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Centenaire de la disparition de Roland Garros à Paris

Publié le 17 novembre 2018

Né à Saint Denis de la Réunion le 6 octobre 1888, le 5 octobre 1918, mourait Roland Garros un jour avant ses 30 ans. Le 13 octobre 2018 à la mairie du 16e arrondissement à Paris, un colloque était organisé en hommage à Roland-Garros pour le centenaire de sa mort et sur l’aviation générale (débat théorique et mécanique).

Article et photos : Betty Cerveaux-Mayer - Novembre 2018


À l’entrée de la mairie était exposée une Grégoire, voiture dont Roland-Garros, passionné de mécanique, fut pendant un temps concessionnaire et agent de vente. Dans la salle deux mannequins habillés en pilote d’avion. Des affiches relataient les exploits de Roland-Garros, sur des tables des mugs et quelques ouvrages en vente et dédicace des auteurs de livres.


Le séminaire a duré la journée entière. Des explications techniques furent le sujet des débats sur l’aéronautique. Au fil des heures, des spécialistes et experts ont parlé de l’aviation et son évolution jusqu’à nos jours. Les conférenciers ont abordé plusieurs points complexes sur les débuts de l’aviation (plus militaire) tout intégrant l’aviateur « bourbonnais » dans leur présentation. On sait que les avions militaires ont été utilisés de façon intensive, pendant les grandes guerres. 


Grand sportif et compétiteur, Roland Garros a participé à plusieurs meetings aériens aux États-Unis, Mexique, Cuba et autres pays. Il a remporté de nombreuses courses et a conquis plusieurs records du monde à l’époque, dont des records d’altitude, jusqu’à 5600 mètres, à une époque où les cabines d’avion étaient ouvertes ! Roland Garros fut le premier aviateur à faire la liaison aérienne des deux continents, Europe et Afrique, entre Fréjus et Bizerte.

Jaclyn Heulliet, auteur


« La vie mondaine de Roland-Garros » décrit l’homme mondain, passionné de musique (1er prix de piano à Saïgon et aussi à Cannes) qui aime la littérature, la poésie, la peinture et tous les arts. Après le succès de la traversée de la Méditerranée, il fréquente les salons où les célébrités du monde de l’art se retrouvaient. On pouvait y rencontrer I Duncan, M Proust, P Reverdy, R Radiguet, M Ravel G Braque, Renoir, Degas... Ce fut une période où sa compagnie était recherchée. Il lui arrivait de se mettre au piano pour jouer du Chopin ou du Debussy. Jean Cocteau, lui dédia « Le cap de la bonne espérance ».


Au-delà de ses exploits, Roland Garros pratiquait beaucoup de sport : vélo, foot, rugby et le tennis en simple avec son ami Emile Lesieur, président du Stade Français. Lors de l’inauguration du nouveau complexe à l’occasion de la Coupe Davis en 1928, celuis-ci insista pour que le stade de tennis porte le nom de Roland Garros. C’est regrettable que ses exploits de voltigeur soient oubliés au profit d’une fausse identité, « champion de tennis », qu’on lui attribue souvent.


Mario Serviable, co-auteur du livre "Roland Garros au Panthéon, 2018", conclut cette journée en détaillant les qualités que possède l’aviateur pour entrer au monument des Grands Hommes. Les quelques jours qui restent pour finir l’année 2018 seront-ils suffisants pour qu’une réponse nous enthousiasme ?



Quelques dates à retenir :

naissance de R. Garros en 1888
diplôme HEC en 1908
brevet de pilote en 1910
traversée de la Méditerranée en 1913
emprisonné pendant deux en 1915
décès en 1918.


Roland Garros nous a laissé des écrits, ses "Mémoires", dont Blaise Cendrars a dit qu’elles étaient le « document le plus extraordinaire, et le plus pittoresque et le plus vivant que l’on puisse lire sur les débuts de l’aviation » (selon Philippe Forest qui l’a préfacé).


Le dimanche 11 novembre comme dans plusieurs autres pays, la France commémorait le centième anniversaire de la signature de l’armistice. À 11h11 toutes les églises ont sonné le tocsin pendant 11 minutes. Dans la litanie de tous les hommes morts pour la France, dont notre aviateur Bourbonnais, souvenons nous de tous ceux qui sont tombés pour que nous puissions vivre en paix.

Un autre Réunionnais fut cité lors de cette journée : Sébastien Nativel alias Babouc.

Betty Cerveaux-Mayer - Novembre 2018


EXTRAIT DE LA NEWSLETTER DU CONSEIL RÉGIONAL RÉUNION 

« Au regard de la vie exemplaire de l’aviateur, la Région Réunion a engagé dès 2016, aux côtés des associations réunionnaises, une démarche de demande d’entrée de Roland GARROS au Panthéon à travers une motion adressée au Gouvernement.

À l’occasion du tournoi international de Tennis et dans le cadre du centenaire de la disparition de Roland GARROS (1918-2018), la Région Réunion réaffirme sa demande. Cette initiative permettrait de faire entrer, pour la première fois au Panthéon, un combattant de la Première Guerre Mondiale.


Roland Garros serait aussi le troisième ultramarin après Félix Eboué et Aimé Césaire, et le premier Réunionnais à reposer au sein du temple de la Nation.

Ainsi, un courrier du Président de la Région Réunion, Didier ROBERT, a été adressé au Président de La République en date du 17 mai 2018. 


Parallèlement, le Conseil Régional de La Réunion accompagne chaque année les associations de l’île dans leur projets de valorisation du personnage Roland GARROS. Ainsi, depuis 2014, la Région Réunion a engagé près de 30 000 euros en faveur de quatre associations locales, notamment en faveur du Docteur en géographie et président de l’association des régions sud-terres créoles, Mario SERVIABLE, pour l’édition de son ouvrage intitulé « Garros au Panthéon 2018 ».… »


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