Le ténor sud-africain meurt à la veille de la Coupe du Monde

Siphiwo Ntshebe

Siphiwo Ntshebe

Vous auriez du voir Ntshebe à la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde. Il devait chanter l’hymne officiel de cet évènement, "Espoir".
Il vient de terminer l’enregistrement d’un album qui doit sortir après la cérémonie.

Ntshebe a grandi dans une case en tôle de New Brighton, un canton de la banlieue de Port Elizabeth, où vit encore sa mère.
« Je me souviens que l’on revenait parfois de l’école et la police pouvait nous arrêter et nous poser des questions humiliantes, même si nous avions rien fait de mal. Si l’un de nous leur répondait, on se faisait embarquer et mettre en prison" disait-ti.

Craignant pour sa sécurité, les parents de Ntshebe l’envoient chez ses grands-parents dans la région rurale du Transkei, où il a chanté dans la chorale de l’église de son grand-père. Il est tombé amoureux de la musique classique et il a emprunté les disques à la bibliothèque locale. Mais n’ayant pas lecteur de disques, il a demandé l’aide d’un voisin.
« Mon voisin m’a répondu : "uniquement si tu m’aides à tailler ma haie. Donc je l’ai aidé et j’ai pu écouter Pavarotti chanter Puccini, Verdi et Mozart. Bientôt, je connaissais toutes les paroles sans comprendre l’italien, Cette musique me parlait d’une certaine manière"

Il a étudié la musique à l’Université de Port Elizabeth, où un professeur lui a dit : "Mozart n’est pas pour vous. Les Noirs ne peuvent pas chanter Mozart. »
Toutefois, il a obtenu une bourse d’études de musique à Brisbane, en Australie, et en 2004, il a reçu une deuxième bourse pour étudier au Royal College of Music de Londres.

L’hymne de la Coupe du monde comporte quelques phrases de Nelson Mandela et Ntshebe a déclaré « C’est difficile pour moi de décrire ce que représente ces mots de Mandela. C’est comme le destin. Quand j’étais plus jeune, je pouvais chanter et me sentir proche de Mandela qui était en prison. »

Nick Raphael, directeur général de Epic, a déclaré : "la perte de Siphiwo est une tragédie pour sa famille, ses amis et tous ceux qui croient en la puissance de la musique. Il avait une voix merveilleuse et sa musique a été unique dans ses mélodies, ses messages d’espoir et de compassion.

Philippe Caussanel à partir de l’article du Telegraph :
http://www.telegraph.co.uk/sport/football/world-cup-2010/7767479/South-Africas-World-Cup-tenor-dies-on-eve-of-tournament.html