Publicité

Nicolas Picard, 26 ans, volontaire du progrès aux Comores

Publié le 20 août 2006

Nicolas s’est engagé en 2004 en tant que Volontaire du Progrès pour les Comores. Il aide à la mise en oeuvre du Predivac : Projet de Renforcement et de Diversification Agricole aux Comores. Un projet mené par l’ONG comorienne Collaboration Action Pérennisation et financé par l’Agence Française de Développement.

Nicolas Picard
Lors d’une formation comptable destinée aux bénéficiaires de projets de diversification agricole.

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis originaire du Tampon. Après une Maîtrise de Sciences de Gestion à l’IAE de Saint-Denis et un DESS Calcul Economique et Gestion Locale (gestion des collectivités locales) à l’Université de Moufia, je me suis engagé comme VP".

Comment s’est passée votre arrivée aux Comores ?

"Je suis arrivé à Anjouan en juin 2004 pour prendre le relais d’une autre VP au sein du programme de développement local aux Comores (PDLC) financé par la coopération française. J’étais en charge de l’élaboration, le montage et le suivi de projets, mais je m’occupais aussi de la gestion administrative et comptable des dossiers. J’apportais un appui méthodologique aux porteurs de projets. Mon intégration tant personnelle que professionnelle a été grandement facilitée par la période de tuilage que j’ai eu avec mon prédécesseur".

Et ensuite ?

"En décembre 2005, à la fin de ce programme français, j’ai intégré l’ONG comorienne CAP. Mon objectif est maintenant de terminer mon contrat de VP (décembre 2006), passer le relais à mon successeur et capitaliser ces deux années pour m’insérer dans la vie active tout en gardant cette (ma) philosophie, qui a fait que mes années de VP ont été une réussite pour moi".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Aux Comores -pays musulman à 99 %- depuis plus de deux ans, j’avoue que dès que j’ai l’occasion de savourer un petit rougail saucisse et/ou toute autre met à base de porc, cela reste un moment inoubliable. Bien évidemment la famille et les amis me manquent, mais aujourd’hui, Internet permet de réduire les frontières".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"La découverte et la vie dans un pays étranger pour une longue période : apprentissage de la langue, découverte des coutumes et des pratiques, partage de ce mode de vie rythmé par la religion. Bien évidemment l’apport professionnel est important. Il est très difficile de répondre à cette question. Il s’agit surtout de moments de vie qui me permettent d’apprendre d’avantage sur moi-même et sur les autres, des moments que les mots ne peuvent exprimer".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

"La Réunion ? Petite parcelle de France, d’Europe dans l’Océan Indien, ce qui offre un confort et une qualité de vie certaine, mais aussi une contrainte économique par la concurrence de nos voisins moins chers. La Réunion s’intègre de plus en plus au sein des regroupements régionaux afin de favoriser les échanges. Montrée en exemple pour sa mosaïque ethnique, pourra-t-elle éviter encore longtemps la montée du communautarisme ?"

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Dans le cadre du programme des Volontaires du Progrès mené par le Conseil Régional, nous sommes actuellement 5 VP réunionnais. Il y a aussi des résidents réunionnais qui travaillent de manière délocalisée pour leurs sociétés de la Réunion".

Quelle est l’image de notre île là où vous vivez ?

"Certaines personnes s’étonnent (encore) que je puisse être réunionnais et blanc. Mais d’une manière générale, les comoriens connaissent la Réunion (pas les Réunionnais), soit pour y être allé soit parce qu’ils connaissent des gens qui y habitent".

Le site de l’Association Française des Volontaires du Progrès : www.afvp.org

Publicité