Publicité

Rentrée littéraire : La Réunion à l’honneur dans "Sympathie pour le fantôme" de Michaël Ferr

Publié le 5 septembre 2010

Au dire des premiers lecteurs les plus avisés, l’un des meilleurs romans de la rentrée littéraire 2010 est celui de Michaël Ferrier « Sympathie pour le fantôme », aux éditions Gallimard/L’infini. Le sujet : un professeur de littérature française au Japon doit présenter l’histoire de France sous un jour original. Il choisit de parler d’Ambroise Vollard, Jeanne Duval et Edmond Albius, trois Réunionnais oubliés par l’histoire de France.

La rentrée littéraire c’est toujours une forêt aussi dense que nos forêts les plus denses de « l’île intense ». Mais dans laquelle les sentiers sont moins bien balisés : où l’on risque de se perdre.
Au dire de ses premiers lecteurs les plus avisés (voir Xavier Houssin dans « Le Magazine Littéraire » n° 500) l’un des meilleurs romans qui viennent de paraître est celui de Michaël Ferrier « Sympathie pour le fantôme » éditions Gallimard/L’infini.

Ce livre est sans doute la meilleure nouvelle qui puisse survenir pour les amoureux de la littérature quand ils sont aussi des amoureux de La Réunion. Ils auront deux raisons de se réjouir, deux raisons profondes et qu’ils ne seront pas prêts d’oublier.

Un professeur de littérature française à l’Université de Tokyo est sollicité pour présenter, à l’occasion de l’anniversaire des amitiés franco-japonaises l’histoire de France de façon originale. (On notera que l’auteur est lui aussi professeur de Français à Tokyo).

Et voici que ce professeur choisit trois Réunionnais. Le premier est le marchand de tableaux Ambroise Vollard qui permit à Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Matisse ou Picasso non pas de vivre de leur art, non pas de s’enrichir mais de créer. Le deuxième est Jeanne Duval (était-elle vraiment Réunionnaise ? Comme il n’y a rien qui dise le contraire, nous retiendrons cette hypothèse) la mystérieuse maîtresse de Charles Baudelaire à propos de laquelle il ya beaucoup plus d’incertitudes que de certitudes, dont Madame Aupick, la mère du poète, a détruit toute la correspondance avec le poète. Le troisième est Edmond Albius dont nous savons tous qu’il fut à douze ans « l’inventeur » de la pollinisation de la vanille et qu’il permit la création d’immenses richesses alors même que certains tentèrent de s’approprier sa découverte et qu’il mourut dans la plus totale misère.

C’est ainsi que la Réunion, avec « Sympathie pour le fantôme » et Michaël Ferrier, se trouve au beau milieu de la rentrée littéraire 2010. Au travers de personnages qui ont tous suscité d’immenses richesses, artistiques ou matérielles, mais qui ont été des inspirateurs, de ces « créateurs » qui permettent quelque chose tout autant qu’ils en sont eux-mêmes directement à l’origine. Ce sont des « presque-oubliés » de l’histoire (qui en métropole connaît Edmond Albius ?) qui peuvent permettre de dire toute l’histoire de France. Ils sont Réunionnais. Comme quoi « être Français », cela peut avoir des sens multiples…

Michel Arcens

Publicité