Patrice Selly, président 2006 de l’association des étudiants réunionnais de Paris
Elève avocat à l’Ecole de Formation du Barreau de Paris, Patrice trouve aussi le temps d’être président de l’Association des Etudiants Réunionnais de Paris, qui fête cette année son vingtième anniversaire (voir plus bas). Issu d’un milieu modeste, ce Bénédiction a pour objectif d’exercer la profession d’avocat à Paris ou à l’étranger, et d’acquérir suffisamment d’expérience avant de rentrer à la Réunion un jour.
- Patrice Selly
- Patrice (au centre) et des membres de l’AERP, lors d’une rencontre à l’Assemblée Nationale avec Bertho Audifax, député-maire de Saint-Benoît.
Racontez-nous votre parcours.
"J’ai quitté la Réunion une première fois en 1998, après le bac, pour des études de droit à l’Université du Havre. Au bout d’une année, j’ai réalisé que je n’étais pas encore prêt à vivre loin des miens et de la Réunion. Je suis donc rentré. Ce n’est qu’en 2001, après l’obtention d’une licence de droit à l’Université du Moufia, que j’ai décidé de retenter l’aventure métropolitaine, à Paris cette fois. Je souhaitais me spécialiser en droit international des affaires".
Comment cela s’est-il passé ?
"Lorsque je suis arrivé à Paris, j’ai eu la chance d’obtenir une chambre à la Cité Internationale Universitaire de Paris (CIUP), dans le 14ème arrondissement. La CIUP est une sorte de grand campus à l’intérieur de Paris où se côtoient près de 5000 étudiants venus du monde entier. Une convention signée entre le Département de la Réunion et la CIUP a permis, en 2005, d’offrir une chambre tout confort à près de 80 étudiants réunionnais, pour un loyer plus que raisonnable. C’est à la CIUP que j’ai rencontré d’autres Réunionnais qui m’ont permis de supporter sans peine la vie parisienne. J’ai ainsi découvert la solidarité qui pouvait exister entre nos compatriotes".
Que vous apporte cette expérience de mobilité ?
"Partir de la Réunion m’a permis d’apprendre énormément. J’ai d’abord appris beaucoup sur moi-même. C’est en venant ici et en côtoyant des gens venus d’horizons divers que j’ai appris à m’ouvrir aux autres, à parler de moi mais aussi et surtout à parler de mon île. Cette mobilité m’a aussi permis de réaliser à quel point le mode de vie pouvait être différent entre la Réunion et la Métropole. Les différents gouvernements qui se sont succédés ne semblent pas spécialement préoccupés par le chômage et la situation économique dans les DOM. Par ailleurs, vu d’ici, on a l’impression que la délinquance ne cesse d’augmenter dans le département. Les faits-divers que l’on peut lire tous les jours sur Internet illustrent selon moi une montée régulière dans la gravité des faits qui sont commis. Mais il y a aussi de bonnes raisons d’être optimiste pour l’avenir, notamment le nombre de jeunes hauts diplômés réunionnais qui ne cesse d’augmenter".
Parlez-nous de l’AERP.
"Mes activités de président de cette association me permettent de rencontrer des Réunionnais quasiment tous les jours. L’AERP a pour objet d’aider les étudiants réunionnais qui débarquent à Paris en leur prodiguant toutes les informations et tous les conseils utiles, pour rendre leur passage dans la capitale le plus agréable possible. Notre but est également de promouvoir la culture réunionnaise sous tous ces aspects par tous les moyens dont nous disposons. Parmi les activités que l’on propose, il y a du sport, de la danse, des cours de musique, des soirées, des expos et conférences, etc. L’adhésion à l’AERP est ouverte à tout le monde et pas seulement aux étudiants".
L’AERP a 20 ans. Qu’est-ce qui est prévu pour fêter ça ?
"C’est le grand projet en 2006, qui tient à cœur à tous les membres du bureau : célébrer les 20 ans de l’association. Nous souhaitons rendre hommage à nos prédécesseurs en organisant des conférences, une exposition ainsi qu’une grande soirée avec un ou des artistes réunionnais très connus. D’ailleurs, j’invite tous ceux qui sont intéressés par nos activités à aller sur notre site Internet"
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