où il décrit la route Saint-Jean à Quatre-Bornes et La Louise, des lieux qui me sont maintenant très familiers.


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 12 à 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

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