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Aurélien Bertil, randonneur autour du monde

Publié le 21 septembre 2018

A 26 ans, il a déjà gravi des sommets mythiques et traversé des milliers de kilomètres sur plusieurs continents. Cet originaire de la Plaine-des-Cafres a pour projet de s’installer en Colombie afin d’ouvrir de nouveaux sentiers de randonnées dans des régions jusqu’alors inacessibles. Rencontre.


Racontez-nous votre parcours.

Aurélien Bertil, 26 ans. Je suis originaire de la Plaine des Cafres, passionné de nature et de paysages montagneux. J’ai une formation d’ingénieur agroalimentaire à l’ESIROI, complétée par un Master en Business d’entreprises. J’ai un parcours assez "mouvementé", commencé avec le judo, sport pratiqué depuis à l’âge de 6 ans. J’ai eu l’opportunité d’intégrer le Pôle Espoir à Saint-Denis, puis le Pôle France à Marseille. Je suis ensuite rentré à La Réunion pour mes études à l’ESIROI. Etant parti de mon île seul et assez jeune, j’ai gagné en maturité et en autonomie. Une fois mon diplôme en poche, j’ai travaillé pendant deux ans comme ingénieur agroalimentaire au sein du groupe Mars. C’est ensuite que l’aventure a vraiment commencé pour moi.

Qu’avez-vous fait ?

J’ai pris la décision de partir en voyage à long terme, tout seul, en sac à dos. Direction l’Amérique du Sud sans vraiment de plan en tête pour un voyage qui durera un an et demi à travers plusieurs pays : Argentine, Bolivie, Pérou (Machu Picchu), Equateur, Colombie, Cuba, Jamaïque et Brésil. Au cours de cette aventure, j’ai découvert des paysages sublimes, des populations au grand coeur, des mode de vie différents qui forcent à l’ouverture d’esprit.

Avez-vous quelques anecdotes à raconter ?

J’ai péché et mangé des piranhas en Bolivie. J’ai campé dans la jungle pendant cinq jours avec pour seule compagnie un guide local et un ami rencontré sur place. Grosse frayeur le matin en découvrant des traces de jaguar à proximité du campement… Etc. Mais surtout au cours de cette aventure, je me suis découvert une véritable passion : les treks longue distance.


J’ai commencé par des randonnées de quelques kilomètres, puis quelques dizaines de kilomètres, puis poussé par l’envie de découvrir le monde à pied, j’ai poussé avec des randonnées allant jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres. Bref, en un an et demi, j’ai cumulé pas loin de 4 000 km de randonnées à travers le monde. Je suis passé par plusieurs pays d’Amérique du Sud. J’ai aussi randonné au Népal, dans la région de l’Everest, de l’Annapurna, dans la vallée de Katmandou. Mon plus grand défi jusqu’à aujourd’hui a été de traverser à pied et de façon autonome (tente, réchaud, etc.) les Vosges, le Jura et les Alpes jusqu’à la Méditerranée. Soit un périple de 1 100 km, 50 000 m D+, en 29 jours.

Quels sont vos projets ?

L’année prochaine je compte m’installer en Colombie, car c’est un pays que j’ai adoré lors de mon voyage. Le mode de vie est assez similaire à celui de la Réunion. Les conditions socio-économiques du pays s’améliorent et je suis convaincu que dans les années qui viennent, certaines régions, jusqu’à l’heure inaccessibles, vont progressivement s’ouvrir. J’ai pour projet de m’associer avec des locaux afin d’ouvrir des nouveaux sentiers de randonnées, dans des régions jusqu’alors méconnues. Ceci, dans le but d’attirer des touristes aventuriers, et d’amorcer une économie de type tourisme solidaire dans ces régions. La population locale pourra alors en bénéficier.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Cette aventure à travers le monde m’apporte un enrichissement personnel et le dépassement de soi. J’ai appris de nouvelles cultures, de nouvelles langues. Mais j’ai aussi beaucoup appris sur moi-même. L’avantage de venir de la Réunion est le « bien vivre ensemble » de notre île. Etre ouvert d’esprit m’a aidé à rencontrer des gens et partager un bout de voyage ensemble. La Réunion est une destination originale et méconnue. Je me fais fièrement ambassadeur afin de faire découvrir notre île de l’autre côté de la planète.


Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Surtout la famille, la culture créole : maloya, kabar, cuisine... Et aussi la vue sur le Piton des Neiges depuis la case à la Plaine des Cafres. Je garde toujours des contacts réguliers avec mes amis de promo. On se retrouve régulièrement en Métropole, on organise des voyages en commun. C’est important d’entretenir cette amitié et ça permet de rester en contact avec ses racines. 

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

J’aimerais d’abord continuer d’acquérir de l’expérience à l’étranger. Je reviendrai ensuite m’installer à La Réunion avec une valeur ajoutée, importer des concepts venus d’autres pays.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Les voyageurs que j’ai rencontrés ne connaissent pas forcément La Réunion. Quand je prends le temps de leur expliquer d’où je viens, il sont fascinés ! Par la diversité de paysages, de religions, de cultures... Tout ça sur une petite île au milieu de l’Océan Indien. La Réunion a un potentiel de développement énorme mais il faut réussir à faire connaître l’île au niveau international.


Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Je suis installé dans le Pas-de-Calais depuis quelques mois. Ce n’est pas une région qui fait rêver sur la papier, mais j’ai eu de belles surprises en arrivant : l’hospitalité des gens, les paysages sur la côte qui sont magnifiques... Il manque juste la montagne !

Que pensez-vous du site reunionnaisdumonde.com ?

Cela fait quelques années que je suis l’actualité du site Réunionnais du monde. Je suis toujours impressionné et inspiré par les articles et portraits qui sont publié. Je vis actuellement en Métropole et le recensement des restos et boutiques où on peut trouver des produits locaux, est vraiment très pratique. Merci !


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