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2011 année des Outre-mer français

Annonce faite par le président de la République lors de son discours de janvier 2010 à la Réunion : l’année 2011 sera « année de l’Outre-mer ». Cet événement d’envergure nationale sera piloté par Daniel Maximin. Un commissariat interministériel annoncera prochainement toutes les manifestations et initiatives publiques se raccrochant cette année, qui sera l’occasion de faire la promotion, en métropole, de la richesse des cultures des Outre-Mer français.

Lire aussi : 2011 Année des outre-mer français : le programme

L’écrivain guadeloupéen Daniel Maximin, commissaire de l’année des Outre-mer 2011 souhaite éclairer la réalité des outre-mer français, au-delà des clichés sur les "enfers de cyclones ou de crises sociales" ou les "paradis de cocotiers". Mettre en lumière les "identités" des sociétés d’outre-mer, mieux faire connaître leurs apports dans tous les domaines : culture, institutions, développement durable, économie et entreprise, artisanat, tourisme, sports et loisirs…

Sait-on par exemple que sur les plus de 75 "langues de France" recensées, on en dénombre une cinquantaine outre-mer ?, demande le romancier guadeloupéen. 28 langues sont pratiquées en Nouvelle-Calédonie, sept en Polynésie.

Chargé en 1998 de la mission interministérielle pour la célébration du cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage, M. Maximin veut rappeler que les outre-mer ont souvent été terres de "résistances", loin des images de "victimes passives de l’histoire et de la géographie" souvent véhiculées. "De même qu’on résiste aux cyclones, on résiste aux cyclones de l’histoire", ajoute l’essayiste. "L’outre-mer n’est pas un nouveau venu dans l’histoire de France, mais un élément constitutif, la France a une histoire métisse".

La biodiversité ultra-marine représente 80% de la biodiversité française, relève-t-il. Les outre-mer "ne sont pas seulement des lieux de problèmes mais aussi des lieux de solutions et de propositions", souligne-t-il, s’étonnant que ce soit "le seul endroit à propos duquel certains demandent combien ça coûte ou si ça rapporte".
La célébration est aussi l’occasion, pour l’auteur des "Fruits du cyclone", de mettre en lumière le "modèle de diversité assumée" que représentent les sociétés ultramarines.

Il ne s’agit pas de faire une série passagère de manifestations exceptionnelles, "l’outre-mer n’étant pas l’invité étranger annuel", mais "d’inscrire la présence de l’outre-mer dans le plus possible de manifestations pérennes, avec des prolongements au-delà de 2011" : salon du livre, Quai Branly, fête de la Musique, Printemps des poètes, Nuit des Musées, Centre Tjibaou, colloques, radios et télévisions…

Une agence nationale de promotion des cultures de l’outre-mer, basée à Paris, sera créée en 2011. Elle mettra en valeur les œuvres artistiques ultramarines dans tous les domaines et renforcera leur bonne représentation dans les productions culturelles françaises.

Source : outre-mer.gouv.fr

Extraits du discours de Nicolas Sarkozy du 19 janvier 2010 adressé depuis la Réunion à l’occasion des vœux pour l’Outre-mer :

« Mes chers compatriotes,

Cette année 2010 doit marquer le début d’un changement de regard des uns envers les autres. Trop de préjugés subsistent. Le regard de la métropole sur l’outre-mer doit évoluer comme celui de l’outre-mer sur la métropole. Et je souhaite que « l’année de l’outre-mer », qui se déroulera sur tout le territoire national en 2011, contribue à faire évoluer les mentalités. Je viens d’ailleurs de désigner, en la personne de Daniel MAXIMIN, le commissaire qui sera en charge de l’organisation de cet évènement. Je veux faire comprendre à tous les Français l’importance de l’outre-mer. Ce qui se joue ici. Je le dis, cette importance de l’outre-mer est beaucoup plus fondamentale qu’on ne l’imagine parfois.

Mes chers compatriotes, le temps de la confiance est venu. C’est aussi cela le message que nous ont adressé les Martiniquais et les Guyanais le 10 janvier dernier. Ce n’est pas le message de la division, ce n’est pas le message de la peur. Et je veux dire que je serai intransigeant sur les questions de violence, d’ordre public, de lutte contre la délinquance. Rien ne me fera accepter cette forme de désordre, ni en métropole, ni en outre-mer.

Je crois aux atouts de l’outre-mer. Je crois en l’excellence de l’outre-mer. Je refuse le misérabilisme sur l’outre-mer. Et je veux faire prendre conscience aux Français ultramarins qu’ils ont plus d’atouts qu’ils ne l’imaginent eux-mêmes. Et si le premier sujet, c’était que vous-même ayez d’abord confiance dans la qualité et les atouts des territoires que vous aimez, sur lesquels vous êtes nés et dans l’avenir duquel vous devez croire avec davantage de force ?

Ici à la Réunion vous en faites tous les jours la démonstration. L’outre-mer peut et doit être un terrain privilégié d’innovation. Je ne laisserai personne distendre les liens qui unissent l’outre-mer et la République. Je ne laisserai personne remettre en cause l’état de droit et les principes de notre République que tant de femmes et d’hommes d’outre-mer ont défendu courageusement tout au long de notre histoire. Je m’opposerai à tous ceux qui prôneront le désordre et la violence. Car le désordre et la violence c’est d’abord nos compatriotes ultramarins qui en subissent les conséquences. Je veux vous assurer que mon devoir de chef d’Etat, c’est de protéger les Français et qu’à mes yeux vous êtes les Français les plus exposés aux réalités de ce monde.

Le grand théoricien de la Nation, Ernest RENAN, a écrit que « ce qui constitue une Nation, c’est d’avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l’avenir ». C’est parce qu’elle est riche de ses différences, que notre Nation est une grande Nation. Nous avons beaucoup à faire ensemble mes chers compatriotes d’outre-mer.

Vive la République,
Vive la France,
Vive l’outre-mer dans la République française »

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